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Accueil » Album photo » Une carte, une photo : une histoire » Mais où est passée la Petite Fanny ? (1er épisode)

Mais où est passée la Petite Fanny ? (1er épisode)

Un "voyage généalogique en pharmacie", du Rhône à l’Auvergne.

Le vendredi 8 novembre 2019, par Michel Guironnet

« Il fait toujours trop chaud ou trop froid à notre gré ; nous ne sommes jamais contents ; mais cela nous procure au moins la satisfaction de nous plaindre. En effet, que faire dans la vie à moins que de se plaindre ?

Nous nous lamentons donc, en ce moment, sur les inconvénients de la canicule, après l’avoir appelée de tous nos vœux et la chaleur est devenue le leitmotiv de toutes les conversations. Jamais nous ne nous occupons autant du soleil et de la température. »
Journal « Le Salut Public » du jeudi 15 août 1907.

Son mari parti jouer aux boules malgré la chaleur torride, Louise reste à l’ombre pour trouver un peu de fraicheur. Elle en profite pour écrire à son neveu. Sa carte postale nous fait voyager, "en pharmacie", du Rhône à l’Auvergne, entre le milieu du XIXe et le début du XXe siècle.

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Les Roches de Condrieu
Une passe de joutes sur le Rhône aux Roches de Condrieu
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Le texte au verso de la carte.

"Merci de ton petit mot reçu ce matin. Ton oncle va mieux et a bien reposé la nuit dernière. Si tout va bien, nous irons à Lyon samedi, mais avec ces maudites douleurs, on ne peut faire des projets. A moins de contre ordre, à samedi le plaisir de te voir. Nos amitiés à tous en attendant.

Petite Fanny réclame grand-mère et veut aller la voir à Lyon pour lui faire mimi. Il fait toujours très chaud ici, 30 degrés à l’ombre pour diner. Nous sommes cuits. L’oncle part aux boules"

Mais où est passée « la petite Fanny » ?

Cette carte est envoyée le 13 août 1907 "à 2 heures de l’après-midi" des Roches de Condrieu par « Tante Louise » (c’est écrit vers le timbre) adressée à « Monsieur André Jouve Cours Bayard, 30 Lyon ».

Commençons par identifier ce neveu lyonnais qui prend des nouvelles de la santé de son oncle des Roches. Le Cours Bayard est dans le quartier Perrache, au sud de la ville.

Dans le recensement de 1906 du 2e arrondissement de Lyon, André est bien là, au N°30 ! Né à Lyon en 1890, il a 17 ans et habite chez ses parents : son père, Claude Jouve, né en 1849 à Yssingeaux (Haute Loire), est employé au P.L.M (Paris Lyon Méditerranée). Leur immeuble, où logent de nombreux employés de cette ligne de chemin de fer, est à deux pas de la grande gare ferroviaire de Perrache.

Claude Jouve est marié à Pélagie Dupuis, née en 1864 à Saint Romain (lequel ?) Sa belle-mère, Antoinette Dupuis, qu’ils hébergent est, elle aussi, née à Saint Romain en 1838. C’est peut-être à elle que « la petite Fanny » veut faire des mimis. Le train, il est vrai, est bien pratique « pour monter à Lyon » depuis Les Roches de Condrieu.

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La signature sur la carte

Dans le recensement de 1906 des Roches, il nous faut maintenant chercher l’oncle joueur de boules marié à la tante Louise. Une piste sérieuse : au 22 de la "rue du Péage" [1] est recensé Joseph Polliat. Ce nom ressemble beaucoup à la signature sur la carte. Joseph est marié à Louise Dupuy. Née en 1863 à Albon dans la Drôme, est-ce la sœur de Pélagie Dupuis, la mère d’André Jouve, le neveu lyonnais ?

Une rapide recherche dans l’état-civil des archives de la Drôme confirme l’hypothèse :

  • Louise Dupuy est née le 26 janvier 1863 à Albon « au lieu de Saint Romain » (tiens, tiens !) fille du cultivateur André Dupuy (avec un Y), 26 ans, et d’Antoinette Badier, 25 ans.
  • Pélagie Dupuis (avec un S) est née elle aussi « au lieu de St Romain » à Albon, le 6 juin 1865 (et non 1864 comme indiquée dans le recensement).
  • Ses parents sont les mêmes que ceux de Louise : c’est donc bien sa sœur… et Louise est bien la tante maternelle d’André Jouve ! Leur mère, Antoinette Badier, est recensée à Lyon sous son nom d’épouse.

Mais où est passée "la petite Fanny" ?

Qui est Joseph Polliat ?

En 1906, Joseph a 56 ans puisqu’il est né, d’après le recensement, en 1850 à Saint Didier. De nombreux villages portent ce nom en France. Lequel est-ce ? Il est « rentier », ce qui suppose qu’il « vit de ses rentes » sans travailler. Belle réussite à son âge ! Son épouse, Louise Dupuy, est également « rentière » à 43 ans puisque née en 1863 à Albon dans la Drôme, à une trentaine de kilomètres au sud des Roches.

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Détail de l’acte de 1863

Sur l’acte de naissance de Louise Dupuy, une mention marginale nous confirme son mariage avec Joseph Polliat en indiquant « veuve de Piollat Joseph, mariée à Lyon (2e) le 7 mars 1918 avec Sillon Laurent. Valence le 13 Xbre 1919 »

Louise est donc veuve entre 1907 et 1918. L’acte de son 2e mariage, à Lyon en 1918, ne donne aucune information sur la date et le lieu de décès de son 1er mari. Quand et où Joseph et Louise se sont-ils mariés ? Depuis quand résident-ils aux Roches ? Quand et où est décédé Joseph Polliat ? C’est ce que nous allons maintenant chercher à savoir.

  • Rien dans les actes des mariages de la commune des Roches entre 1880 (Louise a 17 ans) et 1902. Ils ne sont pas recensés aux Roches en 1891 mais le sont en 1901, « rue du Péage » comme en 1906.
  • Rien dans les actes de décès « en ligne » aux Roches entre 1907 et 1910. Il sera donc nécessaire de se rendre sur place pour vérifier les décès entre 1910 et 1918… mais Joseph a pu mourir ailleurs (accident ? hôpital ?).

A défaut d’autres indices, cherchons pour l’instant s’il n’y aurait pas eu un mariage Polliat Dupuy à Lyon. Rien dans les mariages dépouillés par la S.G.L.B.
Par contre un Joseph Polliat, né à Saint Didier d’Aussiat (tiens, tiens !) dans l’Ain, le 27 février 1850, « élève en pharmacie » habitant au 30, rue de l’Annonciade à Lyon [2], épouse dans le 1er arrondissement, le 20 décembre 1877, Octavie Jacob, couturière, née à Paris le 7 décembre 1853. Elle habite au 38 « côte des Carmélites » [3].

Octavie est la fille de « M. Alexis Victor Jacob, dont on ignore l’existence et le domicile depuis plus de quinze ans, malgré toutes les recherches faites pour le découvrir, ainsi que l’affirment avec serment et pour rendre hommage à la vérité, la comparante et les quatre témoins du mariage ». Sa mère, Rosalie Ragot, est décédée à Paris en août 1858 (Octavie n’avait pas 5 ans).

Serait-ce « notre » Joseph ? Date et lieu de naissance semblent bien correspondre ! Mais il faudrait que la jeune mariée soit décédée, ou que le couple ait divorcé, pour que Joseph puisse épouser Louise !

Avec l’acte de naissance de ce Joseph né dans l’Ain, nous aurons peut-être d’autres pistes. La naissance de Joseph Polliat est déclarée à la mairie par « Jean Poliat » cultivateur de 62 ans : l’enfant est né « au domicile dudit Jean Poliat au lieu-dit à la Croix… à cinq heures du matin, fils naturel de Henriette Polliat domiciliée en cette commune ». Qui est Jean Poliat par rapport à Henriette ? Sa fille, très probablement. Nous y reviendrons.

Aucune mention marginale sur cet acte pour nous confirmer le mariage de Joseph avec Louise Dupuy ! Tentons notre chance du côté du décès d’Octavie Jacob, à Lyon ou sa banlieue.

Bingo ! A Villeurbanne, une recherche dans les tables décennales donne : Octavie Jacob décédée le 17 octobre 1882. Ce jour-là, en mairie, comparait « Polliat Joseph, âgé de trente-deux ans, commis en pharmacie, demeurant à Villeurbanne, Grande rue des Charpennes, N° 4… (lequel déclare) que Jacob Octavie… épouse de Joseph Polliat… sans profession, demeurant avec son mari, est décédée ce matin, à une heure, dans ledit domicile conjugal ». Elle n’avait que 29 ans. Le couple habite à cette adresse depuis au moins un an puisqu’il est recensé en 1881. Il n’auront, semble-il, pas d’enfants nés de leur mariage.

Veuf, Joseph peut donc épouser Louise... mais où et quand ? En attendant de trouver leur acte de mariage, suivons la piste de Marie Henriette.

Marie Henriette Polliat, épouse Chautard

Lorsque Joseph Polliat se marie à Lyon en 1877 avec Octavie Jacob, sa mère Henriette est présente. Elle habite à Brassac. Originaire de Saint Didier d’Aussiat, dans l’Ain, où nait son fils, vingt-sept ans plus tard elle habite dans le Puy de Dôme. Quel a bien pu être le parcours de cette « mère célibataire » ?

Grâce à un acte de mariage célébré le 30 août 1853 à Lyon, dans le 5e arrondissement, tentons une hypothèse :

Marie Henriette Polliat, née le 29 septembre 1829 à Saint Didier d’Aussiat, est la fille de Jean Marie Polliat et de Claudine Rippe, 41 et 42 ans en 1829, « cultivateurs propriétaires », consentant au mariage de leur fille par un acte reçu par Maître Reverchon, notaire à St Didier.

Elle épouse à 24 ans un « élève en pharmacie », Léger Antoine Chautard, né le 28 juillet 1829 à Clermont-Ferrand. Depuis le 1er de ce mois, il habite rue de la Barre à Lyon au N°16 [4] ; précédemment il habitait au 1 rue de la Baleine [5].

A remarquer : la future mariée partage la même adresse que le futur marié. D’ailleurs, une fois les consentements échangés, les jeunes époux déclarent que « de leur liaison » est né Lucien Chautard le 14 mars 1853, au 1 rue de la Baleine à Lyon 5e. Ils le reconnaissent et le légitiment à l’occasion de leur mariage.

Cette Marie Henriette est, à coup sûr, la mère de « notre » Joseph, le futur époux d’Octavie Jacob… et vraisemblablement aussi le futur époux de Louise Dupuy. Il y a trop de concordances pour que ce soient de simples coïncidences : le prénom est le même, la commune de naissance aussi, l’âge de son père Jean (41 ans en 1829) correspond avec celui de Jean, le déclarant (62 ans en 1850) [6].

Sa fille a dû partir pour Lyon avec son fils naturel pour trouver un métier et « cacher son déshonneur » dans la grande ville... mais peut-être que le petit Joseph est "resté au pays", hébergé chez ses grands-parents entre sa naissance et le mariage de sa mère.

Dans le recensement de St Didier d’Aussiat, avec Jean Polliat et Marie Claudine Rippe (les parents d’Henriette) et leur fille Benoîte est noté en 1851 un enfant "Pierre" âgé d’un an, "leur petit-fils". Dans celui de 1856, Pierre a six ans ! Quand on connaît le peu de rigueur des "agents recenseurs", utilisant souvent le prénom d’usage plutôt que l’officiel, on peut penser qu’il s’agit de "notre" Joseph...

Joseph Polliat doit être ensuite recueilli et élevé par le jeune couple Chautard. Au point que Léger Antoine transmettra sa vocation de pharmacien à Joseph ! Marie Henriette et Léger Antoine auront un deuxième enfant, Catherine Elise Chautard, née à Lyon 2e le 30 mai 1854.

Léger Antoine Chautard, 25 ans, son père, est maintenant « préparateur de pharmacie à Lyon, rue de la Barre 16 », « Marie Henriette Polliat, son épouse » n’a pas de profession déclarée. Plus d’autres naissances du couple Chautard Polliat après 1854 à Lyon [7].

Que deviennent les époux Chautard et leurs deux enfants ?

Lucien, Catherine...et les autres enfants Chautard

Né le 28 juillet 1829 à Clermont-Ferrand [8], « Léger Antoine Chautard » est en mars 1853, lors de la naissance à Lyon de son fils Lucien, « élève en pharmacie ». C’est toujours le cas, six mois plus tard, le 30 août, jour de son mariage avec Henriette Polliat. En mai 1854, lorsque nait sa fille Catherine Elise, il est « préparateur en pharmacie ». C’est la dernière attestation de la présence du couple à Lyon. Antoine et Henriette ont tous deux 25 ans, nés à deux mois d’intervalle.

Nous savons qu’Henriette habite en 1877 à Brassac (les Mines). C’est de ce côté qu’il faut chercher. Il est probable qu’Antoine soit venu du Puy de Dôme à Lyon pour suivre ses études de pharmacie. Une fois son diplôme obtenu, il a dû retourner « au pays ». Mais à quelle date ?

François Alphonse Ladoux, « mécanicien » âgé de 33 ans, déclare le décès de Catherine Mallet, la mère d’Antoine Léger Chautard, décédée au matin du 24 janvier 1858 au N° 6 de la rue Barnier à Clermont-Ferrand ; « veuve de Jean-Baptiste Chotard ». Il est dit « gendre de la défunte ».
François est l’époux de Marie, une des sœurs d’Antoine Léger, née le 2 août 1836 à Blanzat. Ils se sont mariés le 30 août 1854 à Clermont-Ferrand. Marie habite alors avec sa mère « rue du Port, N°4 ».
« Léger Antoine Chautard, propriétaire » âgé de 26 ans, « frère de l’épouse », habitant à Clermont-Ferrand, est son témoin. Il vient tout juste d’arriver de Lyon où sa fille Catherine est née le 30 mai !

Pour en savoir plus sur la "nouvelle vie" du couple Chautard Polliat, commençons par chercher la fiche matricule de son fils Lucien : en 1873, il a 20 ans et doit être recensé. Rien à son nom dans les registres du recrutement de Lyon. Allons voir ceux du Puy de Dôme…Elle y est !
Il est « étudiant » et est domicilié avec ses parents à Brassac. Les recensements de la commune vont nous aider. Celui de 1872 se révèle riche d’informations :

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1872 détail du recensement de Brassac

« Chautard Antoine, pharmacien, chef de ménage, 43 ans, français, né à Clermont (PdD = Puy de Dôme) » et « Polliat Marie, sa femme, 42 ans, française, née à St Didier (Ain) » ont trois filles : Elise, 17 ans, « née à Lion (Rhône) » ; Marie, 14 ans, « née dans la commune » ; Henriette, 12 ans, née aussi à Brassac ; comme leur jeune garçon de 5 ans : Arthur.

Sous le N° 918 est noté « Polliat Joseph, son neveu, 21 ans, français, né à St Didier (Ain) ». C’est « notre » Joseph ; aux côtés d’Henriette, sa mère, et d’Antoine Chautard, son père « nourricier »…qui passe (ou se fait passer) pour son oncle ! Mais où est passé Lucien !

Dans les recensements de Brassac, nous trouvons d’autres enfants Chautard :

  • En 1856, le couple habite « rue des Arveufs ». Antoine est déjà « pharmacien » ; avec « Polliat Marie » (Henriette) son épouse, sont recensés leurs deux enfants nés à Lyon : Lucien, 3 ans, et Elise, 2 ans.
  • En 1861 sont recensés en plus Marie, « leur fille cadette », 4 ans, et Henriette, « leur 3e fille », 2 ans.
  • En 1866 toute la famille est là…sauf Lucien et Elise !
  • En 1872 et 1876, Elise est revenue… Lucien manque toujours. Joseph Polliat, lui, n’est présent qu’en 1872 !

L’état-civil de Brassac est mis à contribution pour préciser les dates :

  • Marie Henriette Antoinette née le 27 mai 1857
  • Marie Henriette née le 5 janvier 1859
  • Jean Baptiste né le 12 septembre 1864, mort à 13 mois le 27 octobre 1865
  • Arthur né le 18 août 1866
  • Jean né le 29 novembre 1871, mort à 2 mois le 30 janvier 1872
La carrière et l’union de Lucien à Lyon ont été retrouvées grâce aux indications de sa fiche matricule. Elles seront abordées dans le second épisode.
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Pharmacie des mines et du chemin de fer
Détail d’une carte postale de Brassac les Mines (début du XXe siècle)

Grâce à une mention marginale sur l’acte de naissance de sa sœur Catherine Elise, nous savons que le 17 mai 1879 elle se marie à Brassac avec Jean Sabatier, 22 ans, instituteur au village. Le père de la jeune mariée de 24 ans est dit « pharmacien » et sa mère « sans profession ». Malheureusement, le 30 septembre 1880, Jean Sabatier meurt à 23 ans "en la maison d’Antoine Léger Chautard, pharmacien" à Brassac, son beau-père.

Léger Antoine Chautard, « ex-pharmacien » meurt le 4 juillet 1904, à 74 ans, dans son domicile, au numéro 10 de la rue Massillon, à Clermont-Ferrand. Son épouse vit encore à cette adresse en 1906. En 1911, elle est recensée au 37 rue Gonod à Clermont Ferrand (canton Sud-Ouest). Elle y habite toujours en 1921.

La table décennale des décès de Clermont Ferrand de 1911 à 1922 me livre la date de son décès : le 26 novembre 1922, à 93 ans. Dommage que l’acte ne soit pas en ligne ! Sa fille Catherine Elise meurt à Clermont-Ferrand en 1951.

Joseph peut enfin épouser Louise

Le décès d’Octavie Jacob en 1882 ouvre l’hypothèse d’un re-mariage de Joseph Polliat à Villeurbanne, ville où il exerce son métier de pharmacien et où il réside depuis au moins 1877. Une simple recherche dans les tables décennales nous en livre la date : le 8 septembre 1883.

« Sieur Polliat Joseph, pharmacien, demeurant à Villeurbanne Grande rue des Charpennes, 4 » né à St Didier d’Aussiat le 27 février 1850, « veuf de Octavie Jacob… fils majeur et naturel de Henriette Polliat, sans profession, demeurant à Clermont-Ferrand… » (Sa mère est présente) épouse « Demoiselle Dupuy (avec un Y) Louise, brodeuse » née à Albon le 26 janvier 1863, « demeurant avec ses père et mère » André Dupuy, « employé aux Tramways » et Antoinette Badier, « ménagère » domiciliés à Villeurbanne, Cours Vitton N°6. Ses parents sont présents.

Leurs témoins sont :

  • Jean Dupuy, 50 ans, "épicier", 14 rue de la Bombarde à Lyon [9], « oncle de l’épouse ».
Le frère d’André Dupuy, Jean Simon, est né le 24 novembre 1832, lui aussi à Hauterives dans la Drôme (la patrie du Facteur Cheval). « Jardinier » domicilié au 56 de la « rue impériale » à Lyon (la rue de la République actuelle), il épouse le 23 novembre 1861 à Lyon 2e Marie Jeanne Gaillardot, née à Flavigny sur Ozerain, en Côte d’Or, le 6 avril 1838. La future est « domestique » et partage la même adresse que le futur époux.

Installé vers 1880 comme épicier 14 rue de la Bombarde, il meurt à son domicile le 12 juin 1885 à 52 ans. C’est Joseph Polliat « employé…neveu du défunt » qui déclare le décès de Jean Simon le lendemain.

Sa veuve, Marie Jeanne Gaillardot, est toujours « épicière » au 14 rue de la Bombarde lorsqu’elle se remarie le 4 octobre 1888, à Lyon 2e avec Victor Martin Bernard, cordonnier 1 rue Champier. Né le 11 novembre 1835 à Laveyron (Drôme) il est veuf de Marie Joséphine Jullian.

Veuve une nouvelle fois, Marie Jeanne Gaillardot est concierge du 11, Cours Gambetta à son décès, 7, rue Parmentier à Lyon, le 12 février 1906.
  • Claude Jouve, 34 ans, « employé de chemin de fer » 139 rue Bugeaud à Lyon, « beau-frère de l’épouse ».
Il a épousé Pélagie Dupuis (avec un S) un an plus tôt, le 14 octobre 1882 à Villeurbanne [10].

Le 27 juillet 1890, domiciliés 20, Cours Suchet à Perrache, ils auront un fils, André Louis… à qui Louise Polliat écrira en 1907 !
  • Joanny Brosse, 36 ans, « limonadier » au 22 rue de La Platière à Lyon.
  • Barthélémy Bertrand, 32 ans, comptable, « Cours Vitton prolongé N°6 » à Villeurbanne.
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Les signatures des époux

Deux enfants vont naitre au domicile du couple, 5 Grande rue des Charpennes. Dans les deux actes, Joseph Polliat est dit "pharmacien" :

  • André Claudius le 17 juin 1884.
  • Juliette Alexandrine le 13 février 1890.
A noter cette indication importante pour la suite de notre histoire : Edouard Sabourault, 25 ans, "étudiant en pharmacie", domicilié 78 Cours Vitton à Lyon est présent en mairie lors de la déclaration de naissance de Juliette.

Le 5 mai 1888, Joseph Polliat et Claude Jouve sont témoins à la mairie de Villeurbanne au mariage de Jean Louis Dupuy avec Virginie Louise Barboyon. Jean Louis Dupuy, le frère de Louise, « employé », est né à Albon le 11 juillet 1860 et habite à Villeurbanne. Virginie Louise Barboyon, « couturière » est née à Lyon le 22 novembre 1863. Elle vit chez ses parents, 35 rue d’Ivry à la Croix Rousse.
Dans l’acte de mariage, Joseph est dit « employé, rue des Charpennes 5 ».

L’année suivante, Joseph Polliat accompagne son beau-frère Jean Louis Dupuy et son beau-père André Dupuy pour déclarer la naissance du fils de Jean Louis : André, né le 31 mai, 24 rue Imbert Colomès [11].

Joseph est dit alors « pharmacien, place de la Bascule aux Charpennes ». Est-ce l’adresse la pharmacie où il exerce ? Il ne semble pas être propriétaire de l’officine… Nous y reviendrons largement dans notre deuxième épisode.

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La place de la Bascule

Le couple Polliat est recensé au 5 Grande rue des Charpennes en 1886 (il est « droguiste », elle est « brodeuse ») et en 1891 (il est « pharmacien ») En 1896, ils sont au 7 de la Grande rue et il est « employé ».
Jamais dans ces trois recensements ne sont indiqués leurs deux enfants, André et Juliette. Que sont-ils devenus ?

En 1901, Joseph Polliat et Louise Dupuy sont recensés aux Roches de Condrieu. Quand sont-ils partis de Villeurbanne ? Pourquoi se sont-ils établis dans ce village de l’Isère, au bord du Rhône, à 50 kilomètres au sud de Lyon ?

Pour lire la suite...


[1La rue du Péage est la rue principale qui traverse Les Roches et emmène au Péage de Roussillon. Elle s’est aussi appelée, selon les époques, "Grande Rue" ou "Rue Nationale".

[2Sur les pentes du plateau de la Croix Rousse.

[3Aujourd’hui c’est la Montée des Carmélites…sur les pentes aussi, un peu au-dessus de l’Annonciade.

[4Juste avant la Place Bellecour

[5Sur les quais de Saône, entre Saint Jean et Saint Paul.

[6Jean Marie Polliat, tisserand "aux terres blanches" meurt à 68 ans le 19 février 1856.

[7Dans les recensement lyonnais, rue de la Baleine comme rue de la Barre, entre 1851 et 1861 ne sont jamais notés les époux Chautard et leurs deux enfants ! Au 14 rue de la Barre, dans le recensement de Lyon en 1861 (6 M 179 vue 7/9), il y a trois jeunes Polliat vivant avec la famille Armanet : Cécile, 21 ans, et Rosalie, 19 ans, « garnisseuses de chapeaux ». Ces deux jeunes filles seraient donc nées entre 1840 et 1842. Un Joseph Polliat âgé de 3 ans est recensé avec elles. C’est probablement un frère avec ses sœurs. Ce ne peut être, en tous cas, « le nôtre ».

[8Fils de Jean Baptiste Chautard, 44 ans, propriétaire, et de Catherine Mallet son épouse. Il nait au domicile de ses parents « rue des Chaussetiers », section Sud-Ouest de Clermont Ferrand. Dès 1832, la famille habite Blanzat où naît Antoinette le 22 mars. Naissent à Blanzat : en 1836, le 2 août, les jumeaux Jean Louis et Marie ; en 1837, le 19 novembre, Annet Nicolas. Le 4 février 1840, Jean Baptiste, père de Léger Antoine, meurt à 53 ans à Blanzat. Sa veuve et ses enfants sont recensés Quartier de la Halle à Blanzat en 1841 et 1846 mais plus après. Antoine n’est pas marqué dans le recensement de 1846 ; il a 17 ans. Où est-il parti ? A Lyon, déjà ?

[9Dans le Vieux Lyon, vers les « 24 Colonnes » comme les Lyonnais surnomment le Palais de Justice

[10« Employé de chemin de fer », il habite alors 178 rue Cuvier à Lyon. Pélagie est "tailleuse" et habite avec ses parents au numéro 16 "Cours Vitton prolongé" à Villeurbanne. Son père, André Dupuis, est "employé à la Compagnie des Tramways"

[11Sur les pentes de la Croix Rousse.

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