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Quelques "anciens" de la Légion Etrangère française en Algérie - 1re partie.

Emigration d’allemands des Provinces Rhénanes pour l’Algérie au milieu du 19e siècle. Article 2.

Le mardi 22 mai 2007

Des soldats et sous-officiers de la Légion Etrangère française, d’origine allemande, ayant fait campagnes en Algérie, restèrent comme colons ou ouvriers dans ce pays et s’y établirent.
Certains, congé de libération en main, retraversèrent la mer et toute la France, jusqu’à Strasbourg, ville proche de leur pays d’origine.

Parmi ceux-là, il y en eut qui ne voulurent pas rentrer dans leur pays d’origine, et se présentèrent à la Préfecture du Bas-Rhin pour demander à retourner en Algérie, principalement comme ouvriers.
D’autres, après un séjour plus ou moins long au pays, revinrent à Strasbourg pour y faire la même démarche.

Ce qui suit est une évocation de l’histoire de quelques uns d’entre-eux, au travers de documents de correspondance préfectorale, couservés aux Archives départementales du Bas-Rhin.

- LEYBOLD Jean :

Jean, ancien militaire de la Légion Etrangère, avait fait en Algérie les campagnes de 1837 et 1843.
Rentré probablement dans son village, Eckertroh (Hesse), il se présente à Strasbourg en 1845, exhibe son congé de libération, et demande une autorisation de passage gratuit pour retourner en Algérie, comme jardinier terrassier. Il a 32 ans.

Le 23 mai 1845, le Préfet écrit au Ministre de la Guerre, seul alors habilité à délivrer ce document, et, en retour, le 31 mai suivant, un bordereau d’envoi nous fait part de l’expédition, concernant Jean, de cette autorisation de passage, sur un bâtiment de l’Etat.
Sans doute le Préfet lui accorde aussi le "secours de route", somme versée au pétitionnaire pour payer les frais de voyage jusqu’au port d’embarquement.

- LEPPERT Joseph :

Joseph, grenadier au 1er régiment de Légion Etrangère, matricule 2938, reçoit à Oran, le 10/5/1846, sa feuille de route pour la Métropole, signée par un nommé Lecler, adjoint à l’Intendant militaire.
Son signalement est le suivant :

34 ans, 1m76, front couvert, yeux bruns, nez court, bouche moyenne, menton rond, cheveux et sourcils blonds, visage rond.
Fils de Jean Joseph et de Catherine HUBERGEN, né à Ulm, Grand Duché de Bade.

Le même jour il embarque à Oran sur le bateau à vapeur "Le Pharamond", pour se rendre à Strasbourg. Au dos du document, différents cachets et tampons jalonnent son itinéraire.
A Strasbourg, le 31 mai 1846, il touche 2 francs, "pour se rendre à Wissembourg, frontière la plus rapprochée de son pays."
Sa feuille de route se trouvant dans le dossier "émigration" il est probable qu’il fit sa demande pour repartir en Algérie comme ouvrier.

- RAUPP Frédéric :

Frédéric est aussi un "ancien" du 1er régiment de Légion Etrangère (3e bataillon, 2e compagnie), de la division militaire d’Afrique, Place de Mostaganem.
Il est caporal, matricule 2194.
Son signalement est le suivant :

Agé de 32 ans, 1m600, front haut, yeux parme, nez moyen, bouche moyenne, menton rond, cheveux et sourcils châtains clairs, visage ovale - Fils de Philippe et de feue Anne TRENO, né à Danslach (?), Bade.
Il part de Mostaganem le 30 juillet 1843, pour se rendre en France, à Strasbourg.

  • A Alger, le 3/8/1843 au matin,
  • Embarqué à Alger le 15/8 au soir,
  • Débarqué à Toulon le 19/8.
  • Il est à Aix, le 20/8, il touche 3 francs
  • Il est à Avignon, le 23/8, il touche 8 francs
  • Il est à Lyon, le 31/8, il touche 2 francs
  • Il est à Bourg, le 3/9, il touche 2 francs
  • Il est à Lons-le-Saulnier, le 5/9, il touche 3 francs
  • Il est à Besançon, le 8/9, il touche 3 francs,
    puis Strasbourg.

Rentré probablement dans son pays, il revient à Strasbourg trois ans plus tard, se présente à la Préfecture pour demander à repartir en Algérie.
Nous savons seulement, par une mention sur le document, que, le 19 octobre 1846, le Préfet a transmis sa demande au Ministre de la Guerre.
Est-il reparti ?

- HARDé Georges :

Georges est au 2e régiment de la Légion Etrangère, 2e bataillon, 2e compagnie, division de Constantine, Place de Bône. Matricule 2174, il est fusilier.
Son signalement :

25 ans, 1m670, front plat, yeux châtains, nez petit et court, bouche moyenne, menton rond, cheveux et sourcils châtains, visage ovale - Fils de feu Balthasard et de feue Catherine SCHILLING, né à Ingenheim, Bavière.

L’adjoint de 1re classe à l’Intendant militaire, Datas, lui signe sa feuille de route à Bône, le 24 juin 1846, pour se rendre à Ingenheim.

  • Arrivé à Philippeville le 25/6/1846.
  • Embarque à Philippeville pour Alger, le 15/7 au matin.
  • Arrive à Alger le 17/7.
  • S’embarque pour la France le 2/8.
  • Débarqué à Toulon le 5/8/1846.

Itinéraire :

  • Cuers, Brignols, Barjols, Quinson, Valensolle, Les Mées, Sisteron, Serres, La Croix-Haute, Moustier-de-Clermont, Grenoble, Voiron, Les Abrets, Morestel, Lagnière, Bourg, St. Amour, Lons-le-Saulnier, Baume, l’Isle, Belfort, Cernay, Colmar, Schélestadt, Erstein, Strasbourg.
    (il passe à Arbois le 23/8 et à Besançon le 24/8).

Il touche :

  • 11,00 francs à Toulon, le 5/8,
  • 5,00 à Grenoble, le 15/8,
  • 2,00 à Bourg, le 21/8,
  • 3,00 à Lons-le-Saulnier, le 22/8,
  • 3,00 à Besançon, le 25/8,
  • 2,00 à Belfort, le 27/8,
  • 3,00 à Colmar, le 29/8.
    En dessous : "Vu pour continuation de route sur Wissembourg, frontière la plus rapprochée de la Bavière, pays où se rend le titulaire.
    Soldé 2 francs jusqu’à destination. La voiture continue jusqu’à Haguenau.
    Strasbourg le 30 août 1846 - L’adjoint de l’Intendant militaire
    ."

Joint au document : un certificat de visite du chirurgien-major du 2e régiment de la Légion Etrangère, certifiant qu’il n’est atteint "ni de maladie vénérienne, ni de gale."

Dans la même semaine, resté probablement à Strasbourg, il se présente à la Préfecture, et le Préfet écrit au Ministre de la Guerre, le 8 septembre 1846, que : "le nommé HARDé Georges, âgé de 25 ans, natif de la Bavière, qui a servi pendant plusieurs années dans la Légion Etrangère, désire retourner en Algérie comme garçon de labour."

- VENDEL (WENDEL) Mathéo :

Mathéo est du 2e régiment de la Légion Etrangère, 2e bataillon, division de Constantine, Place de Bône.
Grenadier, matricule 2121.
Son signalement :

41 ans, 1m700, front couvert, yeux gris, nez long, barbe grande, menton rond, cheveux et sourcils blonds, visage ovale - Fils de Mathéo et de Marie PERRIEN, né à Passau, Bavière.

Le 24 juillet 1846 au soir, Datas, l’adjoint de 1re classe à l’Intendant militaire, lui signe sa feuille de route, et il quitte Bône.

  • Arrivé à Philippeville le 25/7/1846 au matin.
  • Embarque à Philippeville, pour Marseille, le 14/8 au matin.
  • Débarqué à Marseille le 17/8.

Itinéraire :

  • Aix, Lambesc, Orgon, Avignon, Bagnol, St. Andeol, Rochemaure, Lavoulte, Tournon, Serrière, Vienne, Lyon, Villers, Bourg, St. Amour, Lons-le-Saulnier, Arbois, Quingey, Besançon, Baume, l’Isle, Belfort, Cernay, Colmar, Schélestadt, Erstein, Strasbourg.
    (le 2/9, il est à Besançon et le 4 à Belfort).

Il touche :

  • 4,00 francs, à Marseille, le 17/8,
  • 8,00 à Avignon, le 20/8,
  • 2,00 à Lyon, le 27/8,
  • 2,00 à Lons-le-Saulnier, le 29/8,
  • 3,00 à Lons-le-Saulnier, le 29/8,
  • 3,00 à Besançon, le 2/9,
  • 5,00 à Belfort, le 4/9/1846.

Mathéo ne veut pas rentrer au pays, et se présente au Préfet, qui écrit, le 9 septembre 1846, au Ministre de la Guerre :

"Le nommé WENDEL Mathéo, âgé de 41 ans, natif de la Bavière, qui a servi pendant plusieurs années dans la Légion Etrangère, désire retourner en Algérie comme tuilier ou comme journalier. Je prie Votre Excellence d’accorder à cet étranger, qui est très robuste, une autorisation de passage gratuit."

Un enregistrement du C.A.O.M. (Centre des Archives d’Outre-Mer) indique que VENDEL Mathéo décède à Philippeville en 1847.

- RINKENS Nicolas :

Nicolas est du 2e régiment de la Légion Etrangère, 3e bataillon, 1re compagnie - Division de Constantine, Place de Bône - Fusilier, matricule 2331.
Son signalement :

36 ans, 1m600, front ordinaire, yeux gris, nez épaté, bouche moyenne, menton rond, cheveux et sourcils châtains clairs, visage ovale - Fils de feu Jean et de feue Elisabeth KUFFER.

"Fusilier se rendant dans ses foyers, porteur de son acte de libération, partant de Bône le 4 août au soir pour se rendre à Kruckenback, Bavière.
Délivré par nous, Datas, adjoint de 1re classe à l’Intendance militaire, le 4 août 1846
."

Débarqué à Toulon le 15 août 1846.
Itinéraire :

  • Cuers, Brigonles, Barjols, Quinson, Valensolle, Les Mées, Pistenon, Serres, La Croix-Haute, Lons-le-Saulnier, Arbois, Quingey, Besançon, Baume, l’Isle, Belfort, Cernay, Colmar, Schélestadt, Erstein, Strasbourg.
    (le 4/9 il est à Belfort, et le 8/9, à Strasbourg, il a le visa pour se rendre à Wissembourg).

Il touche :

  • 11,00 francs, de Toulon à Grenoble, le 15/8,
  • 5,00 à Grenoble, le 24/8,
  • 2,00 à Bourg, le 28/8,
  • 3,00 à Lons-le-Saulnier, le 30/8,
  • 3,00 à Besançon, le 1/9,
  • 5,00 à Belfort, le 4/9,
  • 2,00 à Strasbourg, le 8/9/1846.

Joint au document : Un certificat de visite, du chirurgien-major du 2e régiment de la Légion Etrangère, certifiant qu’il n’est atteint "ni de maladie vénérienne, ni de gale."

Un enregistrement du C.A.O.M., indique que RINKENS Nicolas est décédé à Philippeville en 1849.

Remarque : il est probable que HARDé, VENDEL et RINKENS, s’étant connus au 2e régiment de la Légion Etrangère, se retrouvèrent à Strasbourg, et décidèrent (pratiquement aux mêmes dates) de faire leur demande pour repartir en Algérie, à Philippeville, où apparamment deux d’entre-eux sont décédés.

Dans le troisième article de cette série, consacré aux militaires ayant voulu partir en Algérie, nous parlerons de trois autres anciens légionnaires, et aussi d’un ressortissant Suisse et d’un Hongrois.

Ref. :

  • ADBR, Strasbourg - III M 696.
    Emigration - Colonisation - Colonisation de l’Algérie - Demandes de passages gratuits pour l’Algérie - Demandes de concessions de terrains en Algérie, formulées par des habitants des Provinces Rhénanes - Instructions - Correspondance générale - Etats - Dossiers individuels et collectifs - Classés par ordre chronologique - 1840-1853.

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1 Message

  • Bonjour
    auriez vous trace de mon arrière Grand pere

    Emile GERMAIN Né le 6 avril 1866 à Seutry Herny

    Germain Emile 1895 481 Algérie Alger
    Germain Emile 1893 1064 Algérie Oran
    Germain Emile 1914 199 Algérie Constantine

    Emile est entré dans la légion qui à l époque recrutait les étrangers .... Herny peut être allemand
    Il a fait la Crimée l Indochine le tonquin avant 14

    Par avance merci pour votre réponse

    cordialement

    Claudine Sermet (Germain)

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