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Un boulet dans la façade d’un immeuble

ou le destin de Marie Geneviève Angélique Frontigny (1777–1814)

Le jeudi 1er mars 2012, par Jacques Auguste Colin †

Geneviève Frontenil (Marie Geneviève Angélique Frontenil ou Frontigny ou Fronteny selon les actes ADN-ADM-ADC…) est née en 1777 à Chambry, petit village situé à quelques kilomètres au Nord de Meaux. Elle est à ce jour, la plus lointaine ancêtre identifiée de la lignée de mon épouse Geneviève Bachelard.

En effet, mariée vers 1808, avec Jean Baptiste Gaudin 1774, maçon à Mortcerf, (non loin de la Malmaison où est alors réfugiée Joséphine ex épouse de Napoléon 1er), sa fille Marie Reine Gaudin épousera en 1836 Nicolas Joseph Bachelard de qui descendra la lignée…

C’est en recevant de l’État civil de Meaux, la copie certifiée conforme de son acte de décès que nous nous sommes pris d’intérêt pour cette quadri aïeule au destin tragique.

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Note du 5/02/2012 : Après lecture de tous les ADC, il apparaît que le transcripteur s’est trompé sur la signification du mot « seise » qui, pour le rédacteur de l’acte correspondait à « sise » autrement dit « située ». Cette découverte n’ayant pas d’incidence sur notre étude, nous n’avons rien changé à ce texte.

En effet, les circonstances étranges de sa mort (décédée d’un coup de canon !?), sa présence à Meaux (où elle s’était retirée !?), la date particulière de ce décès, en pleine campagne de France (les alliés austro-russes sont aux portes de Meaux), tout cela suscitaient des interrogations sur sa situation particulière : Était-elle avec sa fille Marie Reine âgée de six ans ? Était-elle retirée ? ou réfugiée ? devant l’avance des envahisseurs (cosaques) ! Avait-elle quitté le domicile conjugal de Dammartin sous Tigeaux ? Voulait-elle rejoindre Chambry, son village natal, alors en pleine bataille de la Marne ?

Sauf à découvrir quelque chronique meldoise sur la vie populaire durant ces trois mois qui virent la chute de l’Empire, nous n’aurons sans doute jamais réponse à ces questions.

Nous pensions en savoir plus en nous rendant sur place et retrouver au moins ce "16 rue Cornillon et peut-être ce mystérieux "Canton des Saints Pères" où "l’ennemy bivacquait…" (sic).

Comme il était prévisible, notre voyage, bien qu’intéressant sur le plan touristique, fut peu productif de réponses à nos questions. Si nous retrouvâmes la rue Cornillon devenue une large avenue à grande circulation, l’emplacement de ce qui fut le n° 16 (??), est maintenant occupé par un gigantesque centre socio-culturel qui succéda aux grandes casernes du XIXe siècle que l’on peut voir sur l’une des cartes postales consacrées à la ville de Meaux sur divers site Web, vendeurs de cartes postales (par exemple sur CPA77). Quand au canton des Saints Pères, que de vieilles cartes situaient au sud de Meaux, l’urbanisation galopante de notre temps nous a empêché d’en retrouver la trace…

Où qu’elle repose, Marie Geneviève peut dormir en paix, ses lointains descendants ont marché dans ses pas ! Et continuent leurs recherches…

Nous en serions certainement restés là, l’âge et la fatigue ne facilitant pas la recherche, quand nous eûmes la surprise en avril 2010, de trouver dans notre boite de messagerie le message suivant, accompagné de pièces jointes :

Bonjour, je suis un habitant de Nanteuil et en consultant le site de la ville de Meaux, j’ai vu la question que vous aviez posé en 2005. D’où ma réponse. je vous précise que le boulet est encore bien visible dans le mur indiqué en bas à droite d’une des fenêtres du haut. cet épisode est relaté dans le tome 2 du livre de Mr Georges GASSIES sur l’histoire de Meaux. A l’époque l’armée russe était en campagne sur la région en réaction à Napoléon c’était la période de l’Empire. la date est du 27/02/1814. Cordialement Alain PERROT.

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La maison au boulet russe
Photo TOINE77 – Licence libre Wikipedia.

Cette information nous apparut capitale pour notre recherche des circonstances du décès de notre ancêtre... Plusieurs questions se posaient alors à nous et notamment :

a) Ce boulet était-il unique ou le reste d’un bombardement multiple ?
b) Était-ce boulet qui avait tué notre aaaaa-grand-mère ?
c) Y avait-il eu d’autres victimes de ce bombardement ?
d) Quelle furent les dommages corporels subis pas Marie Geneviève ?

À l’époque de notre première visite, les A.D. de Seine et Marne n’avaient pas encore numérisé leurs registres d’État-Civil, mais en septembre 2010 il nous fut possible de les consulter par Internet. Et d’en tirer quelques réponses et hypothèses…

Mais avant de les avancer, revenons à la situation militaire en ce mois de février 1814 :

Ce mois là, l’Empereur est en pleine bataille défensive que l’on appellera plus tard « La campagne de France ». Malgré plusieurs batailles victorieuses, au prix du sacrifice des vétérans de la Grande Armée et des jeunes engagés parisiens, ceux qu’on a appelés « les Marie-Louise ». il sait que va s’engager le combat pour l’investissement de Paris, et espère encore pouvoir traiter avec les Alliés..
Le 16 février il passe la nuit à Meaux qu’il quitte le 17 pour rejoindre le Q.G. des défenseurs de la Capitale
 [1].

On peut raisonnablement croire qu’il désire éviter que Meaux soit transformé en champ de bataille et de sac par les unités autrichiennes et russes qui sont encore sur la rive gauche de la Marne… et se préparent à investir la ville, soit par le pont du TRlLPORT… et finalement après avoir dépassé le hameau de Nanteuil, par le sud du quartier Cornillon, sur les hauteurs dites « des Saints Pères »…

Ce qui amène la première question : Y a-t-il eu combat et bombardement multiple pour l’entrée des coalisés dans Meaux ?

C’est ici que le la consultation des archives départementales de l’état civil, numérisées, va m’apporter un semblant de réponse :

Registre des décès : Meaux 1814…

Du 1er janvier au 27 février 1814 on compte 80 décès de soldats dont 2 officiers, blessés au combat, et décédés à l’Hospices des Malades de Meaux, dont 7 prisonniers russe, espagnol, ou anglais…sans identité. De même du 27 février au 18 mars sont notifiés les décès de 36 soldats ou gradés dont quelques P.G. ou inconnus.

Tous ces militaires sont identifiés, natifs de toutes régions de France, par l’unité à laquelle ils appartenaient : Régiments de tirailleurs, grenadiers, d’artillerie… de la Garde Impériale, Régiments d’infanterie de ligne, ou légère, Rgts de canonniers de Marine, Rgt de Pontonniers, etc.


Liste non exhaustive des unités des militaires décédés :
  • 1e, 2e, 3e, 4e, 5e, 6e, 7e, 8e, 10e, 12e, 15e et 17e régiments d’infanterie de la Garde Impériale.
  • 1e et 2e, régiments de chasseurs à cheval de la Garde Impériale.
  • 1e, 2e, 3e, 4e, 6e, 7e, 10e, 11e, 15e et 16e régiments d’Infanterie Légère.
  • 39e, 43e, 47e, 63e, 82e, 93e, 138e, 139e, 142e et 152e régiment d’infanterie de ligne.
  • 5e, 8e, 7e, 9e, 72e régiment d’artillerie.
  • 1e Régiment de Pontonnier.
  • 5e, 6e régiment de Sapeurs.
  • 2e, 3e régiment d’Infanterie de Marine.
  • 5e régiment de la jeune Garde Nationale.
  • 4e, 9e régiment d’artillerie de Marine.
  • 4e régiment de cuirassiers.
  • Prisonniers de guerre Russes, Anglais, Cosaques, Espagnols.

Cette grande variété d’unités combattantes nous montre que ces décès sont incontestablement ceux de soldats blessés dans les grandes batailles survenues depuis le passages du Rhin après le défaite de Leipzig… et que l’Hospices des malades de Meaux était le refuge arrière des grands blessés… des Armées des deux camps… (nombreux prisonniers de guerre anglais, russe ,espagnols…).

Par contre, parmi les actes de décès de civils, enfants en bas âge, personnes âgées, malades, à l’hôpital ou à leur domicile, aucun ne cite la mort par fait de guerre ou de bombardement… Aucun !

Seul le décès de Marie Genevière Frontigny (écrit Frontenil) fait état du décès « par un coup de canon tiré par l’ennemy qui bivacquait au Canton des Saint Pères ».

Toutes nos observations nous conduisent à croire que la ville de Meaux ne fut pas l’objet d’un siège douloureux, mais abandonnée « ville ouverte » par un commun accord entre belligérants, bien que de grands combats se poursuivaient dans les environs, pour le franchissement de la Marne, de la Seine et de l’Ourcq…

Si cette hypothèse était vérifiée, il nous paraît vraisemblable que le fameux coup de canon fut un signal d’avertissement de la prochaine entrée des troupes alliées « qui bivouaquaient au canton des Saint pères », dans la ville évacuée des troupes Françaises…

Dans ce cas le fameux boulet de la rue du Boulet Russe serait bien unique, et seul responsable de la mort de notre ancêtre !

Ce qui nous a poussé à rechercher sa trajectoire sur la carte des lieux ci-dessous :

Quant à la question de savoir quels dommages corporels a subis notre infortunée grand-mère, il faut bien nous habituer au fait que nous n’en saurons jamais rien…

Pourtant, en ce début du XXIe siècle une idée étrange nous réconforte : Celle de penser que sur le fameux boulet russe, si ont l’ôtait de sa gangue, on y trouverait sans doute des trace de l’ADN de la famille…


Pour les lecteurs intéressés par la généalogie de Marie Geneviève Frontigny, voir le site : http://gw.geneanet.org/guibourc


[1Je ne fais pas ici œuvre d’Historien… je me contente de résumer ou interpréter les renseignements obtenus sur les nombreux ouvrages et sites Web traitant de 1814 à Meaux, dans le but exclusif d’éclairer ma recherche généalogique.

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25 Messages

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 1er mars 2012 14:22, par André Vessot

    Merci Jacques Auguste,

    J’ai beaucoup apprécié votre article et je comprends tout à fait l’intérêt que vous avez pris à cette recherche sur l’origine de la mort de votre quadrisaïeule. Et bravo pour le résultat de votre enquête qui vous a permis d’en savoir un peu plus.

    Moi-même, avec mon épouse, nous adorons essayer de résoudre ce genre d’énigme à laquelle la recherche généalogique nous conduit inévitablement un jour ou l’autre.

    Bien amicalement.

    André VESSOT

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 1er mars 2012 16:18, par Jean Marie Desbois

    Bonjour Jacques-Auguste,

    Votre enquête est passionnante tant pour vous (c’est bien normal), que pour le lecteur. C’est bien ce genre de recherche qui rend nos généalogies si vivantes.
    Merci beaucoup pour ce texte, et j’espère que d’autres éléments seront un jour découverts sur cette histoire.
    Bonne continuation.

    Voir en ligne : http://www.geneprovence.com/

    Répondre à ce message

    • Un boulet dans la façade d’un immeuble 2 mars 2012 18:13, par Christiane Couillard-Bazin

      Bonsoir,
      très intéressante cette histoire mortelle pour votre aïeulle !
      Néanmoins, je me pose une question et ne puis y répondre, mais peut-être vous êtes-vous aussi posé cette question
      Comment donc ce boulet russe qui a abouti dans la façade de l’immeuble, vers le premier étage, me semble t’il, peut-il avoir tué cette dame qui était sur la chaussée, si j’ai bien compris ?
      Etrange quand même !

      Christiane C-B

      Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 2 mars 2012 18:01, par Hélène Leboeuf

    Bonjour.

    Votre chère aieule est peut-être morte d’une crise du coeur, dûe au bruit que doit avoir produit l’impact de ce boulet sur la façade de la maison où elle avait trouvé refuge.

    Vous ne saurez peut-être jamais la vraie cause de son décès, mais au moins, vous ne l’avez pas oubliée, elle.

    MERCI pour cet article.

    Hélène Leboeuf
    Trois-Rivières, Québec

    Répondre à ce message

    • Un boulet dans la façade d’un immeuble 2 mars 2012 19:35, par Agnès HECTOR

      Bonsoir,
      Passionnante cette "enquête généalogique" ; pour ce qui me concerne, je comprends :

      • de l’acte de décès que l’aïeule est décédée dans la maison du 16 rue Cornillon ; peut-être était-elle la seule habitante de cette maison à cette heure de la journée ;
      • et du plan que le boulet a traversé la maison du 16 rue Cornillon pour aller terminer dans la maison où on en voit la trace aujourd’hui ;
      • la maison du 16 rue Cornillon a dû être bien endommagée et aura été rasée.
        Avez-vous lu le "tome 2 du livre de Mr Georges GASSIES sur l’histoire de Meaux" qui relate cette histoire ? Pouvez-nous en donner la teneur ?
        Peut-être également pourriez-vous consulter le cadastre "Napoléonien", pour ensuite vérifier l’historique de la maison chez les notaires locaux avec le nom de la veuve chez qui la défunte habitait ?
        Bonnes recherches.

      Répondre à ce message

  • Malmaison 2 mars 2012 20:13, par MarieB

    La Malmaison de Mortcerf en Seine-et-Marne n’a a priori aucun rapport(autre que le nom) avec la Malmaison de Rueil qui appartenait à Joséphine, d’ailleurs divorcée de Napoléon.

    Répondre à ce message

    • Malmaison 3 mars 2012 10:18

      bonjour
      je recherche exactement au se situait cette "malmaison" près de Mortcerf mais je n’ai pas trouver de document à ce sujet , pouvez vous m’éclairer
      Merci par avance
      elisabeth

      Répondre à ce message

      • Malmaison 3 mars 2012 12:34, par Claire

        Bonjour Élisabeth,
        Il y a dans les environs proches de Mortcerf à l’angle de la départementale 20 direction Crécy la Chapelle et d’une petite route qui va vers Mortcerf, une ferme qui s’appelle "La Malmaison" c’est peut-être là !
        Cordialement.
        Claire

        Répondre à ce message

        • Malmaison 5 mars 2012 15:41

          Oui, il s’agit bien de La Malmaison. Il ne reste plus qu’une belle aile XVIII° siècle du château qui a appartenu au philosophe HELVETIUS et à la famille de MUN. A l’origine, ce lieu était sur la paroisse de Guérard. Mon aIeul Pierre BROCARD (1666-1725), originaire de Montreuil-sous-Bois réputé pour ses vergers, y a été jardinier avant d’être jardinier du château de Pommeuse.
          Mais quelle belle et curieuse histoire que celle du boulet !
          Denis

          Répondre à ce message

  • Bonsoir et cordialités à tous...
    Je ne puis hélas que répondre globalement à toutes les questions posées par d’aussi sympathiques intervenants...

    Je l’ai écrit dans une note de fin, :je ne suis pas Historien mais simplement un quidam à la recherche de ses racines...C’est l’étrangeté du destin de Marie Geneviève qui m’a incité à mettre par écrit les résultats de ma recherche...

    Cependant, étant un ancien artilleur, connaissant peu ou prou les lois de la balistique, je puis vous affirmer que mon étude sur carte est à fait plausible...et conforme à la réalité du terrain...

    Je vais dès ce soir rédiger un petit article complémentaire qui, je l’espère sera accepté de publication par notre ami Thierry pour publication dans une prochaine Gazette...

    Donc, Merci à tous et à bientôt

    Jacques Auguste

    P.S. J’aurais mieux fait de me taire concernant La Malmaison..! mea culpa !!!

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 3 mars 2012 09:06, par marc damagnez

    Bonjour ,

    j’habite Lille , il y a dans les façades de plusieurs maisons du vieux Lille des boulets "commémoratifs" du siège de 1792, ces boulets ont été fixés par les propriètaires , et ils sont donc toujours en place et font l’intérêt des touristes !

    je vois mal un boulet rond collant aprés l’impact, à la façade , on l’a forcèment mis là pour rappeler qque chose !!il n’est donc pas forcément un témoin fidèle de la trajectoire,mais je ne suis pas artilleur !!

    cordialement

    Répondre à ce message

    • Bonjour, Cher Compatriote
      Je suis en effet un vieux Lillois né en 1925, qui a vécu momentanément dans le vieux Lille à environ 200mètres de l’Hospice Comtesse...C’était dans les années cinquante, Il n’y avait pas de boulets incrustés dans les façades, et ce quartier pourri aux habitation exiguës, décrépies et malsaines n’incitaient pas à le visite touristique...

      J’avoue avoir pensé aussi à une supercherie d’ordre "touristique"...

      Si vous suivez régulièrement cette gazette, je vous expliquerai prochaînement les raisons pour lesquelles je crois fermement à l’authenticité du "boulet russe" de Meaux

      Cordialement

      Répondre à ce message

  • Contrairement à un obus qui explose, un boulet était souvent chauffé à blanc avant d’être envoyé sur la ville. Son but était de provoquer un incendie, ce qui était facile, les maisons étant souvent en bois. Il existe deux boulets incrustés à Lille, sur les maisons du 17e siècle de la Grand Place, incrustés dans la brique du Rang du Beauregard. Très visité par les maintenant nombreux touristes. Bien cordialement.

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 3 mars 2012 10:42, par argonaute

    C’est un fait historique et inoubliable, et vous avez réussi
    à le retrouver en fouillant. On peut se demander,si c’est un arrêt cardiaque du à la peur, ou si vôtre quadriaïeulle a été atteinte^par le projectile.
    Il m’arive de faire un peu le même genre de découverte, en regardant dans les sources qui servent à compléter ma généalogie.

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 3 mars 2012 10:43, par CHAMOIS

    Bonjour, je ne peux hélas apporter aucun élément nouveau à votre enquête mais je tiens à vous féliciter, en tant qu’auteur, pour votre sens de la narration. Je souhaite vivement que vos recherches aboutissent car il serait formidable pour vous et votre famille d’approfondir cette histoire dont nous attendons la suite !
    Cordialement,
    Bernadette

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 3 mars 2012 11:40, par Yves BERTRAND

    Bonjour à tous
    Essayons d’être cohérents.
    Même s’il n’y a pas eu de grands combats dans cette localité, il se peut qu’elle ait subi des tirs pour une raison encore non définie. Puisqu’on évoque un bivouac proche, il peut éventuellement s’agir de tirs de sommation ou peut-être de tirs de réglage en prévision d’une offensive. Le calibre du boulet n’est pas précisé mais sur le plan, le bivouac est situé à environ 1000 mètres, c’est supérieur à la portée efficace de la plupart des canons de l’époque, ce qui expliquerait la faible profondeur de l’impact subsistant sur la façade et comme l’a expliqué Marc, le boulet a certainement été "collé" afin d’attirer les curieux ou pour tout autre motif (commémoratif ou mercantile).
    Cela dit il est peu probable qu’un seul boulet ait été tiré. Sauf si le coup est parti accidentellement pendant que le canonnier nettoyait son arme (Je plaisante).
    Lorsqu’une unité met en place une offensive, elle ne met pas en batterie un seul canon pour tirer un seul coup.
    Compte tenu de sa position, ce n’est pas ce boulet qui a tué Marie Geneviève et son ADN ne s’y trouve pas.
    Sur l’acte il est précisé que Marie Geneviève est décédée dans une maison. Pour que ce boulet soit responsable de son décès il aurait fallu qu’elle soit sur la chaussée, qu’elle prenne sur la tête le boulet qui a percuté la façade et qui y a été refixé ensuite et qu’elle soit transportée à l’intérieur de la maison où elle serait décédée des suites de sa blessure.
    En revanche, toujours dans l’hypothèse où cette maison est celle où Marie Geneviève est décédée, elle a pu être touchée par un autre boulet qui aurait traversé l’une des fenêtres proches de l’impact subsistant.
    Cette dernière version me semble plus réaliste.
    Cordialement
    Yves

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 3 mars 2012 16:13, par dadol

    Bonjour ,
    Habitant la ville de Meaux j’apporte quelques compléments aux réponses précédentes à vous même et aux lecteurs .
    La position de l’armée russe était située à Nanteuil lieudit les saints pères emplacement du moulin et de ce fait en surplomb de la ville de Meaux ce qui modifie la trajectoire du boulet.Dans l’histoire de Meaux par A E CARRO et en résumant la situation est la suivante après les combats de Champ-Aubert, Montmirail , Vauxchamps l’armée française se replie en détruisant les ponts de Trilport et La Ferté sous Jouarre les troupes de Sacken reste sur la rives Sud , la traversée par le pont de Meaux devient une obligation pour atteindre Paris par Claye (actuellement la N3 )d’autant que le pont de Lagny est détruit par le feu .
    Le 27 /2 au matin les troupes russes établissent une batterie et attaquent la ville par le pont de Cornillon , une colonne française contre attaqua et repoussa l’ennemi .
    Les russes continuèrent à tirer sur la ville des obus qui incendièrent plusieurs endroits dont les combles de la cathédrale .C’est par Quincy que les troupes ennemies gagnèrent Lagny puis Paris .

    Le 27/2 c’est bien un combat qui se déroula pour la défense du pont qui resta au mains des troupes françaises ,un mois plus tard les russes occupaient la ville mais c’est une autre histoire.

    Répondre à ce message

  • bonjour,
    Rien ne dit que cette pauvre femme a été fauchée par le boulet, sa maison détruite par ce fameux boulet a pu tout simplement lui tomber sur la tête

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 3 mars 2012 19:10, par Galopeau

    Si je peut donner une opinion, je pense que ce n’est pas le
    même boulet qui a tué votre ancêtre.Le boulet de la maison a frappé au second étage , et beaucoup plus loin que le 16 rue Cornillon. S’il avait heurté la maison, ou votre aieule, il se serait arrété là.Par contre ce qui est possible, c’est que ce soit un autre boulet de la même batterie ou du même canon.Les appareils de pointage de l’époque n’étaient pas aussi perfectionnés que maintenant, mais balistiquement, il a du passer au dessus de la maison du Cornillon.
    A Fontenay sous Bois,qui se trouvait entre les Français et les Prussiens lors de la guerre de 1870,et qui recevait des boulets des deux côtés parfois, un boulet des combats de l’époque a été retrouvé il y a une dizaine d’années dans les travaux d’aménagement d’un immeuble du vieux Fontenay pour l’aménagement d’une banque. Il était dans le linteau d’une fenêtre et tellement enfoncé que les occupants de l’époque avaient du simplement reboucher le trou, sans chercher plus loin.

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 6 mars 2012 12:48, par LAFROMENTAL

    Je trouve cet article passionnant et je félicite les rédacteurs pour leurs recherches et conclusions : on suit cette histoire comme un roman policier.
    Bravo pour la méthode et le cheminement
    on apprend avec précision une leçon d’histoire !
    MERCI

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 10 novembre 2015 16:15, par Vitry Josette

    Le boulet russe ne fut pas le seul tiré sur le quartier du Marché (voir T.2 du dictionnaire topographique et historique des rues de Meaux). Le pont de Cornillon, accès au Marché était défendu, notamment par 2 anciens soldats de Napoléon, en février. Les Russes attaquaient depuis la hauteur du moulin à vent de Cornillon-Les Saints Pères : aujourd’hui avenue F. de Tessan. Le nom des "Saints-Pères" est du à un prieuré qui se situait dans cette montée ; cette dénomination est maintenant celle du quartier au bas de Nanteuil, vers la rue de Tessan.

    Répondre à ce message

  • bonjour
    je trouve cette histoire passionnante mais j’aimerai plus de precisions comme vous le dites il faut oublier le 16 rue cornillon alors que ca veut dire sise question a quel numero de l’immeuble est le boulet ?
    IL existe parfois des livres sur les noms de rues et leurs explications peut etre faudrait il voir celle du boulet russe ?
    il existe dans chaque ville de vieux historiens specialises dans tel ou telle periode peut les archives, la mairie ou des assos du coin pouuait vous en indiqué un, peut etre aussi jeter un coup d’oeil aux archives communales qui en parlent peut etre
    bonnes recherches
    cordialement
    sylvie

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 4 novembre 2016 16:47, par Sylvie Cauche-Laouchez

    Bonjour,
    merci de nous avoir fait partager vos recherches sur le décès énigmatique de votre aïeule.

    Une partie de mes ancêtres vient de cette même région (vallées de la Marne et du Morin).
    Une histoire s’est transmise chez nous de génération en génération sur cette époque troublée : une aïeule qui se trouvait (à pied) sur l’actuelle RN3 (au niveau du monument Galliéni pour ceux qui connaissent) a vu l’empereur qui quittait Meaux, se dirigeant vers Paris. L’histoire dit qu’elle est tombée à genoux. L’histoire ne dit pas si c’est de saisissement ou par vénération !

    Si elle s’était trouvée à Meaux, elle aurait peut-être rapporté l’histoire du boulet russe.

    Amitiés.
    Sylvie

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 11 mai 2018 11:21, par Champagne

    Très intéressant

    Répondre à ce message

  • Un boulet dans la façade d’un immeuble 11 mai 2018 17:28, par Jacqueline Besson-Le Huédé

    J’ai pris beaucoup de plaisir, tant à lire l’article que les commentaires : pleins d’hypothèses sur la trajectoire du boulet, le nombre de boulets tirés et sur la mort de cette pauvre Marie-Geneviève !

    Je suis totalement incompétente en matière de boulets de canon, mais je ne suis pas surprise qu’un boulet reste accroché à une façade. Dans un article écrit pour la Gazette, sur la Guerre de 1870, à Ladon, dans le Loiret,il y a quelques mois, j’avais mis une photo d’un trou fait par un boulet allemand dans le mur de l’église. Contrairement à Meaux ou à Lille où ils se sont fichés dans la façade, il a complètement traversé le mur de l’édifice, mais là aussi, sans le détruire (aujourd’hui, le trou est remplacé par un petit vitrail). Il a heurté un pilier qu’il a légèrement détérioré, avant de terminer sa course au milieu du chœur ou de la nef. Mais peut-être aurait-il pu, à défaut de traverser le mur, rester encastré ?

    Merci à vous pour cette histoire passionnante.
    JBLH

    Répondre à ce message

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