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La disparition de Jean Courbon. Qui pourra m’aider à le retrouver ?

Le jeudi 8 décembre 2016, par Maryse Daudenet

Je recherche depuis deux ans Jean Courbon, parti sans doute en migration temporaire et porté disparu entre 1822 et 1839. J’ai recherché dans toutes les tables décennales de la Loire, même les inconnus qui pourraient correspondre, c’est insoluble. J’ai cherché dans le département 42 car j’ai trouvé des migrants temporaires de sa commune décédés dans la même fourchette dans d’autres communes du département mais identifiés. Pourquoi ne l’aurait-il pas été, le livret ouvrier était alors obligatoire ? Mystère !!!

Né le 17 juillet 1788 à Jonzieux (Loire), paroisse qui jouxte Marlhes où vivent ses parents. Fils posthume de François et d’Antoinette Diosson (ou Guiosson, selon les actes). Son père vient de mourir le 11 mai 1788.

Il se marie avec Benoîte Peyronnet qui habite Fraisses, près de Firminy, dans la Loire.

Première énigme : ce mariage reste introuvable, alors que tous les actes d’état civil du frère et de la sœur de Benoîte (prénommée de même) figurent dans cette commune.

Par les tables de succession, je relève l’existence d’un contrat de mariage, suite au testament de Benoîte Peyronnet, femme Courbon, décédée le 4 février 1821 à Unieux où vivait le couple et ses enfants. Unieux jouxte Fraisses et Firminy.
Ce contrat aurait été établi le 8 mai 1806 chez Maître Delaroa à Firminy.
Super, me dis-je alors, après tant de mois de vaines recherches dans toutes les communes du 42 et du 43 limitrophe, je vais enfin savoir. Las ! Sur le registre consulté aux archives départementales de Saint-Etienne , deux ou trois feuillets ont été « cuterisés » !!! Le contrat n’est plus !

Mais bon, j’ai une fourchette, entre 1806 et la première naissance constatée en septembre 1812. Et je me dis que la date de 1806 est bizarre : Benoîte est âgée de 20 ans mais Jean Courbon de 18 seulement, pourquoi pas ? Par contre, il n’y a absolument aucune naissance entre 1806 et 1812 !

Sur le registre de Fraisses, il semble cependant manquer des feuillets en 1810, deux mariages seulement alors que j’en vois déjà au moins quatre sur un relevé d’association. Les feuillets ne sont pas numérotés, donc on ne peut pas avoir une idée de ce qu’il manque. Les mariages de 1810 imposés aux chefs-lieux, épluchés, ne livrent rien non plus.

Après avoir exercé la profession de cloutier, très répandue dans ce secteur, Jean reprend celle de cultivateur, comme l’étaient ses ancêtres.

Le 30 juin 1811, Jean Courbon est témoin à Fraisses au mariage du frère de sa femme. Donc ils sont déjà bien mariés à cette date.

Première naissance, un fils :
Jacques, en septembre 1812 à Unieux, lieu de la Croix de Besson, dit aussi lieu du Pin, est suivie de celle de : Jeanne-Marie en juillet 1815, à Unieux, lieu de Marlet.
Puis mon ancêtre Antoinette, en juillet 1817, toujours à Unieux mais au lieu d’Echandon.

En mars 1820, un autre fils, André, qui meurt le 22 mars. Même lieu d’Echandon.

Puis, le 4 février 1821, Benoîte Peyronnet décède. Même lieu d’Echandon à Unieux.
Jean Courbon se remarie alors dès le mois de juin avec Catherine Pichon, d’une famille implantée à Fraisses. Pas de contrat. Ils auront deux enfants :
François, né en AOUT 1821 (!) donc conçu trois mois avant le décès de Benoîte. De deux choses l’une, ou il est adultérin, ou il n’est pas de Jean.
Une fille, prénommée également Antoinette, naît en septembre 1822 à Unieux, lieu d’Echandon.

Et puis, plus aucune naissance, nulle part. Et plus de Jean Courbon.

Le premier mariage des enfants est celui de cette seconde Antoinette, en juin 1839. Elle n’a pas encore 17 ans. Elle vit avec sa mère au lieu de la Côte-Thiollière, à Saint-Jean-Bonnefonds dans la Loire, où elles sont passementières. La mention « père présumé mort à raison de son absence depuis de nombreuses années » est portée sur l’acte de mariage. Pas de contrat.

Donc, déjà, il a « disparu » dans la fouchette 1822-1830...

Ensuite, l’acte de mariage de Jacques, l’aîné, en février 1840 à Saint-Etienne (Loire) où il est domestique, indique : « père présumé mort d’après les affirmations du déclarant et des témoins ». Pas de contrat.

Puis, au mariage de mon ancêtre Antoinette, le 30 juillet 1840 à Saint-Etienne où elle est ourdisseuse, son père est simplement noté « défunt ». Pas de contrat.

François se marie en juin 1847 à Saint-Etienne, le père est dit « feu ». Pas de contrat.

Jeanne-Marie se marie en novembre 1845 à Bonson (Loire). Elle habite « depuis environ dix ans » à Saint-Rambert (Loire) donc depuis 1835. Le père est dit « décédé à Feurs » depuis plus de 20 ans » (donc avant 1825, ce qui correspond à une fourchette 1822-1825). Pas de contrat.

Bien entendu, rien à Feurs ni dans les communes alentour.

Entre temps, Catherine Pichon, la seconde épouse de Jean, meurt à Fraisses (retournée près des siens) en 1842. Elle est dite « veuve de Jean Courbon ».
Je pensais alors qu’entre 1839 (présumé), 1840 (défunt) et 1842 (veuve), je trouverais peut-être la retranscription de ce décès survenu hors de sa commune, mais rien de rien.

Alors j’ai recherché tous les décès d’inconnus susceptibles de correspondre, mais les âges, même approximatifs, ne s’en rapprochent pas.

Dans la région de Feurs, et particulièrement Montrond-les-Bains, j’ai relevé plusieurs décès de « maraires » venus d’ailleurs (Loire, Haute-Loire... Suisse !) certains identifiés, d’autres non, dans la fourchette 1822-1840. Et l’un d’eux, habitant Unieux comme Jean Courbon, a été retrouvé à Montrond suite aux recherches de sa famille en 1832. Son acte de décès a été retranscrit dans sa commune.

J’en ai profité pour relever tous les actes de décès, d’inconnus ou non, de ces hommes en migration apparente, et j’ai établi un tableau que je mets à jour à chaque nouvelle « trouvaille » et que je transmets à Thierry Sabot pour les départements 42 et 43.

OpenDocument Spreadsheet - 15.9 kio
Actes insolites de la Loire
OpenDocument Spreadsheet - 15.9 kio
Actes insolites de la Haute-Loire

Le seul acte de décès concernant un Jean Courbon est du 14 décembre 1828 à Saint-Just-sur-Loire (qui fusionnera avec Saint-Rambert). Mais rien ne prouve qu’il s’agit de lui, il n’y a aucune mention particulière et son âge donné, 50 ans, le vieillit de dix ans.

Cependant, il faut savoir que toutes ces communes se rejoignaient au fil de la Loire, fleuve qui les relie de Firminy à Feurs par Saint-Just-Saint-Rambert...

Or, présentons un peu la mère de Jean Courbon :

Antoinette Diosson est donc veuve à la naissance de cet enfant unique, en 1788. En janvier 1795 un contrat de mariage est établi avec Denis Coulard, à Marlhes. Mais suite à un « détail » l’affaire tombe à l’eau.

Elle attendra alors avril 1806 pour se remarier avec Jacques Coutta, de Marlhes. Veuve une seconde fois en septembre 1813, elle rejoint le domicile des époux Courbon à Unieux, Echandon, domicile mentionné lors de son troisième mariage en octobre 1817 avec Pierre Rebaud de Saint-Just-sur-Loire, lieu de la Bourlière (Même commune que celle de l’acte de décès potentiel de Jean, lui au lieu de Chazelans).

Elle décède en novembre 1824 à Saint-Just-sur-Loire, la Bourlière, domicile de son mari.

Il est frappant de remarquer que cette mère a suivi son fils tout au long de son parcours, comme pour le protéger. Il n’y a rien la concernant sur les tables de succession, ni rien sur un Jean Courbon.

Énigme, énigme ! J’ai déjà connu ce genre de recherche acharnée, durant de longs mois, avec Louis Gérentes, dont j’ai déjà retranscris les péripéties qui ont fait l’objet d’un article sur ce site. Mais enfin, j’ai trouvé ! C’était pourtant incroyable et bien improbable ! Sauf que pour Jean Courbon, aucun moteur de recherche ne m’aiguille.
J’en déduis que, de deux choses l’une :

  • Il est décédé inconnu, non identifié, sans livret ouvrier comme c’était pourtant obligatoire.
  • l’acte de Saint-Just-sur-Loire est-il le sien ? Il existe bien une famille Courbon, sans aucun lien de parenté, à cette période et en ce lieu, mais il n’y a qu’un père et ses deux fils, et rien ne correspond.

J’ai consulté le « Bulletin des lois du royaume de France » l’ancêtre de notre Journal Officiel, où les disparitions, assez nombreuses, figuraient avec les avis de recherche. Rien.

Voilà, j’ai limité à l’essentiel les données entourant ce mystère, la chronique entière consacrée à cette branche contenant une trentaine de pages.

Qui pourra m’aider à retrouver Jean Courbon ou me mettre sur une piste ?

Merci à tous...

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14 Messages

  • Bonjour,Maryse

    Le présumé décédé m’interpelle ? Avez-vous rencontré une déclaration d’absence ,possible après cinq ans de disparition ?
    Sa mère a dû rejoindre Saint-Just sur Loire après son troisième mariage en 1817,où elle est agricultrice .Son fils est peut-être venu la rejoindre après 1822 et y serait resté jusqu’à sa mort en 1828 où il est indiqué agriculteur . Tout cela est possible mais non prouvé .
    Comme vous, je m’interroge .
    Martine

    Répondre à ce message

  • Un relevé collaboratif trouvé sur geneanet :

    Lieu du contrat :
    Marlhes
    Date :
    12.05.1805
    Nom époux :
    REBAUD
    Prénoms époux :
    Pierre
    Profession époux :
    journalier
    Lieu d’origine époux :
    du Poyet, à Marlhes
    Informations sur les parents de l’époux :
    Pierre & Philippe PICHON
    Nom épouse :
    DIOSSON
    Prénoms épouse :
    Antoinette (veuve de François COURBON)
    Profession épouse :
    rubannière
    Lieu d’origine épouse :
    du Poyet, à Marlhes
    Informations sur les parents de l’épouse :
    + Jean & + Claudine DEVAUX
    Témoins :
    fait au Bourg de Marlhes, étude notariale, le 22 floreal an 13, en présence de Jean LARGERON de Brodillon, et de Barthélémy MASSARDIER de Marlhettes, le tout commune de Marlhes, témoins qui ont signé. Les parties ont déclaré ne savoir le faire.
    Notaire :
    REBOUD


    Cela ne nous avance pas mais complique encore un peu la vie d’ Antoinette : elle aurait si je comprends bien envisagé d’épouser d’abord Pierre Rebaud en 1805 avant de lui préférer Jacques Coutta pour finalement se remarier avec Pierre Rebaud en 1817 après le décès de Jacques Coutta !
    Si la vie du fils a été aussi compliquée ....

    Répondre à ce message

    • Bien vu ! Cela donne effectivement un éclairage intéressant sur la psychologie de la mère. Le contrat de mariage perdu du fils en mai 1806 correspondant aux "essais" de la mère de se remarier (1805-1806) ; elle a donc soigneusement évité de se marier avant qu’il ne parvienne à l’âge adulte ; un peu fusionnelle ? Probablement : elle accouche veuve d’un enfant unique, on le serait à moins. A-t-elle été prise en charge par sa famille ou celle de son mari ? On aimerait aussi savoir si elle a gardé des liens avec ses petits-enfants...

      Répondre à ce message

  • Le nouveau site internet Filae (successeur de genealogie.com) est gratuit pour le XIX° siècle jusqu’au 13 décembre. Vous pouvez donc faire une recherche décès Jean Courbon sur toute la France. Mais comme il a un nom courant il y a énormément de réponses. Mais avec de la patience...

    Répondre à ce message

  • J’ai poursuivi ces recherches...
    Il n’est pas médaillé de Sainte Hélène.
    par contre, sur ANOM / Algérie, il y a 3 Jean COURBON qui y sont décédés !
    Le vôtre n’y serait-il pas ?
    D’autre part, le site SGA Mémoire des Hommes recense 14 Jean COURBON dont la plupart sont originaires de la Loire ...
    Mais vous avez du certainement visiter ces pages ...
    Roland -

    Répondre à ce message

  • La disparition de Jean Courbon. Qui pourra m’aider à le retrouver ? 11 décembre 2016 10:14, par philippe pinson

    Bonjour,
    Avez-vous, pour retrouver le décès, cherché aux AD dans la série U (jugement de décès, suite à la disparition), série E (acte de notoriété produit pour un mariage d’enfants), série M (recensements nominatifs de population, à partir de 1836), série Q (tables des décès et successions) ?
    Cordialement,
    Philippe.

    Répondre à ce message

    • Bonjour à tous et merci pour vos commentaires. Je reprends les points abordés :

      • Comme je l’évoque dans l’article, malgré de multiples recherches aux AD et sur internet, je n’ai trouvé aucune déclaration d’absence. Mais beaucoup d’archives sont lacunaires dans la Loire à ce sujet, que ce soit en série U ou même Y (au cas où...)De même, rien sur le site du Journal Officiel (à l’époque "Bulletin des lois...")et ce dans une large fourchette de 1822 à 1845, puisque les disparitions pouvaient être enregistrées plusieurs années après la déposition. D’ailleurs,je viens de lire le fascicule "Disparitions, décès et succession" d’Archives et culture", qui ne m’apporte rien de plus, ayant exploré toutes les pistes proposées. Par contre, il y est mentionné la possibilité d’une déclaration de décès qui s’apparente à celle de Jean Courbon en 1828 : le décédé non ou peu connu des déclarants se voyait attribuer un âge très approximatif de 10 ans d’écart (ce qui serait le cas) et l’acte très succinct ne mentionne aucune parenté ni état (si veuf ou célibataire...) ce qui est également le cas.
        Bien sûr, sa mère s’est mariée avec Pierre Rebaud de St-Just/Loire en 1817, donc elle est allée habiter avec lui, normal ! Je pense aussi que son fils l’a suivie. Mais POURQUOI ? (S’il s’agit bien de lui en 1828). Il avait une femme et cinq enfants ! Le couple allait-il si mal ?
        Oui, j’avais trouvé l’acte collaboratif qui m’intriguait en effet, et un premier de 1795 qui vaut aussi le détour quand on connait pourquoi l’affaire ne s’est pas faite !(grâce aux registres de naissances, je suis tombée par hasard sur un acte qui explique tout !) Et à la lecture de toutes ces -trop rares- pièces, on aimerait encore plus réunir ce puzzle ! Evidemment qu’elle protégeait son fils, enfant unique, né après le décès de son mari, d’autant plus que, lors de la naissance de Jean, sur les mêmes pages de registre est inscrit le décès de sa soeur âgée de deux ans !
        Au niveau de la "prise en charge" par sa famille ou celle du mari, je penche pour la sienne car aux baptêmes, les parrains et marraines étaient issus de sa parentèle. Et son mari, François Courbon, est décédé sur les terres de son beau-frère chez qui il travaillait. Elle avait sûrement gardé contact avec ses petits enfants puisqu’elle vivait déjà avec eux entre 1813 et 1817.
        Le nouveau site Filae, sur lequel je me suis jetée dès sa parution, ne comporte pas tous les actes, c’est faux ! Par exemple (parmi d’autres) celui du décès en 1828 n’y figure pas !)
        Moi aussi j’ai consulté la base de St-Hélène, la conscription... Je suis allée consulter la base de l’ANOM, mais ceux qui y figurent ne correspondent pas du tout. Cependant, ces listes ne concernent que les transportés qui ont mis le pied en Guyane : à partir de 1854 ou en Nelle Calédonie, plus tard. Si la personne restait au bagne ou était décédée en mer pendant le transport, elle n’est pas répertoriée. J’ai compulsé les séries U ; Y ; E ; jusqu’aux Cour d’Assises, prisons éventuelles, actes de notoriété ou d’autre sorte.RIEN ! Hélas, les recensements n’existent pas pour cette période.Mais je le redis, il y a tellement de lacunes,
        surtout pour cette période déjà ancienne. On trouve beaucoup plus de choses après 1870. Comme je l’ai indiqué, rien sur les tables de successions et absences, ni pour Jean Courbon, ni pour sa mère. J’ai même consulté les listes des catastrophes minières dans la Loire avec tous les décès tout au long du XIXè siècle, rien. Ni les hôpitaux (de toutes façons, l’acte aurait été retranscrit).
        Merci encore à vous tous, mais à ce jour, je pense fermement que le décès de 1828 est bien le sien.

      Répondre à ce message

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