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Camille Cagnard, cultivateur et soldat de la Grande Guerre

Le jeudi 2 février 2017, par Nicole Cagnard

Camille Cagnard, né le 2 juin 1873 à Saint-Gratien (Somme), mon grand-père paternel, [1] nous parlait souvent de la guerre, la sienne, celle de 14-18‌, de son séjour en Bretagne.

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Camille Cagnard, à droite sur la photo

Il trouvait les Bretons arriérés parce qu’ils ne mangeaient pas dans une assiette mais dans un creux fait dans l’épaisseur de la table.

Il s’est marié le 19 mai 1900 avec Marthe Legendre [2] à Fréchencourt (Somme) et il était le père de deux enfants : Alice et Marcel,mon père.

Mon grand-père était fier jadis de mon travail scolaire au point de faire plusieurs kilomètres, à pied, pour faire voir mes cahiers d’écolière à ses cousins.

Cultivateur et marchand de charbon, il a travaillé bien au-delà de la retraite car son fils, mon père, a été prisonnier pendant 5 ans de 1940 à 1945 et Grand-père a aidé Maman à continuer l’exploitation agricole.

Alors âgé de 80 ans, le journal régional s’est déplacé pour l’interviewer. Il est décédé à presque 90 ans, à Fréchencourt en 1962.



Avec lui, j’ai appris beaucoup de choses, il avait lu l’œuvre de Jules Verne et se passionnait pour tout ce qui était nouveau !

Extraits de l’article de journal de 1953 ou 1954
Commentaires de Michel Guironnet

« Puis vint l’heure du service militaire. Favorisé par le sort, qui lui fit tirer un bon numéro, Camille Cagnard n’effectua qu’un an sous les drapeaux, au 8e Bataillon de Chasseurs à pied (B.C.P). Mieux même, parce que tireur d’élite, il bénéficia d’une permission de démobilisation, si bien que parti le 13 novembre 1894, il rentra au foyer le 22 septembre 1895 »

Le 8e B.C.P est alors caserné à Amiens. Sur l’extrait de sa fiche matricule ci-dessous [3] on lit « Certificat de bonne conduite accordé »

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Au service militaire

« Mobilisé le 29 juillet 1914 comme garde voies, ce soldat de 41 ans rejoignit bientôt le dépôt du 12e Territorial (Régiment Territorial d’Infanterie) pour être versé ensuite au 272e RI (Régiment d’Infanterie). C’est ainsi qu’il fut mis en ligne en Argonne et accomplit six mois de tranchées. C’était le vétéran du régiment. Cette qualité lui valut le privilège d’être affecté à la conduite d’une cuisine roulante.

Les G.V.C (Gardes de Voies de Communication) sont des soldats territoriaux mobilisés en 1914 pour garder, entre autres, les gares de chemin de fer. Leurs uniformes sont souvent disparates car l’intendance se sert pour les équiper de vieilles tenues déclassées.
Sur la photo, Camille Cagnard porte la tenue de la mobilisation de 1914 : capote croisée fermée par deux rangées de six boutons (modèle 1877) Ses plis sont ici attachés derrière le dos, mais ils souvent relâchés pour dissimuler le pantalon rouge garance.

Malheureusement, le 13 avril 1917, à Fismes, en Champagne, ses chevaux, apeurés au passage d’une locomotive, effectuèrent un écart qui le renversa et le véhicule lui passa sur les jambes. Blessé, il fut dirigé sur l’hôpital de Bordeaux où il resta jusqu’au 15 juillet 1917. Sa convalescence terminée, il rejoignit à Morlaix le dépôt du 272e RI pour être versé en janvier 1918 au 88e R.T (Régiment Territorial) et affecté à l’Etat-Major de la 2e Armée en qualité d’ordonnance d’officier monté où il attendit sa démobilisation jusqu’en janvier 1919. »

Suite à l’occupation de la ville d’Amiens en 1914, ville de garnison des 72e, 272e, et 12e Territorial, le dépôt sera transféré loin du front, à Morlaix en Bretagne dans la caserne Guichen. Par centaines, les jeunes recrues, les récupérés, les blessés et les convalescents sortis des hôpitaux sont passés en cette ville de Bretagne devenue suppléante d’Amiens.
Voir le très riche site : http://laurent59.canalblog.com/archives/2006/10/24/2986888.html
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Mobilisé pour la Grande Guerre

« Rappelé le 1er août 1914 – G.V.C maintenu (par la) mobilisation générale. Renvoyé dans ses foyers (repliement) du 28 août au 19 septembre 1914 ; rejoint le 19 septembre 1914 le dépôt (du 12e R.I.T à Morlaix) Passe au 88e R.I.T, 24.1.1918. Passé au 26e régiment d’infanterie le 9 février 1918. Passé au 6e (régiment du) Train le 7 avril 1918 »


[1fils de Séraphin Adélard Cagnard et d’Athanaïse François

[2née le 19 mai 1880 à Fréchencourt, fille de Joseph Legendre et de Léonie Lecul

[31R 848 classe 1893 numéro 1200 sur le site des archives départementales de la Somme

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5 Messages

  • J’ai lu quelque part (où ?) que parfois les soldats des troupes combattantes appelaient familièrement et amicalement les pauvres territoriaux souvent chargés des corvées les plus humbles et les plus rebutantes, parfois les plus tragiques, et qui n’étaient pas sans danger, les "terribletoriaux".

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  • Camille Cagnard, cultivateur et soldat de la Grande Guerre 3 février 2017 17:29, par Vandamme

    Il n’y a pas qu’en Bretagne que ceux du début du 20e siècle avait leurs tables creusées pour recevoir la soupe ou quelques menus repas, en Normandie également, mon père et ses frères m’avaient parlé des meubles de leurs grands-parents, lui de l’Avranchin et elle du pays de Caux, qui étaient venus dans le Nord suite a mutation militaire et restés. J’ai encore connu chez mes grands oncles et tantes la fameuse table faite de bon bois mais qui accueillait désormais des assiettes, ainsi que les lits a colonnades avec rideaux remplissant la chambre heureusement de hauteur importante et c’était encore dans les années 70, mobiliers les ayant suivis dans leurs périgrinations et disparus après eux.

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    • Camille Cagnard, cultivateur et soldat de la Grande Guerre 3 février 2017 18:21, par CARPENTIER,née CAGNARD Nicole

      J’avais 10 ans quand mon grand-père me racontait ces choses-là
      et bien entendu,je me demandais comment était-ce possible de manger ainsi,alors qu’on nous interdisait de mettre les coudes sur la table,de ne pas aspirer la soupe mais d’amener le contenu de la cuillère jusqu’à la bouche,et........

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  • Camille Cagnard, cultivateur et soldat de la Grande Guerre 3 février 2017 19:19, par J.-F. Foncin

    Ce sobriquet ironique "terriblestoriaux" était d’usage courant, et j’ai entendu ma mère l’employer pendant la "drôle de guerre" (mon père était mobilisé) pour les gardes-voie près de chez nous dans les Vosges.

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