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"Des enfants du Rhône" morts loin de chez eux de la variole et autres maladies

Le jeudi 23 octobre 2008, par Michel Guironnet

La variole : aujourd’hui une maladie éradiquée. Hier, une maladie mortelle.

Le 21 février 1871, "au dépôt de prisonniers d’Attoburan" Jean Claude Chevallier, garde mobile de vingt-sept ans, meurt de la variole. Peut-être s’agit-il d’Ottobeuren en Bavière ?

Le 8 mars de la même année, "à l’Ambulance des Sœurs de la Charité" d’Ornans, dans le Doubs, décède Jean Jules Aubert, Mobile du Rhône au 65e Régiment (1er bataillon, 2e compagnie) il était né à Condrieu le 9 novembre 1847.

Quelques semaines plus tôt, à quelques kilomètres de là, Léon Jean Félix Henry, soldat à la 2e Légion du Rhône, meurt le 13 janvier 1871 "de variole confluente" à l’hôpital de Besançon. Il était né lui aussi à Condrieu le 17 avril 1842.

Le 2 décembre 1870 (19e anniversaire du Coup d’État de Napoléon III !) Jean Giraud, "Garde Mobile à la 2e compagnie du 1er bataillon du 65e bataillon du 65e Régiment de Marche du Rhône" meurt de "variole confluente" à l’hôpital de Belfort.

Ce militaire, du même régiment que Jean Aubert, est natif de Saint Michel sur Rhône ; village au-dessus de Condrieu ; le 11 novembre 1847.

Deux jours plus tard, le 4 décembre 1870, à l’autre bout de la France ; Joseph Chevalier, soldat au 16e Régiment de Ligne, meurt à trente et un ans à l’hôpital d’Orléans (né le 11 juillet 1840 à Condrieu).

Ces actes sont extraits de l’état-civil de Condrieu.

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Monument des enfants du Rhône à Lyon

Ce monument est édifié en 1887 à Lyon, à l’entrée du Parc de la Tête d’Or, en hommage "aux enfants du Rhône" défenseurs de la patrie en 1870 et 1871 : les cinq premières légions du Rhône d’artillerie et de génie, les mobiles du Rhône, les 16e et 65e régiments de marche et les francs tireurs.

Au milieu d’un hémicycle de pierre à colonnade se dresse un piédestal de pierre blanche au-devant duquel est sculpté un lion menaçant. La sculpture de bronze, œuvre d’Etienne Pagny, représente une femme au drapeau, deux soldats en armes et un clairon.

Comme l’écrit l’historien Gilbert Gardes, Lyon "accueille en son sein les architectures de la mort collective... Le Monument des Enfants du Rhône non seulement commémore le sacrifice des Lyonnais engagés en 1870 pour défendre la patrie contre l’Allemand, mais encore, en hissant vers le ciel le bronze fier de La Résistance, il prédit la Revanche".

Le contexte historique en 1870-1871 : Malgré le recul et la disparition des disettes, la mortalité reste très importante à cause des guerres, du manque d’hygiène et des maladies : rougeole, scarlatine, typhoïde, diphtérie, grippe, coqueluche, oreillons, paludisme, variole (près de 200 000 décès en France en 1870-1871), tuberculose (environ 10 % des décès), choléra, maladies de carence et maladies vénériennes (cf. chaque année, le taux élevé de conscrits réformés). Pourtant à l’étude depuis 1861, l’antisepsie n’est pas utilisée pendant la guerre franco-prussienne : aussi la plupart des blessés opérés succomberont des suites de l’intervention (l’usage de l’antisepsie débute seulement vers 1874) (Extrait de Contexte, un guide chrono-thématique).

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5 Messages

  • La variole n’est pas aujourd’hui une maladie bénigne mais éradiquée ! Heureusement !

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    • Bonjour Madame,

      Vous avez raison, c’est une maladie éradiquée depuis 1980 :

      "C’est une maladie virale très contagieuse qui a été éradiquée en 1980. Elle ne présentait donc plus qu’un intérêt historique. Ces derniers mois cependant, la variole est revenue sur le devant de la scène car elle est évoquée comme une "arme" possible dans le cadre du terrorisme biologique."
      http://www.doctissimo.fr/html/sante/encyclopedie/sa_4719_variole.htm

      Cordialement,

      TS

      Répondre à ce message

      • Bonjour

        Pour être plus précis, le risque de réapparition de la variole n’est pas un risque terroriste, mais militaire. En effet, des souches du virus de la variole existent toujours, mais conservées dans des laboratoires militaires, aux Etats Unis en particulier. Difficile pour des terroristes d’y accéder, et encore plus difficile si ces souches étaient enfin détruites.

        La dernière grande épidémie de variole en France date de 1830. La tuberculose, puis la grippe (1918 : 20 000 000 de décès dans le monde, 2 fois plus meurtrière que la grande guerre, lui ont, hélas, succédé comme pandémies du XIX et début du XX siècle.

        Cordialement

        JM

        site

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  • Bonsoir,

    J’apprécie vos articles toujours bien documentés.

    La recherche médicale et pharmaceutique, l’évolution des conditions sanitaires depuis plus d’un siècle, ont permis de faire reculer certaines maladies, voire de les éradiquer comme la variole. Mais quand viendrons-nous à bout d’autres maladies comme le cancer sous toutes ses formes, le sida ... ?

    Quant "aux enfants du Rhône", depuis mon plus jeune âge j’entendais cette appellation sans savoir ce qu’elle recouvrait. Et oui, parfois on connaît bien mal sa ville natale.

    Merci donc d’avoir évoqué tout cela dans cet article.

    André

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  • "Des enfants du Rhône" morts loin de chez eux de la variole et autres maladies 4 novembre 2008 13:43, par Docteur Gérard PLAUCHU

    Cher Monsieur, je vous apporte ma contribution à l’histoire de la variole à LYON dans les années 70 : Je note d’abord que la variole durant l’épidémie enuropéenne de 1870-1871 n’a pas tué 200 000 personnes en France, mais en EUROPE. Il y eut ensuite une nouvelle épidémie en 1875- 1877 qui fit 475 morts sur 2500 malades. Mon arrière grand-père, le docteur Joanny RENDU, est interne dans le service de maladies infectieusesdu Docteur SOULIER à l’hopital de la Croix Rousse, dit alors Hôpital des Colinettes où l’isolement des malades est encore inconnu. Le soldat SAUMADE , 24 ans, atteint de variole, est transféré le 26 avril 1875. Il a disséminé le virus lors de ses mutations successives : MACON qu’il a quittéle 12, camp de SATHONAY, infirmerie, puis Hôpital des Colinettes, où il mourra le 5 MAi. C’était le premier cas connu arrivant à LYON. Or une épidémie se répandit dans toute la ville dans les semaines qui suivirent.
    Joanny RENDU alla dans chaque quartier atteint et pu constater que tous les cas déclarés étaient survenu dans le voisinage immédiat du domicile des personnels du service de médecine
    Il publia un Mémoire à l’Académie de MEDCINE ( primé) et lutta plusieurs années pour convaincre les chefs de service en place de la nécessité de l’ISOLEMENT.
    Dans les années qui suivirent le Conseil d’Administration des Hospoices Civils de LYON décidèrent de construire à la Croix Rousse un pavillon d’isolement....mais grêce à des vaccinations massives la variole avait presque disparu.
    Gérard PLAUCHU - Impasse du PERTHUIS- 71850 CHARNAY les MACON

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