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Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs

Le jeudi 21 février 2013, par René Albert

Il n’est pas rare qu’au cours de nos recherches nous rencontrions des annotations de la part des prêtres, laissées, souvent en fin d’année, sur les registres paroissiaux. Il est intéressant de recueillir ces notes qui, bien souvent, nous rappellent des faits historiques, parfois anodins, mais aussi importants.

C’est ainsi que sur les registres de la commune d’Aillères, (Aillères Beauvoir de nos jours), département de la Sarthe, l’on retrouve des commentaires intéressants.

Le premier intéresse l’année 1765 et il est ainsi rédigé :

« Dans les mois de mars et d’avril de la présente année les grands sapins, au nombre de quinze ou seize, arrière le château d’Aillères, ont été abatus.

Le 4 octobre, il s’éleva un vent impétueux et brûlant qui abatit presque tous les fruits des arbres, même grande quantité d’arbres, surtout en la forêt de Perseigne.

Le 20 décembre, au matin, mourut à Fontainebleau Monseigneur le Dauphin, regretté généralement. Tout Paris a pris le deuil, son cœur fut porté à Saint Denys et son corps à Sens. »

Ces annotations sont intéressantes en fonction de ce dernier paragraphe. Pourquoi les corps de Louis Ferdinand de France, et de sa deuxième épouse, Marie Joseph de Saxe, décédée deux ans plus tard, parents de Louis XVI, Louis XVIII et Charles X ont-ils été inhumés dans la cathédrale de Sens. La tradition de Saint Denis n’a pas été respectée mais cela a peut-être une explication. En effet, Louis Ferdinand avait une dévotion pour son illustre ancêtre LOUIS IX, plus connu sous le nom de SAINT LOUIS, or ce dernier se maria en cette cathédrale Saint Étienne de Sens à Marguerite de Provence en 1234.

Louis Ferdinand de France est né en 1729, il décédera au château de Fontainebleau à l’âge de trente-six ans, frappé par la tuberculose, ce dont son épouse héritera ce qui entraînera son décès deux ans plus tard. Il passe pour un être érudit, connaissant le latin et l’anglais et ayant la réputation d’être amateur de musique. Par contre rebute les exercices physiques.

Aîné des enfants de LOUIS XV, il décédera avant son père et n’ayant pas de frère en vie c’est donc son propre fils aîné, Louis, qui montera sur le trône sous le nom de LOUIS XVI.

La deuxième annotation des registres concerne l’année 1767. Le prêtre écrit :

« Monseigneur l’Évêque du Mans, Charles Louis de Froullay, cadet de la maison de Tessé, mourut le 31 janvier, âgé de 82 ans, fut 42 ans évêque. Son corps fut inhumé à la cathédrale, son cœur fut porté au nouvel hôpital dont il est le fondateur. Mort de Madame la Dauphine inhumée à SENS auprès de son mary. Le jour de Pâques la glace était d’un pouce d’épaisseur. Les mois d’avril et de may ont été si froid que les fleurs de tous les arbres, ainsi que les vignes, ont été gelées. Les fruits ont été très rares, les pommes de reinette ont été vendues 8 sols le boisseau, les pommes à cidre ont valu communément dans les païs ici 18 sols, vers Alençon elles ont valu jusqu’à 25 sols la pipe. Le vin a valu 120 sols le poinson.
La dysenterie a fait mourir grand nombre de personnes dans le cours de cette année, la petite vérole y a succédé mais elle nétoit pas dangereuse et ne marquoit presque pas. Les gros rhumes sont venus ensuite sans faire grand ravage.

La dysenterie a commencé dans ces païs dès octobre et a continué jusqu’à la fin de 1767 à faire beaucoup de ravage. Mr Vetillard, médecin du Mans est venu par ordre du Roy remédier à cette contagion ; il a arrêté en grande partie le cours du mal en purgeant ses malades avec l’ypecacuana de la doze d’un gros dans un verre de vin blanc. Ensuite une seconde purgation avec la manne et le catholicum, puis force lait pour breuvage ».

Quant à la médication prescrite il faut savoir que l’ypcacuanha, en fait l’ipéca, est un vomitif quant au catholicum c’est un purgatif et astringent composé de nombreuses plantes dont des fougères, du fenouil, du tamarin, du sené, anis, réglisse, rhubarbe, divers sucres, violette etc. Quant à la manne on peut penser qu’il s’agit « de la bonne volonté de Dieu » et de l’utilisation de recettes locales non définies.

Notre prêtre d’Aillères ne porta plus d’annotations jusqu’en 1788 et là il nous dit :

« Les grandes gelées ont commencé à la fin de Novembre et ont duré jusqu’après les Rois en suivant.

Le termomètre a descendu une ligne moins qu’en 1776 où il descendit jusqu’en la bouteille. La plupart des cidres ont été faits après les Rois de pommes presque toutes gelées et pourries et , communément, le cidre a été bon ».

Il était vraisemblable que l’année 1789 serait l’occasion pour notre « chroniqueur » de relater les événements. Il ne s’en est pas privé. Voici ce qu’il nous dit :

« Le 4 juin les États Généraux se sont assemblés. Les aristocrates, c’est-à-dire le haut clergé et la haute noblesse, voient tous leurs privilèges supprimés ; et de plus obligés de payer leur part des impositions portées au Rôle, où ils doivent être enrôlés comme le Tiers État, ont gagné, à force argent, un grand nombre de scélérats pour mettre le trouble et la division dans Paris et dans toutes les villes du Roiaume, ce qui a révolté davantage le peuple, était l’accaparement des vivres de première nécessité ; d’où sont venus plusieurs massacres horribles, entr’autres à Ballon on a coupé la tête au sieur Cureau, seigneur de Roullée, ainsi qu’à son gendre Mr de Montesson ; Leurs têtes furent promenées dans les rues de Ballon au bout d’une perche. On en a fait de même à plusieurs dans Paris, après avoir pris d’assaut la Bastille qui a été entièrement démolie pour faire de l’emplacement une place publique.

Le 22 juillet l’assemblée nationale trouve le moien d’exciter une alerte générale dans tout le Roiaume, partout on croiait être sur le point de périr, dela part d’une horde très nombreuse de brigands bien armés. Tous les habitans de la campagne coururent au secours des villes avec toutes sortes d’instruments meurtriers. Le 23 on vit que ce n’était qu’une fausse alerte, et on en fut quitte pour la peur.

Vers la mi septembre on découvrit un complot d’enlever le Roy pour le transférer de Versailles à Metz en Loraine, afin que les Etats Généraux trop éloignés du souverain fussent obligés de se séparer, et s’en retourner chacun chez eux. Les Parisiens formèrent le dessein d’aller à Versailles prendre le Roy et l’emmener à Paris, ce qu’ils firent, après avoir tué plusieurs gardes du corps. Avant cela les princes du sang royal, craignant pour leur vies, prirent la fuite, ils n’ont pas encore reparu. Monsieur n’a point fui.

Au commencement d’octobre, les États Généraux qu’on nomme maintenant l’Assemblée Nationale, furent transférés de Versailles à Paris, où est le Roi. Les Parisiens ne lui permettent pas de prendre les plaisirs de la chasse, de peur qu’il ne leur échape par l’intrigue des aristocrates qui ont emploié toutes sortes de moyens plus indignes les uns que les autres sans pouvoir réussir à faire échouer les projets utiles de réforme, d’une infinité d’abus crians et oppresseurs pour le Tiers État. Dès le commencement d’août, le sel fut mis de 12 ( ?) à 6 ( ?). Les greniers à sel ne vuident ( ?) nulle part, vû qu’un grand nombre de charretiers sont allés aux salines charger de sel leur voiture, dont ils ont remplis toute la France au pris de 2 ( ?) et même à moins.

Les cidevant privilégiés sont obligés de payer la taille et autres impositions pour les six derniers mois de cette année. »

Voilà un prêtre qui, au travers de ses écrits, laisse bien apparaître son amertume et ses encouragements au mouvement révolutionnaire qui va changer la vie de millions de Français et pour les siècles qui suivront. Nous sommes les héritiers de ces révolutionnaires et il est intéressant d’évaluer la situation d’alors au travers d’écrits spontanés.

Sources : BMS Aillères 1700-1792 Cote 1 Mi 1247 R1 (A.D. Sarthe).

Lire l’avis des premiers lecteurs

Cet ouvrage, étude inédite, se propose de vous faire découvrir quelques-unes de ces mentions insolites et de vous en montrer la richesse historique et généalogique. Il répond à bien des questions au sujet de ces textes insolites qui parsèment les registres paroissiaux : Pourquoi certains curés notent des mentions insolites ? Que nous apprennent-elles sur la vie quotidienne de nos ancêtres ? Comment repérer, déchiffrer, transcrire et commenter ces témoignages du passé ? Comment les utiliser pour compléter notre généalogie et l’histoire de notre famille ou de notre village ?

Il s’agit du premier numéro de Théma, la nouvelle collection d’histoire et de généalogie.

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21 Messages

  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 21 février 2013 12:55, par André Vessot

    Merci de nous faire partager ces découvertes faites dans les registres paroissiaux d’Aillères. Ces annotations des prêtres sont souvent fort intéressantes et permettent de mieux comprendre la grande Histoire.
    Bien cordialement.

    André Vessot

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 23 février 2013 08:07, par BRUNEAU Michele

    En ce qui concerne la disette de 1692/1693 voir les AD de la Mayenne a La Croixille
    En fin de ces registres, relaté par le curé de cette paroisse, le recit historique de cette disette

    Puis sur les AD de Saone et Loire a Tancon , fin 1755 , le recit du tremblement de terre de Lisbonne au Portugal

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  • Bonjour,

    Bel article.

    Comment les curés connaissaient ils ces évènements qu’ils relatent ?

    Les Gazettes et autres journaux les informaient...et le "bas clergé" était avisé par sa hiérarchie lorsque il était prévu des prières pour le repos des âmes des princes décédés.

    Pour le prix des denrées en 1767, il faut lire LT et non H. Cela correspond à la Livre Tournois, monnaie de l’époque.

    Cordialement.
    Michel Guironnet

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 23 février 2013 08:58, par Louis Baudeloche

    Dans un registre du XVIIe siècle, de la paroisse de Mouzeil (44), outre les habituelles chroniques, j’ai trouvé la recette d’une tisane, l’égremoine.(actuellement aigremoine, toujours utilisée)
    Louis

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 23 février 2013 09:17, par M larigauderie

    Vuider c’est purger, ôter, enlever
    le H ne serait-il pas " guillemets américains
    qui correspond à "sol"
    les pommes sont à 2 L 5 sols...

    Voir en ligne : http://limousin-grandmont.com/carib...

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  • Merci pour ce partage de mentions découvertes au fil des recherches.
    Pour une association de généalogie jurassienne, je relève les registres afin de les préserver sur papier et sur CD. Dans le village de Parcey, le prêtre faisait des commentaires en fin d’année sur la vie quotidienne de sa paroisse ; il reprenait les évènements, (le temps très souvent) pour faire une "relecture" des jours passés ! c’est très intéressant !
    Cordialement
    N. MILLET

    Répondre à ce message

  • Je dispose de 7 ou 8 fichiers comportant les copies-écran de commentaires faits par des prêtres, trouvés dans des archives de Saône et Loire et de l’Yonne.
    Merci de m’indiquer comment les mettre en ligne.

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 23 février 2013 10:18, par Monique PARISOT

    Au fil des registres ont rencontre effectivement des notations d’actualité faites par les prêtres.Isolées ces pages plus ou moins riches sont intéressantes, émouvantes ... Mais regroupées elles deviennent une base historique passionnante.
    Y-a-t-il un site, un "lieu" où il serait possible de transmettre les pages rencontrées pour qu’une véritable "source historique" naisse de cette collaboration ?

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 23 février 2013 11:26, par HANIN Michele

    Il est vrai que ces annotations nous aident à comprendre comment vivaient nos ancetres et c’est formidable de voir que les informations circulaient ( meme sans internet ...)
    Beaucoup d’annotations ( années 1700) à SOUDAN en Loire Atlantique
    Cordialement

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 23 février 2013 17:35, par Jean-Claude Lebouteiller

    "Ensuite une seconde purgation avec la manne et le catholicum, puis force lait pour breuvage ».
    La manne dont il s’agit n’est peut être pas celle du Bon Dieu ; elle peut viser : le suc concret qui nous vient, par Marseille, de la Sicile et de la Calabre, où on le récolte sur une espèce de frêne (fraxinus ornus, L.), appelé vulgairement frêne à la manne. La manne est purgative.(Littré)

    Jean-Claude Lebouteiller

    Répondre à ce message

  • Bonjour,

    Votre artcle est des plus intéressants, je parcours très souvent les registres paroissiaux, j’avais bien remarqué quelques annotations mais je ne m’étais pas vraiment penchée sur leur rédaction. Dès ce jour, lorsque je vais chercher sur les registres pour ma généalogie, je passerai un moment à les lire car cela peut me donner des indications sur la vie de mes ancêtres concernant le temps, les catastrophes et les maladies qui ont pu se produire.
    Merci braucoup pour cet article qui nous a informé du bien fondé des écrits des prêtres des époques lointaines.
    Bien cordialement
    Micheline

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 24 février 2013 09:17, par Louis Baudeloche

    pas seulement les prêtres ! Sous la Terreur un mien grand-oncle paternel, Alexis, était boucher à Couffé (44). Sur le registre des décès il est déclaré inhumé 1 an 1/2 après son décès. Il aurait (avec les Chouans et/ou les Vendéens, Couffé est la résidence de Charrette de la Contrie)volé deux bœufs au maire de Ligné pour les abattre afin d’alimenter les Royalistes, mais comme les gendarmes le recherchaient, les bœufs ont été libérés et Alexis, occis ! Et c’est après la fin des guerres de Vendée, que le décès est déclaré et Alexis inhumé. Un des registres raconte cette petite histoire de famille.

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 24 février 2013 14:29, par Louis Baudeloche

    je suis allé vérifier avant de donner l’adresse : c’est la page 10 du registre de la paroisse de Mouzeil en Loire-Atlantique (44) année 1723.
    Bonne tisane !
    Louis

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 25 février 2013 12:11, par claire verilhac

    Les pasteurs aussi !
    Le pasteur qui a enregistré son décès nous livre (une fois n’est pas coutume) une description détaillée des circonstances de sa mort :
    " le mercredi 23e jour du mois de mai 1691 Honnête Charlotte Léorat veuve de Sieur Jean Léorat, bourgeois, est décédée par un accident très lamentable. Elle était allée de son domaine appelé Moulez et s’en revenait sur les trois heures après midi. Se rencontrant sur le chemin de Corzien en un temps où l’air était fort couvert avec pluie, tonnerre et éclairs. Il y en eut un si violent qui l’étouffa sur la place où elle tomba. Et se fit sur des pierres quelques contusions au visage que ceux qui vinrent au secours les virent tout noircis de la fumée et ses coiffes presque brulées notamment tout le long de son corps du côté gauche qui était tout noir et comme brulé. On l’emporta chez elle et le lendemain on l’enterra au cimetière".

    Voir en ligne : http://gw4.geneanet.org/clacheau_f?...

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 25 février 2013 12:17, par claire verilhac

    Suite
    Excusez, c’est la première fois que j’envoie un message alors j’ai oublié de donner la référence du registre : archives de l’Ardèche, registres pasteurs 1639 à 1694 vue 222, décès à Annonay

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 25 février 2013 13:28, par claire verilhac

    Conflit religieux et ... héritage !
    Jean est d’une famille protestante (et riche) et Marie d’une famille catholique. Ils ont une relation d’où naissent deux enfants. Ils iront les faire déclarer sous de faux noms dans d’autres paroisses. Puis vient un 3e enfant, mais le père de Jean est décédé. Plus de risque donc de perdre l’héritage, ils se marient et reconnaissent les 3 enfants. Le plus étonnant n’est pas que le curé ait rétabli les enfants dans leur véritable état civil et leur véritable filiation, c’était normal. Mais qu’il ait jugé opportun de préciser que ces mensonges, et ces faux étaient destinés à préserver l’héritage !
    Il aura fallu 4 pages de registre lors de ce mariage pour expliquer cette situation pour le moins insolite : "Le 9.9.1764 après une publication faite à la messe paroissiale sans avoir découvert aucun empêchement ni civil, ni canonique, après avoir obtenu la dispense de Mgr l’Archevêque de Vienne le 28.8.de cette année dûment insinuée signée par Mgr l’Archevêque et plus bas TEXIER, se sont mariés en face de mère Ste Eglise sieur Jean ALLÉON, fils légitime d’autre feu sieur Jean ALLÉON, marchand drapier & à vivante demoiselle Anne FOURNAT. Le dit sieur ALLÉON âgé d’environ 48 ans & demoiselle Marie FOURNERON âgée d’environ 25 ans, fille légitime de sieur Joseph FOURNERON & de feue demoiselle Suzanne GAUTIER, habitants de cette ville, ensuite de leur contrat civil du mariage du 7 de ce mois reçu par Maîtres DUMOULIN & MALGONTIER & des trois actes de respect faits à la dite demoiselle FOURNAT par le dit sieur ALLÉON son fils énoncés au dit contrat & ont déclaré les dits sieur ALLÉON & demoiselle FOURNERON parties qu’ils ont cohabités ensemble depuis environ 10 années de laquelle cohabitation leur est né 3 enfants, Louis & Rose qui sont ici présents & Marie qui est absente en nourrice hors de cette ville. Le dit Louis naquit le 7.8.1756 & fut baptisé le lendemain dans l’église de St Alban d’Ay, auquel on supposa pour père & mère Louis BINBORE & Jeanne DUPLAY, contre la vérité même de la déclaration de grossesse de la dite demoiselle FOURNERON qui fut fait sous le nom d’un inconnu devant maître BABORIER, notaire à Andance le 18.5.1756. La dite Roze naquit le 10.4.1760 & fut baptisée le même jour dans l’église de St Donat en Dauphiné, que l’on supposait pour père Pierre DUCLAUX. La dite Marie naquit le 24.2 dernier, baptisée le même jour dans l’église paroissiale de cette ville à la quelle on donna les vrais noms de ses parents, que ce qui occasionnât les parties à supposer à leur deux premiers enfants des pères & mères étrangers, c’était la crainte que leur commerce parvenant à la connaissance du sieur ALLÉON père de l’époux vivant pour lors il ne prit là prétexte de le priver de son héritage. Pour réhabiliter l’état des 2 premiers enfants outre la reconnaissance qu’ils ont faite, & qu’ils en font présentement, ils ont fait procéder à une enquête par devant le juge de cette ville qui établit parfaitement leurs filiations par les circonstances de leurs naissances & par les soins distingués qu’ils ont pris de leur éducation au vu même du public qui les a reconnu pour leurs enfants à cause de ces marques de distinction, aux moyens desquels ils entendent que les dits Louis & Roze leurs deux enfants ici présents de même que la dite Marie absente soient légitimés par leur présent & subséquent mariage. Le tout en présence de M joseph FOURNERON, père de l’épouse, de maître André DEFRESSENEL, écuyer, chevalier de St Louis, de M Louis Charles DURET, docteur médecin, du sieur David Jean JOUBERT, de sieur Elie SAMBUC, marchand, de maître Jean DUMOULIN & de maître Claude MALGONTIER, notaires royaux, tous habitants à Annonay, soussignés avec les époux, le dit Louis leur fils, non le dit sieur FOURNERON père, ni la dite Roze comme le dit sieur FOURNERON père, indisposé & la dite Roze encore enfants. BONFILS, chanoine de St Ruf"
    Source : Archives départementales de l’Ardèche à Privas, mariage à Annonay, années 1764 à 1769 vues 42 à 45

    Voir en ligne : http://gw4.geneanet.org/clacheau_f

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  • on retrouve le même genre de commentaires journalistiques à soudan dans le 44 ; en fin de registre également dans les années 1720- 1755 = à lire.......sans modération....

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 2 mars 2013 21:30, par François Lafrenière

    Je signale une correction mineure à votre texte. Même si le Dauphin Louis (1729-1765) avait eu 25 frères cadets qui lui avaient survécu ainsi qu’à Louis XV, son fils aîné survivant serait quand même devenu Louis XVI (1754-1793). Le fait d’avoir ou non des frères cadets n’aurait rien changé à l’ordre de succession. Les fils d’un frère aîné passent toujours avant les frères cadets.

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  • Au XVIIIe siècle quand les prêtres se faisaient chroniqueurs 3 mars 2013 18:55, par Fléchier Michèle

    Dans le registre des AD de l’Allier, dans la commune de Maillet, registre 1762-1792 vue 174, le vicaire de Maillet nous livre ses réflexions sur l’année 1789 qui vient de s’écouler.Outre le temps et ses mauvaises récoltes, les annotations sur les évènements de l’année sont assez significatifs de l’ambiance qu’il régnait dans les villages et campagnes.
    Comme le demande Monique Parisot dans son message, y-a t’il possibilité de regrouper toutes ces "découvertes" bien cachées dans les registres ?
    Cordialement
    Michèle Fléchier

    Répondre à ce message

    • Allez voir les chroniques paroissiales du Perche qui sont très intéressantes, elles concernent l’Eure et Loire et la Sarthe, on y trouve des quantités de documents. Dans les archives de la Sarthe, à Brulon le curé Beucher, entre 1760 et 1792 environ fait des commentaires à la fin de chaque année, son dernier écrit (BMS 1760.1792, suite, vue 394 à 396) est particulièrement émouvant.
      J’ai aussi trouvé à Créans (toujours dans les archives de la Sarthe) dans les BMS 1732.1792 vue 49, une "recette" pour réanimer "ceux que l’on croit noyés", je ne suis pas sûre de l’efficacité !!!! surtout en ce qui concerne l’usage de la fumée du tabac d’une pipe dans les intestins !!!!
      Cordialement
      Catherine

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