La guerre de 14-18, appelée « Grande Guerre » dès 1915, a un relief singulier dans notre actualité et notre mémoire. Il ne s’agit d’ailleurs pas d’un intérêt passager lié au seul centenaire, puisqu’il ne se dément pas depuis au moins un quart de siècle.
L’engouement sur ce sujet dépasse donc assez largement le « devoir » ou le travail de mémoire. Nous assistons, avec 14-18, à un phénomène étonnant de retour du passé qui se traduit aussi bien dans la quête généalogique, la recherche historique ou la création artistique. Chose rare, l’intérêt des institutions (État, collectivités locales, centres de recherches) rejoint ou accompagne une demande sociale, un goût très vif et assez spontané, que n’auraient sans doute pas imaginé les anciens combattants il y a encore quarante ou cinquante ans.
Le centenaire de la Grande Guerre est l’occasion de nombreuses publications. Pourquoi ajouter un ouvrage aux ouvrages si nombreux qui existent déjà sur ce sujet ? Précisément parce qu’il faut absolument que des ouvrages de synthèse rendent accessibles au grand public les travaux spécialisés et tissent des liens avec ce que nous sommes. La Grande Guerre est à présent un sujet guetté par l’hyper spécialisation et nous avons besoin d’ouvrages qui croisent les disciplines pour rendre compte d’un phénomène qui concerne l’homme moderne dans toutes ses dimensions.
Présentée bien souvent comme la matrice du XXe siècle, la Grande Guerre est sans doute devenue, comme la Révolution française, un des moments charnières de notre histoire, marquant aussi une étape dans la mondialisation des conflits et des problématiques économiques, sociales et culturelles. Très proche dans notre actualité et notre mémoire, elle est aussi très éloignée de nous et exige un travail de compréhension.
Connaître, représenter, commémorer. Tels sont les trois axes retenus par cet ouvrage synthétique et accessible, qui donne à lire et à comprendre les hommes qui ont vécu cette guerre.
Sous la coordination de Frédéric Bialecki