"L’explication du passé se fonde sur les analogies avec le présent, mais elle nourrit à son tour l’explication du présent." Antoine PROST Historien-Professeur émérite - Université Paris I - Panthéon-Sorbonne
Acte 6 - « Ah ! ça ira... »
— Ça ira ?
— Ah ! ça ira, répondait-on, invariablement.
Tout comme aujourd’hui au,
— Bonjour, comment allez-vous ? réplique un irréfléchi,
— Ça va ! alors même que les soucis nous assaillent.
Notre réponse du jour, au présent, « ça va », est bien plus trompeuse et moins dynamique que celle d’antan, au futur, « ça ira », laissant présager que tout s’arrangera.
Pourtant, un :
— Non, ça ne va pas ! peut ouvrir un échange sur le comment faire pour que ça change.
Alors que la réplique :
— Non, ça n’ira pas ! mettrait un terme anticipé à toute recherche de solution dans un cadre présupposé, obligeant à chercher une autre voie.
Et pourtant ce :
— Non, ça n’ira pas du tout ! aurait été parfaitement adapté aux circonstances du moment. Encore aurait-il fallu connaître la suite, quand, aujourd’hui, l’Histoire nous renseigne.
- Peinture d’Olivier Perrin Quimpérois né à Rostrenen en 1761
« —Se peut-il faire que vous entendiez la voix languissante des pauvres qui…meurent de faim, oui messieurs, ils meurent de faim dans vos terres, dans vos châteaux, dans les villes, dans les campagnes, à la porte et aux environs de vos hôtels : nul ne court à leur aide. Hélas, ils ne vous demandent que le superflu, quelques miettes de votre table, quelques restes de votre grande chère.
Le curé marque un temps de pause, et reprend :
— Cent ans après ce sermon de Jacques-Bénigne Bossuet, permettez-moi… » Laboureurs d’espoirs page 19.
« Il n’est plus tolérable qu’une portion privilégiée vive dans l’opulence, exempte de toute retenue sur ses revenus, tandis que les propriétaires de fonds, bien plus utiles et bien plus attachés à l’État, gémissent sous le poids des impôts. La contribution des rentiers fournirait au dit seigneur roi des secours réels, sans surcharger ses peuples. Il est d’autres moyens sûrs et faciles de faire rentrer des sommes considérables, en examinant les fortunes rapides de ces gens, dont le faste et la magnificence semblent insulter la calamité publique. » Laboureur d’espoirs page 23.
Le Jeu des questions du grand Jacques
Adolphe ORAIN Coutumes et usages d’Ille et Vilaine La Découvrance éditions. |
À suivre… Acte 7 - "Les habitants de Vezin désirent..."