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Comment estimer l’importance de la population d’une paroisse avant 1789 ?

Le samedi 28 août 2004, par Thierry Sabot

Pour connaître approximativement la population d’une paroisse avant la Révolution, deux types de sources sont disponibles :

  • Les rôles fiscaux consultables aux archives départementales (série C). Il s’agit généralement d’une liste nominative des contribuables (les chefs de foyers) avec parfois quelques indications sur les autres personnes du foyer (conjoint, enfants, ascendants, collatéraux, domestiques...), le statut social, la profession et le montant de l’impôt du contribuable. Mais attention : ne pas oublier que certains échappent à l’impôt et que l’assiette fiscale prise en compte est le feu (ceux qui vivent à un même foyer)... sans plus de précisions ! Leur utilisation dans le cadre d’une étude démographique est donc délicate.
  • Les registres paroissiaux qui nous donnent la quasi totalité des actes de baptêmes, mariages et sépultures d’une paroisse pour une année quelconque. Pour évaluer approximativement la population d’une paroisse au cours d’une décennie on peut établir une moyenne décennale des baptêmes. En " postulant que le taux de natalité se situait entre 36 et 40 pour mille (ce qui est très vraisemblable au moins avant 1750, et même longtemps après pour les paroisses rurales), il suffit d’affecter le chiffre moyen des naissances du coefficient 25 (correspondant à un taux de 40 pour mille) et du coefficient 28 (correspondant à un taux de 35,71 pour mille) : le chiffre de la population se situe, avec le maximum de vraisemblance, à l’intérieur de la fourchette ainsi obtenue " (d’après François Lebrun, Les registres paroissiaux et d’état civil in le Guide de l’histoire locale, Paris, Seuil, 1990).

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3 Messages

  • Ayant étudié une dizaine de registres en Maine-et-Loire, je vous signale que le plus ancien trouvé date de 1554 à la Chapelle du Genêt. La série est incomplète bien sûr, mais très importante. J’applique le coefficient 25 pour l’approximation de la population. Les résultats trouvés me semblent cohérents avec d’autres sources. En ce qui concerne les décès, dans beaucoup de paroisses, les décès d’enfants ne sont pas enregistrés jusqu’en 1736 et faussent un peu l’analyse des "années noires". Enfin souvent le curé confirme un baptème effectué sur le lieu de naissance sur un enfant en "grand danger de mort". On peut penser que dans ces paroisses, il s’agit probablement d’enfants morts-nés.

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  • Bonjour,
    Enfin je trouve une methode d’evaluation de la population au XVIII siecle citant ses sources .Felicitations et merci.
    Cependant je pense qu’il serait dangereux d’extrapoler cette formule avant 1700 , epoque où me semble-t-il toutes les naissances n’etaient pas declarees a l’eglise . Mes ancetres semblent avoir eu beaucoup plus d’enfants apres 1750 que avant 1710 . Ne pensez-vous pas que seuls les mouveaux nés viables etaient baptises surtout dans les classes inferieures (dont faisaient partie mes ancetres). Il me semble d’ailleurs que certains registres paroissiaux renseignent plus de deces que de naissances avant 1700.
    F.Charlier
    belgique

    Répondre à ce message

    • Bonjour Monsieur,

      En fait, il importe de tenir compte de la législation en la matière :

      • En 1539, l’édit de Villers-Cotterêts oblige notamment les curés de tenir les registres des baptêmes de tous les nouveaux-nés... mais l’édit est peu appliqué sauf dans la France de l’Ouest.
      • En 1563, le concile de Trente prescrit la tenue des registres de baptêmes et de mariages.
      • En 1579, l’ordonnance de Blois oblige les curés de tenir des registres de baptêmes, mariages et sépultures... mais encore une fois, la pratique reste déficiente selon les régions !
      • En 1667, l’ordonnance de Saint-Germain-en-Laye (Code Louis) tente de remédier à la situation en imposant la tenue des registres en deux exemplaires...
      • Mais il faut attendre la déclaration de 1736, qui fonde l’état civil moderne, pour que la tenue des registres se généralise dans le royaume.

      Pour résumer et pour citer les auteurs du Guide de l’histoire locale, « l’on dispose de séries paroissiales continues (sans années manquantes), complètes (à la fois baptêmes, mariages et sépultures) et sûres (enregistrement de tous les décès d’enfants, mention des âges, etc.) à des dates très différentes selon les régions : en gros, on peut dire que de telles séries sont exceptionnelles avant 1667 (sauf dans la France de l’Ouest où elles sont nombreuses), relativement fréquentes après 1667, très générales après 1736. Encore faut-il tenir compte des disparitions ultérieures dues à la négligence ou à divers accidents. »

      A noter qu’entre 1667 et 1736, il est préférable de consulter la série paroissiale et non le double du greffe qui n’est souvent qu’une mauvaise copie du registre original.

      Enfin, Alain Croix et Didier Guyvarc’h, dans le guide nommé ci-dessus, précise « qu’un changement de curé peut entraîner, notamment avant 1736, une moins bonne tenue des registres, ainsi au niveau de l’enregistrement des décès d’enfants en bas âge, souvent négligé. »

      Cordialement,

      TS

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