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"ça ne durera pas autant que la foire de Montmerle" 3/3

Le vendredi 29 avril 2022, par Patrice Beroud

Dans les temps anciens, prendre du bon temps est rare. Parfois, seules les foires donnent l’occasion de se réjouir. Les achats terminés, il est temps de se faire plaisir et de gâter les enfants. Pour les petites gens, les derniers sous sont dépensés, certes, mais pour laisser des souvenirs inoubliables...

Les distractions de la foire

En 1765 Montmerle comptait 120 foyers et dix cabarets. L’ambiance festive devait sans doute y régner. On y joue peut être de la vielle. Dans le village, il n’y avait peut être pas de maitre cabaretier mais il est à noter que pour bénéficier de cette fonction, il fallait être capable de réaliser des noces, des banquets ou des festins.
En 1791 dans un courrier échangé entre Jeanne Marie Roland de la Platière (1754-1793 morte décapitée) et Mr Bosc du village de Riottier, il est précisé : C’est la fête tous les gens d’alentour sont à la foire de Montmerle.

Au XIXe et XXe siècle, les divertissements évoluent et se diversifient. Les jours de foire étaient souvent l’occasion annuelle de se distraire. Il y avait les tripots pas toujours bien fréquentés. Certains, enivrés ou poussés par l’appât du gain, y laissaient leur bourse.
Journal Le Censeur du 17 septembre 1845 : La foire a été bien triste cette année. Les marchands disent généralement que les affaires ont été presque nulles. Les seuls individus qui ont fait des bénéfices, on a honte de le dire, sont les maitres des ignobles jeux de « La roulette » et de « La mort ».
Autour des tables de ces adroits industriels, le public badaud se pressait, se heurtait,pour se donner le plaisir de voir son argent passer de ses poches à l’heureux banquier. On a vu des paysans, des ouvriers perdre jusqu’à leur dernière pièce et les petites économies destinées à l’achat de quelque meuble devenir la proie de la spéculation morale de ceux qui exploitent les foires dans le seul but de faire jouer. Mr le Maire ferait une bonne action en interdisant à l’avenir, ces sortes de jeux.

Il y avait en ce temps là, les bistrots ambulants et les cafés où les chansonniers et les orphéons montraient leurs talents. Dans les Echos du Rhône de 1864, un dénommé Jean Picou chante la foire de Montmerle. Les paroles évoquent un jeune homme fier et orgueilleux qui le jour de la foire, pavane autour de la gente féminine. Il y a aussi la chanson de la St Martin. Dans l’un des couplets, la femme du paysan qui couche avec le valet souhaite se rendre à la foire avec ce dernier. Elle demande à son mari âgé de garder la maison :
« Et deman, la fore à Montmerle, Neutron vôlet veut y allo, Veus gardero ben la madzon, Veus qu’êtes vieux, Le vôlet pis ma, neux erons, Que marsins mieux »

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Chants et danses de cabaret

On s’y époumonait à cœur joie après quelques verres avalés. L’un ces bistrots, s’appelait « Le Trocadéro ».
Les quais de la Saône étaient égayées par les vendeuses de « petits formats ». Accompagnées souvent d’un accordéon grosse caisse, ces charmantes demoiselles entonnaient des airs du temps, telle que « le petit vin blanc », puis elles proposaient la version écrite moyennant une modique somme.

A cette époque l’hygiène laissait aussi à désirer. Les vêtements étaient en plus imprégnés par les odeurs fortes de la foire. Les douches n’existant pas, les plattes, bains chauds installés sur les quais, étaient aussi l’occasion de se détendre et de faire une bonne toilette.

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Les "Bains Chauds"

Au pré de foire, il y avait les manèges, les chevaux de bois, les balançoires, les stands de tirs, les musées de cire et les cirques. Dans une lunette, on pouvait y voir le dernier crime. Régnait en ces lieux, un mélange d’odeurs désagréables : celle de la poudre des tirs mêlée à celle piquante des lampes à acétylène et à la puanteur des chacals et autres fauves. Tout cela vous soulevait le cœur. Mais le spectacle unique en la région vous faisait supporter ces désagréments.

Cette foire était aussi le rendez vous général de presque toutes les grandes maisons des environs qui venaient diner, puis donner à leurs enfants le plaisir des spectacles variés. Ce rendez vous de toute cette noblesse était fixé au jeudi qui suivait le gros dimanche. Vers les quatre heures de l’après-midi, on pouvait voir un défilé des équipages des meilleurs et des plus beaux chevaux sur lesquels prenaient place les dames en grande toilettes et les hommes en culotte de peau et haut de forme.

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Cirque Lambert

Et les cirques ? Avant 1900, selon l’Abbé Guyoux, historien local, le cirque Lambert issu d’une famille de saltimbanques suisses venait s’y produire. Il présentait des grands fauves et une collection de reptiles. Aux représentations, on y voyait, des jongleurs, des acrobates cyclistes, des contorsionnistes, des équilibristes, des trapézistes, des lutteurs et bien sur des clowns.
Vers 1920-1930 ce fut le cirque Cagniac, qui a été applaudi dans le rire et l’émotion. Son montreur d’ours était fort réputé. Une certaine année, le cirque Bouglionne lui-même vint dresser sa tente à coté du cirque Cagniac. Concurrence ?...Nullement, un fils Bouglionne devait épouser une fille Cagniac et tout s’explique.
Le curé avait été préalablement averti et tout paraissait prêt, donc…sauf une particularité : la future mariée n’avait pas envoyé son certificat de baptême par la poste. Et au pied de l’autel, elle ne l’avait pas davantage. La bénédiction fut sur invitation du prêtre, reportée à 16 heures. Mais à cette heure convenue, il n’y avait plus que des forains ivres, braillant et jouant du tam-tam dans les rues !

Le Vauxhall : comme à Londres, Montmerle possédait un Vauxhall. On ne partait pas de la foire sans passer par celui-ci. Construit en 1787, détruit par les crues de la Saône en 1799 et en 1840, il fut reconstruit à chaque fois. On y donnait des noces et des bals. Pour danser, le droit d’entrée variait de 1 franc à 1,25 franc en fonction des heures et des jours et si l’on était accompagné d’une cavalière ou pas.

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Cirque Cagniac

Une tenue correcte était exigée. On y servait gratuitement de la limonade avant de rentrer dans la salle de bal. Les murs de celle-ci étaient tapissés de mousseline, la charpente apparente ornée de pots de fleurs. L’ensemble était éclairé par des chandelles. Sur l’estrade, huit musiciens prenaient place.
A la fin du XIXe siècle un piano mécanique vint remplacer l’orchestre. Si, au début, cette maison était principalement fréquentée par la petite noblesse, il n’en fut pas de même plus tard. Les tenanciers ayant favorisé la quantité à la qualité de leur clientèle, la salle vit apparaitre les filles d’auberge. Il fut nommé par certains comme le « Laisser courre matrimonial ». C’est à ce moment là que les femmes honorables vêtues de leurs belles toilettes cessèrent d’y paraitre et d’y accompagner leurs filles.

En dehors de cet établissement, de nombreux bals étaient organisés dont certains en plein air. Dans le village en 1902, selon l’annuaire administratif, il y a deux entrepreneurs de bal public : Romand et Dumoulin. Puis les bals montés disparurent avec la construction de la salle des fêtes en 1928. En 1940 il y avait encore le bal de la Jeunesse Républicaine de France
Dans un autre registre, pour satisfaire une autre clientèle, il y avait aussi des essaims de « demoiselles » ou filles de joie venues de Lyon et la région…Des petits bénéfices, il y en avait pour tout le monde.
Le soir venu, les hôtelleries s’illuminaient et les cuisines parfumaient l’air d’un fumet royal. En 1834, « Le courrier de l’Ain » considérait la foire comme une réunion de plaisirs autant que d’affaires.

Désagréments et faits divers de la foire

Au début du XIXe siècle, d’après le Traité spécial d’hygiène des familles [1],une curiosité quelque peu malsaine attirait l’attention à la foire de Montmerle : On voyait affluer à la foire, une multitude de mendiants, d’individus, couverts d’ulcères larges, étalés au grand jour, presque tous boiteux. C’était un spectacle qui excitait autant la curiosité que la foire elle-même. L’opinion commune d’alors, les faisait provenir d’une colonie sarrasine des bords de Saône (du nord est de Mâcon) et qui a joué son rôle parmi les races maudites de France.

En 1831, la Saône est en crue. La manifestation ne peut se tenir dans la rue de la foire, alors inondée. Celle ci se déroule sur les hauteurs de la bourgade, notamment dans la rues des Minimes qui mène à la chapelle.
Avant 1836, les rues non pavées sont crottées et boueuses par temps humide. Les brouillards sont déjà fréquents durant cette période. Quant à l’hygiène, elle laisse à désirer…

La frivolité des plaisirs mondains n’est pas toujours apprécié de l’Eglise. Une certaine année, le curé du village d’Ars, situé à quelques kilomètres de là, Saint Jean Marie Vianney (1786-1859), est venu en période de foire. Il était venu aider son confrère de Montmerle lors d’un pèlerinage. Dans un de ses sermons, celui-ci qualifie la foire de Montmerle de dangereuse :
Détournez vos enfants de la danse et des plaisirs mondains. Combien de mères, de pauvres pères aveuglés disent à leur enfant : « Si tu es gentille ou si tu fais bien cela, je te laisserai aller à la foire de Montmerle, à la vogue, chez le cabaretier ». C’est-à-dire si tu fais bien toujours ce que je voudrai, je te trainerai en enfer. Oh mon Dieu ! Est-ce le langage des parents chrétiens !
Un autre curé : « Vous prétendez qu’il n’y a pas de mal à danser ! Venez voir nos registres de baptême huit ou neuf mois après la foire de Montmerle. Ils témoignent contre vous »
Cela ne n’est pas vraiment véridique pour Montmerle. Une analyse m’a permis de constater que les naissances de père inconnu sont au nombre de onze de 1835 à 1859, ce qui n’est pas exhaustif. A noter que sur ces naissances, une bonne partie des mères n’était pas originaires de Montmerle.

Faire régner l’ordre n’était sans doute pas simple lors de cette manifestation. Les malentendus houleux, l’abus de vin ou d’alcool fort tel que l’eau de vie ou l’absinthe engendraient forcément des bagarres. A Montmerle, il y avait une brigade de gendarmerie à cheval. Durant la foire, on lui adjoignait une brigade de gendarmerie à pied. Lire dans le Manuel de médecine légale de Biessy de 1821, le témoignage d’un homme agressé et dépouillé au retour de la foire de Montmerle.

Comme dans tous les rassemblements de foule, et depuis la nuit des temps, il n’était pas rare de se faire voler ses économies : « Il y a déjà longtemps , un jour de foire à Montmerle, les filous m’ont volé ma bourse avec cent écus que j’avais dedans pour acheter une vache , et depuis toutes les fois que je vais à la foire, je laisse dépasser ma bourse pour qu’on me la vole ,mais il y a des cailloux dedans » [2]

Le 9 septembre 1844, dans le journal Lyonnais "Le Censeur" : durant la foire, la gendarmerie a arrêté dans un cabaret, le nommé Berthelon Pierre de Belleville sur Saône qui avait émis de la fausse monnaie. Celui ci prit la fuite, jeta tout son argent mais fut vite rattrapé par la marée chaussée.
Le journal le Précurseur du 26 septembre 1831 dit que l’autorité de la sécurité des citoyens est remise en cause. Plusieurs plaintes sont déposées. Le dimanche, dernier jour de la foire, un drame aux conséquences désastreuses a été évité de justesse. Trois cents personnes étaient sur le port attendant le bateau à vapeur qui devait les remmener à Lyon. Le fermier de bac, Poncet, leur dit que la bateau n’abordera pas, car parait- il , il n’en a pas le droit. Avec deux grandes embarcations il propose de les conduire en pleine rivière pour monter sur le vapeur. Ce qui n’est pas du gout des voyageurs qui doivent payer cette traversée non prévue. Alors que le bateau de descente est en vue , des altercations éclatent. Des coups sont échangés. La gendarmerie intervient pour mettre le holà. Les bateaux surchargés sont lancés du rivage. L’un d’eux se met en travers du vapeur de remonte qui passait au même moment. Eperonné, il faut colmater au plus vite le trou béant de la coque. Les passagers appliquent des linges et leurs habits pour colmater la brèche. Tant bien que mal ils arrivent tous à aborder sur le paquebot de descente. Quatre vingt personnes furent sur le point de mourir.

Que ce soit sur les routes d’accès ou dans les rues du village , des accidents étaient sans doute inévitables. Avec le vacarme et les mouvements de foule, les bêtes à corne et les chevaux apeurés causaient forcément des accidents.

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"Le Courrier" 7 octobre 1846

En 1847, au départ de Lyon plusieurs voyageurs qui s’étaient embarqués sur le bateau à vapeur « L’Aigle N°2 », pour se rendre à la foire, n’ont pu débarquer par suite d’une fausse manœuvre du patron de ce bateau. Débarqués à Belleville, l’un des voyageurs ayant fait des observations aurait subi de mauvais traitements de la part des employés de la compagnie (Journal Le Censeur).

26 septembre 1848 (Journal Lyonnais Le Censeur) : On a eu à déplorer deux accidents sur la foire. Un individu a été tué d’un coup de pied de cheval qui l’avait frappé à la tête. Un autre a été grièvement blessé de la même manière.
Journal le Gaulois 1880 : A Lyon sur la Saône, découverte du cadavre d’un marchand de bestiaux (plaies par balles au cou) tué à la foire de Villefranche ou Montmerle.
1er octobre 1905 (Le Réveil de l’Ain) : Découverte dans les joncs, d’une femme noyée. Agée de trente deux ans, cette vendeuse d’étoffes était venue exercer son métier pour la durée de la foire.

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Courrier de Saône et Loire
16 septembre 1873

Dans les années 1970, un jeune homme fier de son achat voulut épater la galerie. Sans doute étourdi par quelques verres de trop, il fit le pari de pénétrer dans un restaurant, l’Hôtel du Rivage, avec son cheval, tout juste acquis. Une fois à l’intérieur, l’animal peu habitué à cet environnement se cabra et fit de gros dégâts. Qu’est il advenu de la pauvre bête ?

Années noires

Au XVIIe siècle et au XVIIIe siècle , le val de Saône n’a pas été épargné par les épidémies. Citons par exemple la peste à Lyon en 1628 et en 1643. L’impact a-t-il été important sur la foire ?
1814-1815 : Montmerle était occupé par l’armée autrichienne. Les montmerlois subissaient les exigences de celle-ci. Afin de retarder l’occupation, les bateaux et les bacs réquisitionnés par la France, passaient et restaient sur la rive droite de la Saône. Bien que n’ayant trouvé aucune information à ce sujet, les forains, les chevaux et les visiteurs furent sans doute bien moins nombreux.
1841 : Dans quelles conditions s’est déroulée l’évènement de 1841 ? L’année précédente, la terrible inondation de novembre avait causé l’effondrement de plus de 280 maisons soit près des deux tiers des foyers du village. Construites en pisé, une très grande partie était dans la rue de la foire. Des baraques de foire démontées et stockées dans le bâtiment de Mr Perraud furent emmenées par les flots. Celui ci en pierres jusqu’au premier étage ne résista pas. En dix mois, grâce à la générosité et à une solidarité sans faille, presque toutes les maisons furent reconstruites. Les 1200 montmerlois sinistrés bien qu’ils n’étaient pas les principaux acteurs de la foire, avaient tout perdu et étaient ruinés et désargentés.

1914-1918 : Les forains étaient sans doute moins nombreux. L’affluence fut certainement bien réduite. Tous les hommes jeunes étaient sur le front, et dans les campagnes, il y avait d’autres soucis. Il n’y avait que les femmes et les vieillards pour s’occuper des travaux. On avait sans doute pas le cœur à faire la foire. Les denrées en tout genre avaient fortement augmentées et il y avait aussi les restrictions. Cela n’empêcha pas la foire de se maintenir. Des femmes, habituées à la vente des éléments de la basse cour, apprenaient à vendre le bétail, parfois après avoir demandé conseils à leurs maris mobilisés.
En France 1,8 millions de chevaux ont été enrôlés dans le conflit, 40% ont été tués. En 1914, le nombre de chevaux à la vente fut sensiblement le même que l’année précédente. En 1915, malgré les réquisitions de l’armée, ils étaient encore nombreux (environ 600). Le prix d’un beau cheval de trait s’élevait à 1800 francs et celui d’un jeune poulain à 475 francs. Les bêtes à corne, environ 350, et les porcs gras furent moins nombreux mais toujours très chers.
En 1916, le service de remonte achète des purs sangs anglais. En 1917 la foire accueillait encore cinq cent cinquante poulains et chevaux de diverses catégories. L’armée n’avait acheté que des chevaux de quatre ans, munis de leur certificat d’origine.

1939-1945 : La foire ayant diminué en intensité, l’impact de la seconde guerre mondiale fut sans doute moins important que lors de la première. N’oublions malgré tout que la France était coupée en deux. De plus la révolution industrielle avait aussi changé beaucoup de choses. La banalisation du tracteur automobile avait engendré une forte diminution du nombre de chevaux sur la foire. Le pont avait été bombardé en 1944, ce qui obligeait les gens du Beaujolais à faire un détour. Il en fut de même en 1972 avec l’accident d’un camion trop lourd, qui fera céder le tablier.

2020-2021 : Après plus de quatre siècles sans interruption, l’édition a été annulée suite à la pandémie, ce qui , pour tout montmerlois de souche, était inimaginable.

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Vue aérienne de Montmerle
Le pré à droite du pont est le parc d’attractions lors de la foire.

L’après foire

La foire finie, les paysans venus en charrette réattellaient leur cheval. Derrière la carriole, suivait, attaché de cours, la vache ou le cheval acheté ou, à l’inverse, invendu. Les forains démontaient leur campement. Au XIXe siècle, en octobre, une partie des baraquements démontés était entreposée dans un bâtiment en bordure de Saône afin d’être réutilisée l’année suivante. L’autre constituée de planches perforées était revendue aux charpentiers et entrepreneurs de la région. Les planches neuves étaient rachetées l’été suivant par les scieries d’Artemare (Ain) qui à cette époque fournissaient le bois de chaises aux fabriques de Montmerle. Les pauvres ramassaient les crottins pour leur menu carré de jardin. Quant aux monceaux de vaisselle cassées par les camelots, ils étaient jetés, à partir des quais, dans la Saône. Tout ce qui trainait dans les rues était réutilisé ou brulé sans risque d’intoxication. De nos jours, les lendemains de foire sont envahis par les déchets dus aux emballages excessifs d’une société industriel inconsciente.
La foire actuelle qui dure maintenant trois jours a bien changée. Les chevaux à la vente sont toujours là, tant mieux. Pour être au gout du jour, il faut des spectacles de chevaux à thèmes (Camargue,western …etc..) pour faire venir les visiteurs.

La foire de Montmerle a traversé les siècles. Avec le progrès, l’évolution des temps, et l’évolution sociale, tout a changé. La société a évoluée, tant mieux mais il y a malgré tout la nostalgie d’une époque révolue.
A la fin du 20e siècle Jean Poncet , illustre montmerlois sans qui certaines informations de la foire seraient tombées dans l’oubli écrivait ce poème :

Comme toutes les foires de France et de Navarre, il a fallu une pandémie pour que celle-ci s’arrête. Mais l’ancestrale foire de Montmerle renaitra de ses cendres et le vieux dicton, usité dans la région depuis des générations, se fera de nouveau entendre : « ça ne durera pas autant que la foire de Montmerle…. »

Bibliographie :

  • Album du bon vieux temps (Jean Poncet).
  • Histoire de Montmerle par l’Abbé Guyoux (1793-1869).
  • Histoire de Montmerle par Louis Labbé (1880-1967).
  • Notre Dame des Minimes par l’abbé G.Renoud.
  • La Saône une rivière des hommes par Louis Bonnamour.
  • L’Ain 1910-1925 par Rémy Riche.

Internet : Presse ancienne : Gallica-Numelyo.


[12e édition de 1825.

[2« Dzeuzé 1830-1900 » : La vie de sagesse et de labeur d’un vigneron Beaujolais.

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7 Messages

  • Ah ! Le petit vin blanc est une chanson française écrite en 1943 sous forme de valse musette par Jean Dréjac, nom de plume de Jean André Jacques Brun, né à Grenoble le 3 juin 1921 et mort à Paris le 11 août 2003

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Ah_!_...

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  • "ça ne durera pas autant que la foire de Montmerle" 3/3 29 avril 2022 14:18, par Jacqueline Besson-Le Huédé

    Bonjour et merci pour votre article vivant et bien illustré.
    Vous parlez de la foire vue parfois comme un lieu de perdition...
    Vous trouverez ci-dessous un petit article que j’ai écrit l’an dernier pour une revue catholique : Autre temps, autres mœurs !

    « Le dévergondage moderne » et « les modes inconvenantes »
    C’est sous ces titres que la "Semaine religieuse" du diocèse de Nevers intitulait, en 1924 et en 1929, deux articles fustigeant les tenues inappropriées pour des femmes chrétiennes ainsi que les danses de cette époque.

    « La femme doit entrer dans la maison de Dieu, couverte et en habit montant », autrement dit avec des manches longues et un col cachant le cou. Les fillettes, quant à elles, ont l’obligation de porter des robes « qui descendent jusqu’au-dessous des genoux ».
    « Depuis quelques temps, est-il écrit, il s’est établi, dans le costume des femmes, une mode qui supprime les manches et augmente le décolletage. Il convient, par suite, d’avertir les fidèles que les personnes qui oseraient venir à l’église avec des habillements de ce genre (corsages décolletés, manches insuffisamment longues, ne couvrant pas les coudes) ne seront pas admises aux sacrements et pourront être invitées à quitter l’église. Si donc une femme ou une jeune fille, vêtue de cette façon, se présentait à la sainte Table pour communier, tout prêtre devrait […] passer devant elle sans lui donner la sainte communion. […] Que les pasteurs et les directeurs de conscience élèvent la voix ! ».

    Chacun de ces articles s’oppose aussi aux danses « modernes ». L’auteur admet que la danse est « un exercice corporel qui n’a rien de mal en soi » et que, même dans la Bible, il est parfois question de danses. En revanche, il estime que les danses « modernes » sont « condamnables et absolument condamnées par l’Eglise », que « les pas sont indécents », que le danseur et la danseuses se tiennent trop près l’un de l’autre. Rappelant le 6e commandement et les prédications du saint curé d’Ars, il s’en prend aux « danses qui viennent d’Argentine, du Brésil et des pays nègres » (sic). « On prétend, dit-il, que ces danses peuvent rester convenables, les danseurs gardant entre eux une distance de trois centimètres. Quand la vertu tient à trois centimètres ! ».

    Il rappelle aussi que les parents ont un rôle à jouer auprès de leurs enfants et que, hélas, ils ne le font pas. Il s’insurge contre les invitations à des soirées sur lesquelles figurent les initiales « SBI », « sans bagages inutiles », c’est-à-dire « sans les parents » : « Que dire de l’aveuglement des mères ! Que dire de la faiblesse des pères ! », s’exclame-t-il.
    Si l’auteur de ces articles revenait aujourd’hui, il est probable qu’il en avalerait son porte-plume !
    Jacqueline Besson-Le Huédé

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