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Jean, fils de personne…

Le vendredi 24 janvier 2020, par Marie-Claire Ancel, Michel Baumgarth

Plonger ses racines encore plus loin…

Le fantasme suprême du généalogiste est de reléguer le plus vénérable des porteurs de son patronyme au rang de simple rejet d’une souche plus ancienne.

Mais l’actuel titulaire du sommet de notre SOSA patronymique, apparu ex nihilo d’on ne sait où et à une date au mieux incertaine, n’est pas la seule épine irritative de nos enquêtes sur notre saga familiale : de temps à autre apparaît un de nos collatéraux qui s’empresse de se volatiliser sans laisser d’autre trace que son acte de naissance.

C’est frustrant à double titre : d’abord cela cristallise notre sentiment d’échec et exacerbe la dure réalité des limites de nos compétences de fin limier ; ensuite cela nous rend inaccessible la possible descendance de ce trop discret membre de notre parentèle.

Ces apparitions fugaces ne sont pas rares dans nos arbres et personnellement nous avons fait le choix de ne pas les laisser tomber en désuétude, mais de les maintenir bien présents à notre esprit en les colligeant dans un « fichier de nos disparus ».

Avec le prodigieux outil qu’est Internet notre ignorance n’est plus rédhibitoire : l’essor des archives en ligne et surtout la mutualisation des données via Généanet et consorts fera peut-être apparaître, un jour ou l’autre, une nouvelle donnée propre à faire sortir nos énigmatiques disparus de leur purgatoire.

Un acte de naissance et un acte de décès qui nous posent problème…

L’ancêtre-souche de notre patronyme est, à l’évidence, le seul cas possible d’une apparition ex nihilo masculine dans l’expression de notre arbre puisque tous les autres individus mâles sont ses descendants. Pourtant nous avons découvert l’acte de naissance d’un enfant dont l’appartenance à notre parentèle est certaine, mais qui n’est relié à aucun membre de notre tribu…

Jean BAUMGARTH était né le 22 novembre 1864 à Huttenheim :

Après deux semaines d’une bien courte vie, il y était décédé le 6 décembre :

Séparément ces actes sont d’une grande banalité ; mais, après une lecture attentive leur juxtaposition fait apparaître une incohérence : la mère avait deux pères différents. Cet alea nous a à peine interpelés car, à l’instar de tous ceux qui s’adonnent à la généalogie, nous sommes familiers des bévues et petites défaillances des officiers d’état-civil.

Nous sommes donc partis sereins rectifier l’anomalie ; mais notre sagacité fut rapidement prise en défaut car nous nous sommes heurtés à une difficulté imprévue : la mère n’existait pas !

Jean, conçu par un père inconnu, était né d’une mère nantie de deux pères et elle n’existait pas : Jean était le fils de personne !

Dès lors nous nous heurtions à un problème inédit et insoluble : comment enregistrer dans nos arbres un individu qui n’a aucune racine ???

Le petit Jean est forcément l’un des nôtres…

Notre volonté d’insérer dans nos arbres cet éphémère petit Jean Baumgarth ne relevait pas d’une lubie de notre part car deux arguments de poids nous permettaient d’étayer sérieusement le bien fondé de notre conviction qu’il était des nôtres : le premier est que le village d’Huttenheim, limitrophe de Friesenheim (le berceau de notre famille distant de 12 km), abritait des Baumgarth de notre parentèle ; le second est que le nom Baumgarth est singulièrement extrêmement rare en France.

Dans nos recherches tous azimuts, nous n’avons rencontré que quatre origines pour les porteurs du nom :

Le patronyme BAUMGARTH en France

1 - Deux enfants d’un BaumgarTHEN [1] de Mackenheim (Bas-Rhin) le sont devenus par une erreur d’état-civil ; mais la greffe n’a pas pris : disparition du nom faute d’héritier mâle.

2 - À Soultzeren (Bas Rhin) un BaumgarTEN [2] a essaimé des Baumgarth avec des chassé- croisés multiples entre les deux orthographes ; là aussi le nom muté s’est éteint en quelques générations faute de garçons.

3 - À Oberbronn (Bas-Rhin) deux émigrés venus de Mannheim (Bade-Wurtemberg) ont vu leurs descendants affublés d’un H terminal à leur patronyme initial BaumgarT [3] [4]. Là encore extinction à la fin du 19e siècle.

4 - Les descendants de Jean BAUMGARTH (vers 1700 à ? - 1764 Friesenheim), notre plus ancien aïeul connu.

Il faut néanmoins noter qu’un arbre Généanet affiche indument quatre BaumgarTH à Offwiller (Bas-Rhin) : un couple Michel et Jeanne et leurs jumeaux Salomon et Sarah, mais tous sont indiscutablement orthographiés BaumgarT sur les actes de naissance des enfants qui sont les seules références de l’arbre.

Ce soir, j’attendais Madeleine…, mais Madeleine ne viendra pas ! Jacques Brel

A priori, il nous faut donc rechercher la mystérieuse mère de notre petit Jean parmi ces quatre sources ; mais, dans les trois premières, aucune Madeleine Baumgarth n’y figure ni avec ce prénom unique, ni dans un prénom composé, ni même en deuxième ou troisième prénom.

Quant aux Madeleine de notre parentèle, deux sont décédées avant 1864 et les autres sont de toutes jeunes gamines ou n’étaient pas encore nées.

Bien sûr, nous avons vérifié qu’il ne se trouvait pas à Huttenheim de variantes onomastiques susceptibles d’être dénaturées lors de l’enregistrement du petit Jean à l’état-civil : il ne s’y trouvait pas de Baumgart, Baumgarten ou autres noms dérivés ; toutefois une famille Bannwarth aurait pu convenir avec une fille de 23 ans, mais elle se prénommait Célestine [5] et était orpheline de père. 

Cet échec étonnant de la recherche de cette Madeleine chimérique ne peut avoir que deux explications : soit une autre origine méconnue [6] de nous, soit une erreur sur le prénom de la mère.

La première option est évidemment hors de portée de nos recherches ; mais la seconde l’est : nous devons donc partir à la recherche d’une femme célibataire ou veuve en âge de procréer en 1864.

Aucune candidate n’est apparue dans nos dossiers chez les mutants Baumgarth des trois premières sources.

Dans notre famille, nous en relevons trois : Thérèse, Marie Anne et Hélène dont nous avons comparé les « pédigrées » obtenus dans les recensements de 1861 et 1866 qui encadrent la date de naissance de l’enfant.

Dans nos séries télévisées, le croisement des ligne 1 et 3 ferait clignoter à l’écran la mention « Matche 100 % » et les enquêteurs s’exclameraient joyeusement : « Bingo ! Madeleine est Hélène ! » ; mais le croisement des lignes 2 et 3 les replongerait dans la perplexité : « Matche 75% »… Hélène n’est pas tout à fait Madeleine ! ... ???

L’inspecteur Bourrel [7] des feuilletons télé de notre enfance ne s’avouerait pas vaincu devant cet imbroglio : « Bon sang, mais c’est bien sûr ! … les empreintes laissées sur place ! … ».

« Les signatures sont comme les empreintes manuscrites de nos ancêtres… » [8]

Xavier, le grand-père maternel cité sur l’acte de naissance, était absent lors de la déclaration ; mais Jean, son alter ego cité sur l’acte de décès, était bien présent et signataire.

Xavier a eu une très nombreuse progéniture. Et qui dit progéniture dit actes d’état-civil avec sa signature…

Pour résoudre le dilemme Xavier/Jean, il suffit donc de comparer la signature de Jean au décès de l’enfant avec les signatures connues de Xavier !

Bien que notre expertise ès graphologie soit embryonnaire, la constance des diverses signatures de Xavier nous paraît patente et constitue un bon garant de la validité du résultat de la comparaison.

La confrontation des « pédigrées » était déjà très fortement évocatrice ; le test des signatures emporte la conviction que nous avons résolu cette énigme vieille de 155 ans :

et il appert donc que l’énigmatique Madeleine n’est autre qu’Hélène, la fille de Xavier.

Le petit Jean a retrouvé sa véritable maman et notre arbre s’est enrichi d’une brindille, certes toute petite et qui fut, hélas, trop fragile, mais qui est néanmoins un rameau légitime de notre saga familiale.

Ultime question sans réponse…

Nous sommes parvenus avec succès au terme de notre enquête, mais une question restera sans réponse : quelle a été le facteur déclenchant de cette triple erreur d’appellation ?

Hélène n’avait qu’un seul prénom à l’état-civil et nous n’avons trouvé aucun document pouvant suggérer que Madeleine lui a été substitué comme prénom d’usage pour la désigner. 

De même Xavier ne reçu que ce seul viatique à son baptême et aucun acte d’état-civil n’y déroge. Pourtant un document vient troublé notre sérénité :

JPEG - 43.3 kio
Recensement d’Huttenheim de 1866

car c’est bien « Jean » qui y est mentionné.

La présence de ce « Jean » bien intrigant est-elle un simple artefact ou bien l’indice que cette étiquette non officielle était attribuée à Xavier comme pseudonyme ou surnom [9] ?

À l’encontre de cette hypothèse, on peut opposer le caractère tardif et strictement isolé de cette mention dans la succession des 7 recensements où figurent la famille de 1836 à 1866 et nous savons bien que ce type de document est loin d’avoir la rigueur de l’état-civil, ce que confirment l’orthographe fantaisiste du patronyme et les 8 ans d’erreur minimisant son âge (53 ans au lieu de 61).

ÉPILOGUE

1 - À une date inconnue, mais située entre 1866 et 1869, la famille a quitté Huttenheim qu’elle habitait depuis 1831 pour émigrer à Lièpvre dans le Haut-Rhin. Cette ville était aussi dotée d’une filature de coton ; ce peut-être une explication partielle à ce départ.

Ce fut certainement une très mauvaise idée car, en moins de 30 mois, la mère Elisabeth Herby perdit ses 3 dernières filles âgées de 21, 22 et 30 ans et son époux Xavier.

Notre Hélène/Madeleine fut la dernière à succomber le 26/3/1872, précédant de six mois sa mère, ultime survivante.

2 - Xavier Baumgarth et Elisabeth Herby ont donc eu 14 enfants :

Huit filles dont quatre sont décédées avant l’âge de 13 ans ; 3 autres sont mortes entre 21 et 22 ans.
Seule Hélène a atteint l’âge de 30 ans. Toutes sont restées célibataires.
Notre éphémère petit Jean a donc été le seul petit-enfant issu des 8 filles.

Six garçons dont deux sont décédés dans l’enfance, l’un à 1 an et l’autre à 13.

Un troisième est mort à 31 ans laissant deux enfants qui n’atteindront pas l’âge de 4 ans.
Deux autres sont partis à Paris comme gardiens de la paix ; ce sont les seuls à avoir eu une bonne longévité :

• La dernière trace du plus vieux est son acte de divorce en 1899 à 62 ans (sic) ; il a eu 3 enfants : de la fille Rosalie et de l’aîné des garçons, Antoine, nous n’avons trouvé que les actes de naissance ; François-Xavier, le second des garçons, est mort au combat dès le début de la guerre de 14-18, sans postérité.

• Le plus jeune a atteint 70 ans et a engendré deux filles qui n’ont pas eu d’enfant.

Quant au dernier des garçon, Laurent, ultime rejeton de Xavier et Elisabeth, né en1857, il était sourd-muet et la dernière trace que nous en avons retrouvée est sa présence au recensement d’Huttenheim de 1866.

Le patronyme Baumgarth semble donc s’être éteint dans cette branche de notre arbre qui, forte de ses 14 enfants était pourtant bien prometteuse à l’origine.

Mais il reste une triple incertitude et donc un très faible espoir : les destins du fils sourd-muet Laurent, du petit-fils Antoine et de sa sœur Rosalie [10] nous sont inconnus ; ils figurent donc en bonne place dans notre « fichier des disparus » ; la chance aidant, peut-être qu’Internet nous permettra de les extirper de leur purgatoire un jour prochain et de leur rechercher une éventuelle descendance…


[1Voir notre article « le meat culpa du coucou généanaute ». La distance d’Huttenheim à Mackenheim est de 35 km.

[2Voir notre article « La biodiversité par mutation généalogique : à Soultzeren (Haut- Rhin) nous avons failli nous prendre pour Darwin ». La distance d’Huttenheim à Soultzeren est de 62 km.

[3Nous suspectons très fortement ces deux émigrés à l’origine de ces deux familles d’être frères (même origine Mannheim- même émigration à Oberbron, tous les deux étaient potiers et ils n’avaient que 3 ans de différence d’âge), mais les différents auteurs des arbres Généanet n’ont pas relevé ces coïncidences. La distance d’Huttenheim à Oberbronn est de 82 km.

[4La mésaventure inverse ( BaumgarTH devenu BaumgarT ) est arrivée à l’une des dix branches issue du fondateur de notre famille : François Ignace Baumgarth a quitté Friesenheim pour s’installer dans le village voisin d’Hilsenheim ; une partie de ses enfants, puis tous ses petits enfants ont perdu le H terminal et lui même y est décédé privé de cette lettre finale acquise à sa naissance et confirmée à son mariage.

[5Nous l’avons perdue de vue après le recensement de 1861.

[6Bien que très improbable, cette occurrence ne peut être exclue : nous avons déjà rencontré un cas similaire : voir notre article « La dernière des Vaouilmeplait ».

[7Dans série télévisée « les 5 dernières minutes » (52 épisodes entre 1958 et 1973), la résolution de l’énigme était sempiternellement précédée de l’exclamation « Bon sang, mais c’est bien sûr ! » prononcée par l’inspecteur Bourrel joué par Raymond Souplex.

[8Thierry Sabot –Théma 3- les signatures de nos ancêtres.

[9Cette conjoncture conforterait notre démonstration de l’unicité du Janus Xavier/Jean.

[10Le jugement de divorce ne mentionne que l’existence de leur frère François-Xavier confié à sa mère.

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19 Messages

  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 08:27, par Gauthier LANGLOIS

    J’ai rencontré le cas d’une personne dont les parents figurant dans l’acte de naissance n’existent pas. Ou plutôt ont été imaginés afin de cacher une naissance illégitime.

    Répondre à ce message

  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 08:52, par Nicole Agullo

    Une belle enquête, qui prouve une fois de plus que tout doit être vérifié, dans la mesure du possible, et que tout doit être tenté dans nos recherches. Un magnifique style ! Merci.
    Nicole

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  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 09:38, par Bariteau Jean-Michel

    J’apprécie toujours beaucoup votre style alerte et souriant pour raconter vos aventures et mésaventures généalogiques. Belle enquête ! En particulier donner aussi de l’importance à la vie d’un petit d’homme (et de femme bien sûr) même si elle ne fut qu’esquissée. Ce point me tient à coeur, à moi aussi. J’ai tenu à inscrire dans ma fratrie l’enfant mort-né dont j’ai pressenti (j’avais 7 ans) le passage comme une étoile filante, et dont on ne parla jamais en famille... mais que j’ai retrouvé avec surprise porté sur le livret de famille que j’ai consulté après le décès de mes parents.
    Par ailleurs, j’ai fait aussi une enquête passionnante sur un "disparu" proche : oncle de ma grand-mère dont j’avais trouvé seulement la naissance ... et plus rien ensuite dans les communes résidentielles de la famille. Cela m’a permis d’aboutir à un récit (nettement moins bien écrit que le vôtre) que j’ai joint en média sur la fiche de ce Joseph LOIZEAU dans mon arbre Geneanet (mbariteau).
    cordialement

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  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 11:33, par Gouyon gisele

    Bonjour.. Quel grand plaisir de vous lire.. J adore ces recherches autant que vous.. Une vie bien difficile à cette époque vu tous ces décès... J espère que vos recherches aboutiront.. Bon courage et encore merci..
    Cordialement..
    Gisèle Gouyon

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    • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 12:33, par SACCO Annie

      Bonjour à tous,
      Mon grand-père paternel, abandonné à l’âge de 22mois à Paris, porte sur son acte de naissance : né de Mélida LALLEMENT et de père non dénommé.C’est ce qui fut trouvé dans les documents donnés par l’assistance publique, c’est ce qui fut marqué sur sa fiche matricule. Mon grand-père, et ensuite ses enfants qui ont fait des recherches, ont toujours cru que la maman s’appelait Mélida.
      Quand j’ai repris les recherches, je me suis aperçu que une dizaine de jours après sa naissance, la mère était venue le reconnaître sous sa véritable identité:Désirée Augustine LALLEMENT. J’ai découvert qu’elle avait eu un premier enfant sous le prénom de Mélina. C’était une fausse identité quant à son prénom que je ne retrouve NULLE PART ni dans l’ascendance, ni dans la fratrie à laquelle elle appartient, ni dans les collatéraux.
      Lors de l’abandon ,l’officier qui a relevé l’acte de naissance n’a pas vu qu’un acte de reconnaissance avait été fait quelques jours plus tard et le document était donc avec Mélida LALLEMENT comme mère.
      Il se peut donc que la maman de Jean ait totalement changé de prénom.
      Avez-vous cherché des enfants des couples soi-disant parents et une fille à peu près du même âge ? Je dis à peu près car les âges sont souvent erronés
      Annie

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    • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 12:36, par SACCO Annie

      Mille pardons, je n’avais pas tout lu ce qui est une erreur grossière de ma part
      Annie

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  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 13:52, par Balthazar

    Bonjour

    Effectivement, il arrivait assez souvent que certains de nos ancêtres utilisaient deux prénoms. J’ai le souvenir, à Uzer en Ardèche, d’un Jean Auzas qui se faisait appeler par moment Louis Auzas. Mais heureusement, comme il a été maire du village de 1848 à 1875, l’ambiguïté a pu être levé très rapidement. Il rédigeait lui-même les actes et il pouvait écrire sur la page de gauche "Par devant moi, Louis Auzas, maire de la commune d’Uzer", et sur la page de droite "Par devant moi, Jean Auzas, maire de la commune d’Uzer", avec la même écriture et la même signature.

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  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 13:54, par Lucette Husson

    Je suis habituée à ces variantes dans les prénoms. Sur tous les documents administratifs, ma grand-mère Lucie se prénomme Marie Cécile. Sa sœur Hélène - que j’ai connue - se prénomme Marthe pour l’état civil. Dans ces deux cas, je ne sais expliquer pourquoi le prénom donné à la naissance n’est pas le prénom usuel.
    Pour ma tante Jeannette, je le sais. Elle était née Marcelle, le prénom de sa marraine. Mais il y a eu une brouille dans la famille et son père a décidé :"On l’appellera Jeannette".
    Quand mon cousin Noël est né à la maternité, la sage-femme a été chargée de le déclarer à la mairie : Noël Jean-Marie. Elle a oublié le premier prénom. Pour l’administration, mon cousin Noël s’appelle Jean-Marie.
    En conclusion, il ne faut pas accorder trop d’importance aux prénoms, d’autres éléments sont à prendre en compte, comme vous l’avez fait.

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  • Jean, fils de personne… 24 janvier 2020 15:37, par coste giselle

    Bonjour à tous,
    En Alsace, le diminutif d’Hélène est Lenele , il est peut-être aussi celui de Madeleine et le préposé à l’état-civil a peut-être confondu les 2 surtout si ce n’tait pas un alsacien.
    Merci pour cette étrange histoire

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    • Jean, fils de personne… 25 janvier 2020 01:42, par Michel BAUMGARTH

      GIselle, bonjour,
      Votre suggestion me plait beaucoup et j’ai envie d’y croire :
      " si non è vero, è ben trovato "
      Merci,
      Michel BAUMGARTH

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      • Jean, fils de personne… suite 25 janvier 2020 16:18, par coste

        bonjour Michel
        je ne sais si c’est bien trouvé. Ce qui m’a fait penser à cela , c’est le diminutif que ses amis de Strasbourg donnaient à ma fille Hélène , et que j’ai moi même choisi pour généanet.
        Dans le midi de nombreux diminutifs servent pour des prénoms proches, alors pourquoi pas en Alsace.
        Bonne chance dans vos recherches. Si dans mon arbre , une branche remonte à 1400, je bloque malheureusement sur d’autres.
        Amicalement
        Giselle

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  • Jean, fils de personne… 25 janvier 2020 17:35, par Sonia Landgrebe

    Bonjour,

    Voilà une enquête passionnante, racontée de manière aussi claire que savoureuse et dont j’apprécie également le côté très visuel et "vivant".
    Bravo pour avoir trouvé la solution de l’énigme.
    Je retiens au passage l’idée du "fichier des disparus", très inspirante !

    Cordialement,
    Sonia

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  • Jean, fils de personne… 29 janvier 2020 09:42, par Fleurant

    Bonjour
    Dans ma famille (en Poitou), il était fréquent d’appeler quelqu’un par son deuxième prénom qui parfois n’était même pas indiqué à la naissance:ainsi Melanie était appelée Alice, son , mari Jules était appelé Emmanuel, ma mère Marie-Henriette a toujours été appelée Gabrielle, et le pire dans la famille d’un oncle du sud des Landes, le premier prénom officiel d’un enfant était le nom avec lequel on appelait le frère (ou la soeur) juste précédent(e) qui pouvait être légalement son deuxième prénom. Donc il ne faut pas trop se focaliser sur les prénoms, mais surtout trouver un élément qui permet de prouver que la même personne pouvait être appelée de 2 manières différentes.
    Cordialement.

    Répondre à ce message

  • Jean, fils de personne… 29 janvier 2020 10:34, par DURAND Jean-Pierre

    Bonjour et merci pour cette enquête passionnante , mais avez-vous envisagé la possibilité que Jean et Xavier aient été des jumeaux ???...
    Pour ce qui est des signatures , je connais des jumeaux qui ont des signatures strictement identiques car ils ne veulent pas se différencier .
    Cordialement .

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  • Jean, fils de personne… 29 janvier 2020 22:33, par ROSWAG Jean Michel

    Bonjour. Bravo pour avoir mené cette enquête à son terme.
    Les prénoms... méfiance !
    Ma grand-mère que nous prénommions tous, y compris mon grand-père, Élisabeth, se prénommait pour l’état-civil Marie Élise, ce qui fait qu’ayant eu besoin de son acte de décès, ayant demandé Élisabeth, il me fut répondu qu’il n’avaient personne de ce prénom dans leurs registres...
    Et pour les Alsaciens nantis de plusieurs prénoms, il est de coutume que le prénom usuel soit le dernier de la liste, les premiers étant omis, oubliés,plus simplement inconnus.
    Lors d’un décès, les dires du déclarant ne sont soumis à aucun contrôle par l’Administration, d’où erreur possible.
    En conclusion, au moindre doute, il faut faire des recoupements, de plus en plus ardus à mesure que l’on remonte le temps.
    Cordialement.
    Jean Michel

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  • Jean, fils de personne… 30 janvier 2020 12:07, par Caroline Lafont

    Bonjour et bravo pour votre très intéressant article. Les changements de prénoms sont extrêmement fréquents dans une branche de ma famille sur laquelle je me suis un peu penchée : une famille aveyronnaise/lozérienne. Les remarques qui suivent ne valent a priori que pour cette région, et pour la période allant de la Révolution au milieu du XIXe siècle, mais elles sont peut-être transférables en d’autres temps et d’autres lieux :
    1) il y a un certain flottement dans l’emploi des prénoms, y compris par la propre mère d’un individu X, et y compris lorsque c’est un notaire qui transcrit ; par exemple, bien que son fils ait déjà reçu à la naissance 3 ou 4 prénoms, une mère le désigne par un 4e dans l’autorisation de mariage qu’elle rédige (je précise que je dispose par ailleurs de toutes les preuves qu’il s’agit bien du même individu) ; pour l’une de ses filles, elle utilise tantôt un prénom tantôt un autre ;
    2) certains individus ajoutent des prénoms à une liste pourtant déjà longue au moment de leur confirmation ; le ou les prénoms ajoutés viennent se placer en fin de liste, et le dernier d’entre eux devient le prénom usuel (ceci n’est bien entendu pas valable pour n’importe quelle région) ;
    3) au moment de la mort du père, le fils aîné adopte son prénom ; s’il meurt à son tour, le cadet "hérite" symboliquement du prénom en même temps que de tous les avantages (patrimoniaux surtout) que lui confère désormais sa qualité d’aîné ; ses frères le désignent alors par leur patronyme commun.
    Par le jeu de ce système, je trouve jusqu’à 6 Joseph pères, fils et frères en 2 ou 3 décennies.
    Si le cas n.3 ne concerne que les garçons, le n.1 se rencontre aussi pour les filles ; quant au n.2, je n’en ai pas rencontré d’occurrences féminines, ce qui ne signifie pas qu’elles n’existent pas. Pour elles on pourrait aussi peut-être explorer la piste de l’incidence sur le prénom de l’entrée en religion...

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    • Jean, fils de personne… 8 février 2020 12:04, par Odile Godard

      Si je peux ajouter ma pierre à l’édifice tout à fait intéressant des prénoms, dans la vie en général comme en généalogie, je dirais d’abord ceci : j’ai au moins 2 amies qui ont un prénom usuel totalement différent des 3 ou 4 figurant à leur état-civil, ceci pour des raisons qui leur sont personnelles. Dans mes ancêtres, au XIXè, nombreux cas aussi mais plutôt pour des raisons "sociales". Dans certains milieux, catholiques du moins, l’habitude était de donner aux 2 1ers enfants pour parrain et marraine un grand-parent de chaque branche, et selon la tradition catholique d’Ancien Régime qui s’est poursuivie très longtemps, le nouveau-né-e avait obligatoirement pour prénom celui du parrain/marraine correspondant.
      Merci à vous pour l’histoire de cette recherche si joliment racontée.

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  • Jean, fils de personne… 6 février 2020 19:38, par Françoise Derrière

    Bonsoir
    J’ai le cas d’une ancêtre citée avec le prénom de Marguerite lors de son mariage en 1658 et lors des 5 naissances de ses enfants elle avait le prénom Jeanne .
    J’en ai déduit qu’elle devait avoir les 2 prénoms et que le seul usité était Jeanne.
    Par ailleurs un autre de mes ancêtres a été baptisé Jean Ambroise, son parrain étant Ambroise. Lors de son mariage il est appelé : Jean Ambroise Michel Chrisostome. Lors de la naissance de la plupart de ses enfants il est appelé Ambroise et une seule fois Jean Ambroise Michel Chrisostome. Il est mort sous le prénom d’Ambroise. Je n’ai pas d’explication pour l’ajout des prénoms Michel et Crisostome. Bonne soirée

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  • Jean, fils de personne… 23 février 2020 14:12, par François KUDER

    J’ai beaucoup apprécié cet article. Encore merci à son auteur.
    Il se trouve que j’ai été confronté à ce genre d’interrogation.
    Dans de nombreux cas j’ai pu résoudre le problème en utilisant la signature des intéressés.
    Depuis chaque fois que je possède la signature d’une personne je la place en lieu et place de sa photographie.
    Un visage change au cours des ans, une signature peu.
    Je voudrais inciter tous mes amis généalogistes à faire de même. Cela serait bien utile parfois.

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