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Du Purgatoire à l’enfer : les derniers jours de Louis Duchêne, artiflot mort au Kemmel

Le jeudi 6 septembre 2012, par Michel Guironnet

Un nom sur le monument aux morts du village de mon enfance ; un homme derrière ce nom ; un Poilu derrière cet homme... Louis Duchêne a vingt deux ans lors de la déclaration de la guerre. Il n’est Sanclardaire (c’est alors le nom des habitants de Saint Clair du Rhône) que depuis quelques années. Incorporé au 54e Régiment d’Artillerie de Campagne, il devient « artiflot ».

En « argot des tranchées » artiflot désigne l’artilleur. Il ne s’agit pas là d’un dérivé de fantaisie. Le mot représente un croisement, c’est à dire une fusion de deux mots apparentés, artilleur et fiflot, l’un appartenant à la langue générale et l’autre à l’argot parisien » [1].

Les Régiments d’Artillerie de Campagne (R.A.C) sont généralement composés de 3 groupes d’artillerie. Chaque groupe dispose de 3 batteries de canons commandées par un capitaine. Une batterie dispose de 4 pièces de 75 millimétres ; soit au total 36 canons par régiment d’artillerie.

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canon de 75
Musée de l’Armée à Paris

Le 54e Régiment d’Artillerie de Campagne, formé le 1er mars 1910 à Lyon et caserné à Sathonay et à Lyon, fait partie de la 4e Brigade d’Artillerie rattachée à la 28e division d’infanterie. [2].

Jeune marié

Louis Émile Duchêne, cultivateur né à Chatonnay le 23 juin 1892, « actuellement maréchal des logis au 54e Régiment d’Artillerie, 11e batterie, aux Armées, fils majeur de Auguste Duchêne et de Marie Louise Duchêne, domiciliés à Chatonnay ; ici présents et consentants » épouse le 9 février 1918 devant Joseph Levet, maire de Saint Clair du Rhône « Marie Joséphine Rieux » née le 9 juin 1897 à Saint Clair, « fille mineure » domiciliée dans la commune avec ses parents Antonin Rieux et Joséphine Valin.

Sont présents :Jean Sablière, cultivateur à Saint Clair, 60 ans Jean Pierre Thomas, garde champêtre de St Clair, 42 ans François Devirieux, secrétaire de mairie à St Clair, 47 ans et « Joseph Antoine Levet, permissionnaire du front » 23 ans.

La bataille de la Lys (avril mai 1918)

Gabriel Hanotaux écrit : « A partir du 31 mars (1918) au soir, le feu cessa (en Picardie). Le silence se fit peu à peu sur l’effroyable champ de mort. Il y eut comme une trêve de lassitude et d’épuisement.

En fait, Ludendorff avait déjà pris son parti de changer encore une fois de plan et d’aller se battre ailleurs, avec ce qu’il lui restait de troupes non épuisées ou découragées : il tournait les yeux vers l’Artois et les Flandres.

Les raisons qu’eut Ludendorff de se retourner aussi rapidement vers le nord alors que sa première offensive vers le sud avait échoué, sont donc les suivantes : il s’agissait de réaliser son idée première, l’écrasement de l’armée anglaise, et pour obtenir ce résultat, l’armée allemande avait encore la supériorité numérique.

Le temps pressait : il fallait arriver au but avant que les divisions américaines, dont on hâtait la formation et l’entraînement, ne fussent entrées en ligne. Le terrain de plaines et de terres inondées du nord, impraticables en mars, s’était raffermi et pouvait livrer passage aux artilleries et aux transports.

Et puis et surtout, le prestige était en cause : pour l’opinion publique allemande, on ne pouvait rester sur un échec » [3].

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carte de la troisième bataille des Flandres

Le contexte de la troisième bataille des Flandres

Deux armées, la Ve et la Xe avaient été mises en réserve dans la région de Beauvais : l’une au sud, l’autre au nord, prêtes à intervenir sur les flancs de la poche de Montdidier.

Dès le 10 avril 1918, ces deux armées sont déplacées vers le nord. D’autre part, l’armée belge a été invitée à étendre son front jusqu’à Ypres, ce qui libère quelques divisions anglaises.

Du 12 au 14, quatre divisions françaises sont transportées dans la région de Saint-Omer et le 2e corps de cavalerie y arrive à marches forcées. Ce Détachement de l’armée du Nord vient s’intercaler dans l’armée anglaise Plumer.

Le 16 avril, les Allemands attaquent dans la direction d’Hazebrouck. Ils sont contenus par la 34e division britannique renforcée par la 133e division française Le 17, les Allemands développent leurs attaques par le nord jusqu’au delà d’Ypres. Ils font effort au nord, dans la direction de Poperinghe, et au sud, en partant de Bailleul, de façon à faire tomber à la fois le saillant d’Ypres et la ligne des Monts.

La ligne des Monts (Monts des Cats, Mont Noir, Mont Rouge, Mont Kemmel), exactement orientée de l’ouest à l’est, divise le champ de bataille en deux parties et le Mont Kemmel, qui la termine à l’est, domine toute la plaine.

« …Quand on chemine dans la plaine qui va d’Arras à Ypres, puis s’allonge, ignorante de nos frontières, vers Gand et vers Bruges, on a le sentiment d’avancer sur un fond dont la mer s’est retirée la veille… DeMalo les Bains à L’Ecluse ondoient les dunes bâties par la mer et le vent…

Des monts qu’on appellerait ailleurs des collines, le Mont Cassel, relayé par la quadruple vague des Monts de Flandre, le Mont des Cats, le Mont Kemmel, le Mont Rouge, et le Mont Noir…bossuent ces terres basses…Leurs crêtes modestes sont des témoins…

La guerre, à intervalles presque réguliers, a battu sa base comme autrefois les marées de la mer… Le Mont Noir en particulier doit son nom aux sombres sapins dont il était couvert avant les futiles holocaustes de 1914. Les obus ont changé son aspect de façon plus radicale qu’en détruisant le château construit en 1824
par mon trisaïeul… »


Marguerite Yourcenar " Archives du Nord"

L’attaque du nord est arrêtée à Mercken par les Belges, l’attaque du sud se brise contre trois divisions britanniques qui repoussent tous les assauts.

Le 18, nouvelle tentative, cette fois au centre, en partant de la crête de Wytschaete et en direction du Kemmel ; elle se heurte à la 28e division française qui reste inébranlable.

Après leur insuccès du 18, les Allemands se décident à monter une attaque d’ensemble sur le saillant du Kemmel. Ils réunissent cinq divisions fraîches. En même temps ils entourent l’extrémité des monts d’une ligne concentrique de batteries.

Deux divisions françaises tiennent la position, l’une face au sud, la 154e de Dranoutre au Kemmel, le long de la Douve ; l’autre, la 28e, face à l’est.

Deux autres divisions et le corps de cavalerie sont en arrière.

Pour en savoir plus, nous vous conseillons le très complet site
http://pagesperso-orange.fr/grande.guerre/flankem.html d’où est extraite cette présentation
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zone des combats du 54e R.A.C en avril 1918 autour du Mont Kemmel

Au Purgatoire avec la 11e batterie du 54e R.A.C

L’ historique du 54e Régiment d’Artillerie de Campagne raconte :

"Le 15 avril (1918), l’A.C.D. (Artillerie de Campagne Divisionnaire) commence à débarquer dans les environs de Roosbruge.

La 28e division d’infanterie fait partie de l’armée anglaise du général Plumer ; elle est placée directement sous les ordres du général Robillot, commandant le 2e corps français de cavalerie.

Sa mission est d’appuyer les troupes anglaises qui, depuis quelques jours, font face à la ruée boche entre Bailleul et Vulvergheim, et là encore notre régiment prendra une large part à la dure bataille qui va bientôt commencer.

Au fur et à mesure de leur débarquement, les groupes sont immédiatement engagés..."

Le Journal de Marches et Opérations (J.M.0) de la 11e batterie du 54e R.A.C est heureusement conservé aux archives de l’armée  [4].

30 mars (1918) : A 7 h, départ de St Just en Chaussée, étape à Catheux par Catillon, Thieux, Noyers, Froissy, Francastel, Viefvillers.

Le groupe cantonne et séjourne à Catheux, il est remis à la disposition de la 6e D.C (Division de Cavalerie) qui forme Corps de cavalerie avec les 2e et 3e D.C.

31 mars au 6 avril : séjour et repos à Catheux.

6 avril : départ de Catheux, tout le groupe va cantonner à Caulières par Esquennes.

7 avril : séjour à Caulières.

8 avril : départ de Caulières, la batterie va cantonner à Coppegueule (sortie ouest d’Aumale).

9 avril : séjour à Coppegueule.

10 avril : la batterie va cantonner à La Neuville, hameau à la sortie de Richemont.

11 avril : départ de La Neuville ; la batterie cantonne à Guinerville (2e et 4e sections) et à La Verrerie située à 1500 m à l’ouest (1re et 3e sections) : elle s’y rend par St Martin aux Bois, Bonagle ? et Hendange.

12 avril : départ de Guinerville à 13 h. La batterie va cantonner à Villers sur Authie par Pont Remy. Elle y arrive à 23 h par une étape de plus de 60 kms.

13 avril : départ de Villers sur Authie à 4 h. La 6e division de cavalerie est formée en colonne de division et va bivouaquer à Wicquinghem par Hesdin et Lebiez. Le groupe y arrive à 13 h après une étape de plus de 50 kilomètres. Grande halte jusqu’à 4 h 30. La batterie va cantonner à Beaussar par Remilly.

14 avril : la batterie va cantonner à Zutove par Thiembronne, Drionville, St Pierre, Lumbres et Acquin (25 kms environ) Elle y arrive vers 11 h. Elle en repart à 21 h pour se rendre par une étape de nuit à Steenvoorde où elle arrive (colonne de division) par une étape de 40 km à 7 h. Grande halte de 7 à 9 h à Steenvoorde.

15 avril : le Commandant et les Capitaines partent en auto faire une reconnaissance de position à la Ferme du Purgatoire, 1500 m à l’est de Berthen.

Tout le groupe des batteries bivouaque l’après midi à la lisière nord de Boeschepe.
La mise en batterie est ajournée, la batterie de tir va bivouaquer dans un groupe de quelques maisons à 500 m nord de Boeschepe.

16 avril : départ de Boeschepe à 2 heures, la batterie va se mettre en position à 5 h 30 à la ferme du Purgatoire (200 m au nord de l’A de Purgatoire carte au 1 / 80000)
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La position du Purgatoire

Le 2e Corps de Cavalerie composé des 2e, 3e, et 6e D.C (Divisions de Cavalerie), en liaison avec l’armée anglaise et les 28e et 133e D.I (Divisions d’Infanterie) occupe les positions de 2e ligne anglaise.

Les missions de tir de la batterie comportent tout le village de Bailleul et la frontière belge aux environs de la ferme et de l’inscription Kerseboom. La batterie a aussi des missions de barrage, constamment modifiées selon les renseignements qui arrivent sur la position de 1re ligne. Observatoire près du V de l’inscription La Levrette.

La batterie tire environ 1200 coups sur ces objectifs pendant la journée du 16 et la nuit suivante.

Depuis le 16 au matin, le sous lieutenant Lehideux est employé comme agent de liaison du Commandant auprès du Général Cdt la 6e D.C ».

« 17 avril : la batterie tire environ 1000 coups sur les mêmes objectifs. Le soir du 17, le haut commandement anglais fait transmettre par l’intermédiaire du Général Mesble Cdt la 6e D.C à toutes les troupes de la D.C les remerciements de l’armée anglaise pour le concours précieux et efficace que la 6e D.C lui a prêté le 16 et le 17.

Au même moment, le Général Robillot Cdt le 2e C.C (Corps de Cavalerie) adresse plus spécialement au groupe d’artillerie de la 6e D.C l’expression de sa satisfaction pour les tirs pendant ces 2 jours.

Pendant l’après midi, le vallon du Purgatoire où se trouve la position de batterie est bombardé par l’artillerie ennemie. Un cheval blessé aux avants trains.

Dans la matinée, le brigadier Desbeauges, qui faisait partie de la liaison du groupe avec l’infanterie (103e brigade anglaise) au Mont Noir a été blessé d’un éclat d’obus ennemi et évacué.

Le T.C (Train de Combat) bivouaque aux abords de Boeschèpe, le T.R (Train Régimentaire) aux abords de Steevoorde »

18 avril : journée sur la position du Purgatoire ; la batterie tire environ 500 coups sur les mêmes objectifs (Bailleul et région au nord est) en représailles harcèlement et barrage.

19 avril : position du Purgatoire ; (la batterie) tire 300 coups sur les mêmes objectifs. De 15 à 16 heures, la batterie subit un tir de harcèlement ennemi ; le canonnier Chaix est grièvement blessé, le lieutenant Barnaud et le maître pointeur Grenier se portent à son secours et demeurent à découvert sous le feu pendant tout le tir
ennemi.

Au train de combat, le canonnier Guignard est tué par un accident de voiture dans le village de Boeschède… »

Entre le 20 et le 22 avril : la batterie tire plus de 1000 coups dans la même région

« 23 avril : à 2 heures, le groupe est relevé par le 1er groupe du 59e d’artillerie ; la batterie quitte sa position.

23 avril 1918 : relève du 54e R.A.C par le 1er groupe du 59e R.AC « sur les pentes N.O (Nord-Ouest) du Mont Noir, dans la région de la ferme du Purgatoire » P.C du Lieutenant Colonel Marty établi « dans une ferme au sud de la ferme du Purgatoire, près du chemin de Boeschepe à Pudefort (Nord) ».

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Relève du 54e R.A.C
23 avril 1918 : relève du 54e R.A.C par le 1er groupe du 59e R.AC « sur les pentes N.O (Nord-Ouest) du Mont Noir, dans la région de la ferme du Purgatoire »
P.C du Lieutenant Colonel Marty établi « dans une ferme au sud de la ferme du Purgatoire, près du chemin de Boeschepe à Pudefort (Nord) »
"Le groupe est mis à la disposition de la 28e DI et va prendre position au bord de la route de La Clytte à Locre par Brulooze ; il s’y rend par Westoutre et Reminghelst.

Dans la nuit du 24 au 25, la 28e division d’infanterie, soit par infiltrations, soit en exécutant des attaques locales, doit se porter en avant pour occuper la ligne Daylight-Comer-Frenchmann-Farm.

L’artillerie exécute dès le 23 une préparation violente dont l’action est réglée directement par les commandants des sous groupements, après entente avec les colonels des 22e et 30e régiments d’infanterie" (historique du 54e R.A.C)

En position pour l’enfer

A 5 heures du matin, la batterie prend position dans le bois à 600 m au sud de La Clytte, comme l’indique le plan ci-contre (introuvable dans le JMO !) La batterie a une mission de barrage de part et d’autre du moulin de Sparbroeckmolen (1500 m sud ouest de Wytchaète).

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Positions autour du Kemmel : La Clythe
La Clytte est aujourd’hui le village de Klitje, tout près de Westouter, vers Locre ; au pied du Mont
Kemmel, dans le Heuvelland, au sud ouest de la Flandre occidentale.

Pendant l’après midi, réglage de la batterie. La position est prise à partie par des 105 fusants réglés par ballon captif. De 19 h 30 à 21 heures, toute la cuvette comprise entre La Clytte et le Mont Kemmel est battue par une puissante concentration de feux ennemis de tous calibres.

Le sous lieutenant Maillet et l’infirmier de la batterie, l’abbé Clerc, se distinguent en se portant à découvert sous le feu le plus violent au secours des fantassins du 30e régiment tués et blessés dans une tranchée à 50 mètres du poste de commandement de la batterie…/… Pendant le tir ennemi, la batterie reçoit un
ravitaillement de 6 caissons de munitions amené par le maréchal des logis Gavet. Les 6 caissons sont déchargés et les obus amenés à proximité des pièces.

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Dépôt de munitions au Mont Kemmel

24 avril : A 1 heure, l’ennemi exécute un tir de harcèlement près de la position de batterie : un des premiers coups tombe sur la ferme où était abritée la 4e pièce.
Le canonnier Fraix est tué, le maréchal des logis Tissot, chef de la 4e pièce, le maître pointeur Mormet et le canonnier servant Desbeanges ? sont blessés, le premier très grièvement.

La journée se passe à améliorer les travaux de protection de la position de batterie.
De 15 heures à 22 heures, la batterie participe à une préparation d’attaque de la 28e Division d’Infanterie dans la région du barrage.

25 avril : de 0 h à 2 h 15, la batterie exécute les mêmes tirs que la veille de 15 h à 22 h pour appuyer la même attaque renouvelée.

A 2 h 30, l’ennemi commence une très violente préparation d’attaque, menée avec de très puissants moyens d’artillerie de tous calibres sur toute la région comprise entre le Mont Kemmel et la route incluse de La Clytte à Reminghelst.

Le bombardement de la position de batterie par obus à gaz et obus explosifs n’a pas cessé avec la plus grande violence de 2 h 30 à 8 h. Dès le début de la préparation d’attaque, la batterie a ouvert le feu avec les 4 pièces sur son barrage, puis l’a continué avec les pièces 2,3 et 4 seulement en raison des pertes subies,
malgré les difficultés du tir sous un très grand angle avec des obus à charge réduite (les seuls qui restaient) malgré le bombardement et les gaz.

Entre 2 h 30 et 3 h, un obus ennemi tombé à proximité de la 1re pièce tue le chef de pièce, Maréchal des Logis Duchêne et le canonnier servant Frossard, qui n’ont pu être inhumés.

Pendant toute l’action, la conduite du personnel a été au-dessus de tout éloge et comptera parmi les plus beaux faits d’armes de la bataille. Les lieutenants Barnaud et Maillet en particulier se sont imposés à l’admiration de tous par leur belle conduite.
Un obus tombé près de la 4e pièce y enterre le chef de pièce, Maréchal des Logis Gavet, qui est sauvé et transporté dans l’abri tranchée de la 3e pièce par son chef de section, le sous lieutenant Maillet. Un autre obus tombe contre la tranchée (marquée en F sur le plan) de la 5e pièce, y enterre 5 hommes qui ont pu être déterrés et sauvés sous un feu terrible d’obus explosifs et d’obus à gaz par tout le personnel disponible de la 5e pièce, aidé des sous-lieutenants Maillet et Lehideux.

Le brigadier Favre-Gilly, blessé dès le début, ne signale pas sa blessure, il sera blessé une seconde fois vers 8 heures et restera encore plusieurs heures à cheval avant de se laisser évacuer, donnant le plus bel exemple d’énergie et d’esprit du devoir.

A 6 h 30, le Capitaine Commandant reçoit du Chef d’Escadron l’ordre de faire rapprocher les avants trains à proximité immédiate des pièces [5] de continuer le tir jusqu’au bout, d’évacuer la position avec les blessés et le matériel, si toutes les troupes françaises refluent en arrière de la batterie, et de se diriger sur Reminghelst.

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canon de 75 avec son caisson
Exposé au Musée de l’Armée aux Invalides à Paris

La 1re partie de ces ordres est exécutée et le tir continue. Pendant ce temps, un ravitaillement en munitions de la batterie, pris sous un tir de barrage, ne peut avancer, ni arriver à la batterie, un caisson de la 7e pièce est démoli et abandonné.
A partir de 6 h 45, les premiers éléments d’infanterie françaises commencent à refluer en arrière de la position de batterie ; ces mouvements de retraite continuent de plus en plus nombreux jusque vers 7 h 30.

A ce moment, renseignements pris auprès d’un sergent du 22e régiment d’infanterie, devant le barrage roulant de l’ennemi, à quelques centaines de mètres, et les 1ers feux de mitrailleuses ennemies sur la position de batterie, le Capitaine Cdt décide de cesser le feu, de faire accrocher les avants trains et de se retirer.

Une fois les 4 canons formés en colonne sur la route vers La Clytte (les caissons ayant été renvoyés dès l’avant-veille) le lieutenant Barnaud reçoit du Capitaine Cdt l’ordre de mettre la batterie en marche.

Au moment où, doublant la colonne pour gagner la tête, il passait à hauteur de la 2e pièce, un obus ennemi éclate sur l’avant train de cette pièce et le démolit.

Le lieutenant Barnaud, le Maréchal des Logis Argoud, le Brigadier Bert, les canonniers servants Chamiot et Comte, le canonnier conducteur Richermoz sont tués, le maître pointeur Herbepin, les canonniers servants Capprormier ? et Sibert, le canonnier conducteur Bal sont blessés ; 7 chevaux de tués.

Les 3 autres canons emmènent les blessés et quittent la position sous les ordres du Sous-Lieutenant Lehideux.

Aidé du Sous Lieutenant Maillet, le Capitaine Cdt constate l’impossibilité d’emmener le canon de la 2e pièce et les morts.

Toute la batterie se reforme vers Reminghelst et retraite avec le groupe vers Poperinghe où se trouve le train régimentaire du groupe ; les isolés rejoignent petit à petit.

La batterie bivouaque avec tout le groupe à 3 kilomètres à l’ouest de Poperinghe, dans une ferme au bord de la route de Poperinghe à Forges.

Pendant ce combat, le plus dur de toute la campagne, du 23 au 25 avril, la batterie perd l’officier tué (Lt Barnaud) 2 sous-officiers tués et 1 mortellement blessé, 1 brigadier et 5 hommes tués, 14 blessés ou intoxiqués (à rajouter à l’énumération précédente, le Maréchal des Logis Gavet, le canonnier servant téléphoniste Ferlay, le canonnier servant Poccachard intoxiqués et évacués) 2 hommes disparus (l’infirmier
prêtre soldat Clerc et le cycliste Mesnage).

Pendant cette campagne de Belgique, du 16 au 21 avril, la batterie aura donc eu l’officier et 10 hommes tués, 15 blessés ou disparus et aura perdu 14 chevaux tués et 20 chevaux gravement blessés.

Aller chercher nos morts et les inhumer dignement

A 18 h, le groupe reçoit l’ordre de mettre coûte que coûte en batterie tous les éléments disponibles. Le chef d’escadron décide de former une batterie de tir avec les 3 batteries du groupe, sous le commandement du Lieutenant Lepercq Cdt la 12e batterie.
La 11e batterie fournit une pièce complète avec téléphoniste, signaleurs et agents de liaison. Cette batterie part à 23 h et va prendre position à 1 kilomètre Nord, Nord Est de Westroutre, au bord du ruisseau de Franschbrek, sous les ordres du groupe du 39e régiment d’artillerie (la 39e D.I a renforcé la 28e).

Cette batterie de tir a une mission de barrage dans la zone des positions qu’occupait le groupe le matin (aux environs de la Ferme de Butterfly) Il semble que l’ennemi, dans sa progression, ait atteint ces positions puis ait reflué de 2 ou 300 mètres, en sorte que ces positions de batteries se trouveraient à peu près entre les lignes actuelles.

26 avril : repos au bivouac de la veille.

A 17 h, une corvée à laquelle participent le Maréchal des Logis Laurencin Cdt la 2e pièce, le canonnier servant Roche de la 2e et le canonnier servant Guillaumont…trompette du Capitaine Cdt, part pour La Clytte aidé de quelques hommes du 3e hussards.

Elle transporte les corps du Lieutenant Barnaud, du Maréchal des Logis Argoud, du Brigadier Bert, des canonniers Chamiot, Comte et Richermoz, de l’endroit où ils se trouvaient entre les lignes, sur la route où ils étaient tombés la veille, jusqu’auprès de nos tranchées de 1re ligne, où les 5 derniers sont enterrés aux lisières de La Clytte par les troupes qui occupent les tranchées.

Le corps du Lt Barnaud est ramené à Cheval jusqu’à Poperinghe et sera transporté le lendemain au cimetière de Cassel.

La corvée constate que l’arrière train de canon de la 2e pièce a été transporté à bras, jusqu’en arrière de nos tranchées de 1re ligne, en lisière de La Clytte par le Lieutenant Gauthier et les hommes de son peloton (3e escadron du 3e hussards).

Enfin, le Maréchal des Logis Laurencin va reconnaître à l’ancienne position de leur pièce le corps du Maréchal des Logis Duchêne et du canonnier servant Frossard et constate de nouveau l’impossibilité de leur transport.

Toutes ces opérations sont effectuées sous le feu de l’artillerie ennemie et les feux d’une mitrailleuse qui prenait la route d’enfilade.

27 avril : repos au même bivouac.

A 17 heures, une corvée commandée par le Sous Lieutenant Maillet et composée du Maréchal des Logis Rey, des canonniers servants Roche et Bernier, des 3 conducteurs Guillon, Rey et Chambu, part pour La Clytte chercher l’arrière train de canon de la 2e pièce et le ramène à la batterie.

Le Sous Lieutenant Lehideux, souffrant depuis plusieurs jours, est évacué et quitte la batterie.

28 avril : repos au même bivouac. Par décision du Chef d’Escadron Cdt le groupe, le S / Lt Laurou de l’état major du groupe est affecté à la batterie ; il prend le commandement de la 1re section.

A 17 h, une corvée de groupe à laquelle participe le Canonnier Démaret de la batterie, se rend au-delà de La Clytte vers les abris (marqués A et B sur le plan) qui formaient le 25 avril le poste de commandement du chef d’escadron et le poste de secours du groupe.

Le canonnier Démaret constate que l’infirmier de la batterie, le canonnier Clerc, qui y ayant été vu pour la dernière fois par lui, le 25 à 7 h 30, ne s’y trouve plus.

L’infirmier Clerc a disparu : Le 23 avril « l’infirmier de la batterie, l’abbé Clerc »se distingue en portant secours à « des fantassins du 30e régiment tués et blessés dans une tranchée » Deux jours après, il disparaît dans les combats… Sur le site Mémoire des Hommes, j’ai cherché à le retrouver : un Jean Marie Clerc,
caporal au 30e régiment d’infanterie, est porté disparu justement le 25 avril 1918 au Mont Kemmel. Serait ce lui ? Pas sûr !

29 avril : la batterie formée le 25 au soir, avec des éléments de tout le groupe, est relevée vers midi ; tout le groupe fait mouvement et vient cantonner à Oudzeele par Vatou. La batterie occupe 4 fermes que lui cède le 2e dragons à 1 kilomètre sud du village.

30 avril : repos à Oudzeele.

1er mai : la batterie vient cantonner dans la partie nord du village de Tilques, étape par Waemaers, Cappel et Arques.

2 mai : repos à Tilques

Des Dauphinois, des Savoyards... et un Toulonnais  :

GUIGNARD Francisque Benoît né le 10 février 1892 à Heyrieux (alors dans l’Isère, aujourd’hui dans le Rhône) 2e canonnier conducteur MpF le 19 avril 1918 à Boeschepe (Nord), acte transcrit le 20 juillet 1918 à Heyrieux.

FRAIX Albert Jean Joseph né le 17 janvier 1892 à Verrens Arvey (Savoie) 2e canonnier conducteur MpF le 24 avril 1918 « à La Clitte Belgique » ; acte transcrit 8 août 1918 à Verrens Arvey.

Nécropole Notre Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, tombe N° 6639 carré 34 rang 1.

Morts pour la France le 25 avril 1918 « entre La Clytte et le Mont Kemmel » :

FROSSARD Pierre né le 8 mars 1892 à Vailly (Haute Savoie) 1er canonnier conducteur MpF le 25 avril 1918 ; acte transcrit le 12 juillet 1918 à Douvaine (Haute Savoie).

Nécropole Notre Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, tombe N° 5182 carré 26 rang 8.

BARNAUD Marc Joseph Victor né le 2 novembre 1895 à Toulon (Var) Lieutenant MpF le 25 avril 1918 « au Mont Kemmel (Belgique) » acte transcrit le 13 novembre 1918 à Antibes (Alpes Maritimes).

ARGOUD Camille Jean Eugène né le 19 janvier 1892 à Saint Bonnet de Valclerieux (Drôme) Maréchal des Logis, MpF le 25 avril 1918, acte transcrit le 31 décembre 1918 à Saint Bonnet de Valclerieux.

CHAMIOT CLERC Joseph Jean né le 30 novembre 1892 à Queige (Savoie) 2e canonnier conducteur ; MpF le 25 avril 1918 ; acte transcrit le 4 août 1918 à Queige .
Nécropole Notre Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, tombe N° 6645 carré 34 rang 1.

COMTE Henri Joseph, né le 16 septembre 1893 à La Côte d’Hyot (Haute Savoie), 1er canonnier conducteur MpF le 25 avril 1918 ; acte transcrit le 8 juillet 1918 à La Côte d’Hyot.

Nécropole Notre Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, tombe N° 6650 carré 34 rang 1.

RICHERMOZ Louis né le 14 mai 1892 à Peisey (Savoie) 1er canonnier MpF le 25 avril 1918 acte transcrit le 8 juillet 1918 à Peisey.

Nécropole Notre Dame de Lorette à Ablain-Saint-Nazaire, tombe N° 5183 carré 26 rang 8.

NB : le trop grand nombre d’homonymes sur le site Mémoire des Hommes ne m’a pas permis de retrouver les indications pour l’artilleur BERT

Acte de décès de Louis Duchêne

« L’an mil neuf cent dix huit, le vingt cinq du mois d’avril, à trois heures du matin, étant à la position de batterie entre La Clytte et le Mont Kemmel (Belgique)

Acte de décès de Duchêne Louis Emile, maréchal des logis à la 11e batterie du 54e Régiment d’Artillerie, immatriculé sous le numéro trois cent quatre vingt seize (matricule de recrutement) né le vingt huit juin mil huit cent quatre vingt douze à Chatonnay, département de l’Isère, domicilié en dernier lieu à St Clair du Rhône (Isère) ;

décédé à la position de batterie entre La Clytte et le Mont Kemmel (Belgique) le vingt cinq du mois d’avril trois heures du matin, Mort pour la France, tué à l’ennemi, fils d’Auguste et de Duchêne Marie Louise...

Dressé par nous Masson Paul Marie, lieutenant au 54e Régiment d’Artillerie, officier de l’état civil, sur la déclaration de Du Roure Henri, capitaine, trente deux ans, et de Roche Joseph, premier cannonnier conducteur, vingt six ans ; tous deux de la 11e batterie du 54e d’Artillerie ; témoins qui ont signé avec nous après lecture... »  [6].

Au bas de l’acte de décès de Louis Duchêne cette simple « mention additive » : « Le Maréchal des Logis Louis Duchêne, décoré de la Croix de Guerre, était époux de Rieux Marie Joséphine. Paris le trente et un août mil neuf cent dix huit... »

La jeune Marie Louise est veuve après à peine trois mois de mariage !

Quelques mois plus tard, à la date du 11 octobre 1919, dans les registres de mariages de Saint Clair ; on relève l’union de Jules Perrot, cultivateur, né le 24 août 1890 à Montmorot (Jura) domicilié à Courbouzon (Jura) « fils majeur de Claude Marie Perrot et de Marie Louise Bégy, cultivateurs domiciliés à Courbouzon » avec « Marie Joséphine Rieux, sans profession, domiciliée et née à St Clair du Rhône...veuve de Louis Émile Duchêne, mort pour la France le vingt cinq avril mil neuf cent dix huit »
Un autre sanclardaire meurt au combat, à quelques pas de là, le même jour que Louis Duchêne.

« Transcription : audience du premier avril mil neuf cent vingt deux : le tribunal civil de Vienne après avoir délibéré conformément à la loi et pour les motifs énoncés dans la requête susvisée, déclare que le soldat Eymin Jean Louis, du 30e Régiment d’Infanterie, né le vingt neuf mars mil huit cent quatre vingt un à Saint Clair du Rhône, fils de Antoine et de Françoise Mélanie Lentillon, célibataire, demeurant en dernier lieu à Saint Clair du Rhône, est décédé le vingt cinq avril mil neuf cent dix huit à Mont Kemmel Belgique.

Mort pour la France. Dressé le dix huit avril mil neuf cent vingt deux par nous, Joseph Perret, maire de Saint Clair du Rhône, à seize heures ».


[1Extrait de " l’argot des tranchées " (1915).

[2Début 1918, les 22e, 30e et 99e Régiments d’Infanterie font partie de la 28e Division d’Infanterie.

[3introduction du chapitre " L’offensive désespérée " dans " Histoire illustrée de la Première Guerre mondiale " - Tome XVI

[4Journal de Marche et Opérations de la 11e batterie du 54e Régiment d’Artillerie de Campagne, du 1er janvier au 31 décembre 1918 (26 N 1003 / 12)

[5Pour la description complète d’une pièce de 75 consulter le site : http://canonde75.free.fr/index.htm et, en particulier, sur les avants trains :
http://canonde75.free.fr/avant_train.htm

[6La transcription de cet acte dans les registres de Saint Clair du Rhône ne sera faite par Joseph Levet, maire du petit village, que le 30 novembre 1918.

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15 Messages

  • Excellent article comme d’habitude !

    A propos d’argot, je vous propose ce lien => http://archive.org/stream/largotdespoilusd00dcuoft#page/n7/mode/2up

    "L’Argot des Poilus" de Francois Dechelette (1918)

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  • Article très intéressant que je vais garder et étudier précieusement. Mon Grand-père tait soldat au 153e RI qui fut ramené en renfort du secteur de Verdun. Il fut fait prisonnier le 29 avril au mont Kemmel et a rédigé un journal sur leur arrive dans la région du Mont KEMMEL, la bataille où une grande partie de son bataillon a été décimée ou faite prisonnière, et leur captivité en Belgique puis dans les Ardennes Françaises. Ce journal a été rédigé en très petites lettres (il tait clerc de notaire) sur des enveloppes-lettres couleur "bleu horizon".

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  • Felicitations pour cet article tres documente qui retrace avec precision les combats et les deplacements incessants de l’artillerie de 1918.
    Le 54e Regiment d’artillerie auquel appartenait Louis Duchene est aujourd’hui en garnison Hyeres dans le Var.

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  • Il doit y avoir une coquille dans la transcription de ce texte car je ne comprend pas comment Louis DUCHENE peut être décédé le 25/04/1918 et s’être marié au mois d’aout 1918 ?

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    • Bonjour,

      Louis Duchêne, comme c’est précisé au début de l’article, épouse le 9 février 1918 Marie Joséphine Rieux ?

      Au mois d’août 1918, au bas de l’acte de décès de Louis Duchêne est porté une mention additive : Le Maréchal des Logis Louis Duchêne, décoré de la Croix de Guerre, était époux de Rieux Marie Joséphine. Paris le trente et un août mil neuf cent dix huit...

      Le 31 août est la date de cet ajout, mais pas du mariage !

      Cordialement.
      Michel Guironnet

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      • "Le Marechal des Logis Louis Duchene, decore de la Croix de Guerre, etait l’epoux de Rieux Marie Josphine. Paris le trente et un aout mil neuf cent dix huit..."

        L’acte initial de deces ne mentionnant ni la decoration, ni l’epouse, le texte ci dessus est la mention rectificative apportee le 31 aout 1918 par le ministre de la Guerre et inscrite au dos de l’acte initial de deces (etabli par le regiment) avant que ledit acte soit adresse a la mairie du dernier domicile du soldat. Cette mention est recopiee sous cette forme sur le registre des deces de la commune en fin de retranscription.

        Les actes de deces transitaient par le Ministre de la Guerre pour verification et rectification avant leur envoi en Mairie ce qui expliquait le delai long entre la date du deces et la transcription.

        Cordialement.

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  • mon père détaché du 5e hussard de nancy au 154e dès le début de la guerre au 154 eme ri comme éclaireur, ensuite agent de liaison a cheval jusqu’a l’armistice il a fait toute la guerre au 154

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  • Les Théâtres d’Opérations sont expurgés des JMO, Secret Défense, toutefois communicables par le SHD,en apportant la preuve de la filiation avec le "Poilu".

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  • Cet article m’interesse particulierement car j’ai retrouve un carnet de guerre de mon grand pere sur lequel il enumere les dates et lieux de son parcours. Il a ete fait prisonnier le 25 avril 1918 au mont kemmel. je n’arrive pas dechiffrer les noms des lieux qu’il indique. il mentionne egalement des personnes faites prisonnieres ou decedes. Il etait d’origine Stephanoise et faisait partie d’un regiment parti le 25 mars 1918, 5 H, de Saint Etienne. Sur la photo en ma possession je n’arrive pas a voir s’il s’agit du 153e ou 159e regiment. J’espere que cet article va me permettre de faire un rapprochement avec les elements en ma possession. merci

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    • Bonjour Germain,

      Je possède un guide du Touring-Club de Belgique dit après la grande guerre pour les amateurs de tourisme de guerre qui visitèrent très vite les champs de bataille, titre "Le Front de Flandre", outre les mouvements des troupes et de nombreuses photos on y trouve une série de cartes d’état-major imprimées petit format et pas toujours faciles à lire. Etant originaire du Nord et de la Belgique (et donc de la frontière) je m’offre -dans la limite de mon temps libre- vous aider identifier autant que possible les lieux indiqués dans le journal de votre GP.

      Sachez que pour diverses raisons les noms de lieux peuvent avoir une orthographe variable,que les noms des fermes ("censes")indiques par les soldats ne sont pas toujours ceux que l’histoire leur avait fixé depuis 2 à 3 siècles, et ont d’ailleurs toujours cours.

      Que ceux des lecteurs qui ont perdu un GP ou AGP venu de si loin mourir chez nous soient persuadés que leur souvenir est VIVANT en Flandre : les noms des batailles de tous sicles appris dans les livres d’histoire ne sont-ils pas ici les panneaux indicateurs au bord des routes ? et les trop nombreux cimetières militaires nous rappellent que sous chaque croix standard de soldat repose un homme jeune et bien réel, une personne unique et irremplaçable.
      Du ct belge (Flandre) on prépare activement et depuis des mois le centenaire.

      Mon propre père, 18 ans en 14, et engagé volontaire belge, passe à sa demande en 16 dans l’artillerie lourde, n’a rien écrit, ou rien gardé de ses notes, traumatisé ad aeternum et la santé détruite par l’exécrable nourriture servie au front belge. Un grand écart de génération fait que c’est mon P et non mon GP qui tait soldat en 14..Mon GP maternel tait lui médecin militaire français.
      Bien amicalement, et bon travail de mémoire la suite de l’auteur de cet excellent article, peut-être une publication de ce journal de guerre ?.
      Annie

      NB Personnellement j’étudie le secteur de Nieuport (inondation par ouverture du complexe d’écluses) Ramskapelle et Dixmude, si cela peut renseigner un lecteur..

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  • je voudrais vous envoyer une photo aeriene de cet endroit
    photo aeriene prise par un avion allemand mentionnant la position des canons français. veuillez-laisser vos coordonées pour vous l’envoyer ci ça vous interesse. salutations.

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  • Bonjour,

    j’ai lu avec un grand intérêt votre article, notamment parce que vous mentionnez plusieurs fois un certain GAVET qui pourrait bien être mon grand père maternel. Joseph GAVET était en effet Maréchal des Logis, et sur une photo de son régiment, j’ai lu "54" sur le col de son uniforme. Il finissait son service militaire lorsque la grande guerre a commencé. Il me disait lorsque j’étais enfant, qu’il avait tenu un journal de guerre qu’il me donnerait, mais pour des raisons que j’ignore, il l’a détruit avant sa mort. J’ai donc perdu un document très important, et j’aimerais reconstituer son parcours pendant ce conflit abominable. Je ne sais pas encore grand chose sur son régiment, à part qu’il a été dans la cavalerie. Vos informations vont certainement m’apporter une grande aide dans mes recherches. Je peux communiquer les photos que je possède à ceux que cela intéresserait, s’ils peuvent en échange me fournir d’autres renseignements.

    Meilleures salutations.

    JP Eymery

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    • Bonsoir,

      Ce que vous m’expliquez au sujet de votre grand-père maternel ouvre bien des possibilités.

      La meilleure solution pour être sûr qu’il s’agit bien du même Gavet serait d’abord de demander sa fiche matricule au service d’archives du département où il habitait à 20 ans. Joseph Gavet doit être de la classe 1914 (ou avant) donc né en 1894...Vous savez probablement où !

      Cette fiche vous apprendra ses différentes affectations militaires durant la Grande Guerre, et permettra de confirmer - ou non- qu’il a servi au 54e R.A.C

      En attendant, je veux bien recevoir les photos dont vous parlez. Les détails de l’uniforme porté par votre grand-père peuvent donner des indices.

      Cordialement.
      Michel Guironnet

      Répondre à ce message

  • Bonjour

    J’ai en ma possession 4 plaques stéréoscopiques du PC Guyot près de Pudefort (ferme). Je peux vous fournir gratuitement les photographies si vous le souhaitez afin d’agrémenter le récit en question.
    Cordialement.
    PS : Je suis en train de créer un site où je vais mettre à disposition plus de 1700 vues dont celles de la ferme.
    Mon adresse mail : htejmr chez free.fr

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