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Une photo pour la postérité ou comment débuter en généalogie...

Jean-Hippolyte Sabot & Thérèse-Julie Massardier

Le jeudi 13 juin 2019, par Michel Guironnet, Thierry Sabot

Lorsque j’ai commencé mes recherches généalogiques, je ne savais rien sur mes arrière-grands-parents, pas même leurs prénoms. Mais il y avait cette vieille photographie, au milieu d’autres, dans une boîte à chaussures où j’aimais fouiller. Au dos, au crayon de papier, la mention de deux prénoms : Jean-Hippolyte et Thérèse-Julie. Mais qui étaient-ils ? C’est par cette question que je suis « entré » en généalogie... (Thierry Sabot).

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Jean-Hippolyte Sabot et Thérèse-Julie Massardier

"Jean-Hypolite" (c’est ainsi écrit sur son acte de naissance) nait à 8 heures du matin le 15 janvier 1851 à Montfaucon en Haute-Loire. Il est le fils de Joseph Sabot, 22 ans, tailleur d’habits, et de Marie Ponson [1].
En début d’après midi, Joseph va faire la déclaration en mairie, accompagné de Jacques Ponson, 38 ans. C’est l’oncle maternel à l’enfant, il est lui aussi "tailleur d’habits".

En 1851, le couple (Joseph 21 ans, Marie 27 ans) est recensé, avec le petit hypolite âgé de 2 mois, dans le quartier du Centre, place de l’école. Ils sont voisins des instituteurs communaux : Gilbert Clemensat et sa femme Françoise Blein avec leurs cinq enfants.

Cinq ans plus tard, dans le recensement de 1856, la famille habite maintenant rue Notre Dame. Joseph est "tailleur d’habits" et "boiteux".
Le 1er octobre 1860 nait, à 4 heures du matin, leur fille Marie Marguerite.

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Jean-Hippolyte Sabot, soldat de la République
Les rubriques de sa fiche matricule
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Extrait de sa fiche matricule avec son état-civil et sa description physique.

En 1871, "Jean Hippolyte" est recensé pour faire son service militaire. Sa fiche matricule est "en ligne" dans les archives du recrutement militaire de la Haute-Loire [2].

Jean-Hippolyte est, comme son père, tailleur d’habits à Montfaucon. "Cheveux et sourcils blonds, yeux roux, front couvert, nez ordinaire, bouche moyenne, menton rond, visage ovale, teint pâle", il n’a pas de "marques particulières" et mesure 1 mètre 59.

Au tirage au sort, il lui échoit le numéro 121 ; ce qui lui vaut de ne pas être mobilisé. Il reste toutefois astreint aux "périodes d’exercices" :

  • Au 30e Bataillon de Chasseurs à pied, du 21 août au 16 septembre 1878
  • Au 12e Bataillon de Chasseurs à pied (à Sathonay, à côté de Lyon) du 22 août au 17 septembre 1880
  • Passé dans l’armée territoriale le 1er juillet 1881
  • Période d’exercices au 101e Régiment Territorial d’Infanterie du 13 au 25 avril 1882

"Jean Hypolite", "tailleur d’habits", se marie à 31 ans le 7 juin 1882 à Montfaucon avec Thérèse-Julie Massardier "ménagère" de 24 ans, née à Saint Pal de Mons le 2 septembre 1857. Elle habite avec son père, Jean-Baptiste, veuf depuis dix ans [3], à La Rullière, hameau de Saint Didier la Séauve.

Leur acte de mariage est analysé dans l’article sur les actes d’état-civil postérieurs à 1792.
Le 3 octobre 1884 nait à Montfaucon Marie Joséphine, leur premier enfant.
Le 27 septembre 1886, naissance à Montfaucon de son fils Jean Cyprien [4]

Vers 1888, la famille Sabot quitte le Velay pour s’installer à Firminy dans la vallée de l’Ondaine : exode rural et attrait de la ville industrielle, un parcours classique à la fin du dix-neuvième siècle.

Deux observations portées sur sa fiche matricule le confirment :

« A transféré son domicile à St Just-Malmont, canton de St Didier, le 30 mars 1888 »

« Réside à Firminy, place du Champ de Mars N°12, (à compter) du 12 août 1892 (juridiction de Montbrison) »
En fait, il habite déjà à cette adresse à Firminy depuis 1889 puisque le 6 août y nait Joseph Charles Sabot, son deuxième garçon.

C’est dans le studio du photographe Ennemond Granger, 14 rue Verdié à Firminy que le couple Sabot Massardier pose, vers 1920, pour la postérité. Il décède à Firminy le 15 juin 1927.


[1Le mariage de Joseph Sabot et "Marie Ponçon" est célébré à Raucoules le 2 février 1850. Joseph Sabot, 20 ans, est encore mineur. Il est « enfant posthume » puisque né « au lieu du Château » à Montregard le 25 octobre 1829 alors que son père Jean Baptiste est décédé le 10 septembre 1829. Sa mère, Marguerite Souchon, habite avec Joseph « aux Pinatelles » à Raucoules. « De son vivant » Jean Baptiste était « tailleur d’habits »…métier, au fil des ans, devenu une tradition familiale !
Marie Ponçon, 28 ans, est née « à Houmey » à Raucoules le 27 janvier 1822. Elle est la fille de « feu Jean Ponçon » décédé à Montfaucon le 27 novembre 1842, et de "vivante" Marie Colombet. Voir l’article "Une lettre glissée entre les pages d’un registre".
Huit jours plus tard, à Raucoules, a lieu le mariage Massardier Fauvet d’où est issue en 1857 Thérèse-Julie, la future épouse d’Hypolite Sabot !

[2Page 96/221 du registre 1R 785

[3Sa femme, Thérèse-Julie Fauvet, est décédée à Saint Didier la Séauve le 16 octobre 1872

[4Soldat au 2e Régiment d’Infanterie, 9e Compagnie ; il meurt des suites de ses blessures de guerre, à 32 ans, le 17 juillet 1918, à l’Ambulance 16/4 à Sezanne dans la Marne.

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12 Messages

  • Merci Thierry pour ce passionnant article. Cette photo de Jean Hippolyte et Thérèse Julie est superbe.

    J’ai eu plus de chance que toi, car mon père a laissé un vieil album où il y avait les photos de mes arrière-grands-parents paternels. Etant fils unique, d’un père lui-même fils unique, c’était sans doute important pour lui de rassembler ces quelques éléments d’histoire familiale.

    Ma passion pour les recherches généalogiques et historiques a débuté quelques années avant son décès, il a ainsi pu me transmettre quelques informations qui m’ont incité à démarrer mes recherches.

    Bien amicalement.

    André

    Répondre à ce message

    • Quelle chance, André !

      Mon père ne m’a jamais rien dit sur ses aïeux et pourtant il y avait à raconter, comme je l’ai trouvé aux archives et écrit dans mes livres.
      Je ne lui en veux cependant pas,car depuis j’ai compris, qu’étouffé dans sa jeunesse par le terrible Auguste et son éducation plus que cléricale, mon père a subi un véritable traumatisme et en a souffert énormément toute sa vie d’adulte.
      Amicalement
      Pierrick

      Répondre à ce message

      • Bonjour Pierrick,

        Je comprends tout à fait que nos parents soient restés muets sur certains souvenirs trop douloureux pour arriver à les transmettre. Même pour mon père ! Mes recherches ont permis de lever quelques coins du voile et c’est là tout l’intérêt de la généalogie qui permet de restituer toute l’histoire familiale.

        Bien amicalement.

        André

        Répondre à ce message

  • Bonjour,
    Voici un an à peu près, ici sur le site, une personne parlait de ses ancêtres retrouvés dans une boite en carton, je ne saurais dire pourquoi, ça m’a inspiré pour faire un poème, qui depuis est sorti aux éditions Beaurepaire :
    Dans la vieille boite en carton
    Dans la vieille boite en carton,
    Ce cache des morceaux de vie,
    Parvenu jusqu’à moi au hasard des transmissions,
    Juste un peu de poussière qui avait investie,
    Le plus précieux des trésors,
    Comme la gardienne de notre mémoire,
    Elle était là encore,
    Reposant sans le savoir,
    Léguer le souvenir d’un temps passé,
    Comme l’horloge du salon qui égraine
    Les secondes, dans un calme réconforté,
    De ses tic-tacs, comme une rengaine.
    Dans la vieille boite en carton,
    Qui c’était endormi,
    Dans le grenier sous de vieux chiffons,
    Un peu abasourdi, même endolori,
    Sous les combles, l’espace d’un oubli,
    De ses photos jaunies,
    Rescapées de l’ouvrage du temps,
    Histoire de leurs redonner vie,
    L’espace d’un instant.
    Ses photos devenues orphelines,
    Par ce gardien du temps,
    Devenues muettes et anodines,
    Comme ses soldats du régiment.
    Dans la vieille boite en carton,
    Se cache des traces intimes de ces gens,
    Qui forme ma famille, déposé là, par abandon,
    Vous laissant tous ainsi, si sérieusement,
    Si gravement, comme des témoignages,
    Dans cet écrin où cette lignée,
    Repose comme des guerriers, tendres et sages,
    Après une vie de labeur et d’outrage,
    Vous qui aurez à jamais toutes mes pensées.
    Grands-pères, grands-mères, oncles et tantes.
    Dans cette vieille boite en carton,
    Qui somnoler comme des vieux qui se lamentent,
    Toutes plus riches en émotions.
    J’aurai partagé vos instants de vie.
    Merci pour ce voyage extraordinaire,
    Que vous m’avez offert.
    J’en suis plus riche qu’avant de l’avoir ouvert.
    Ces photos floues, mal cadrées,
    Des bonheurs qu’on attrape au vol,
    De ces matins qui s’étiolent,
    Et me voilà heureux de vous avoir rencontré.

    Bon courage...

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  • Toujours émouvant de "retricoter" son histoire familiale...
    "Remettre ses ancêtres au monde", comme je le dis souvent, c’est une émotion toujours renouvelée !
    Chanceuse que je suis, car je possède même le livret de famille de mes arrière-grands-parents et de très nombreuses photos... mais c’était sur Paris ; en 1894 pour leur mariage...

    Grâce à ce site et à une précédente recherche, j’ai découvert les archives des cimetières, ressource que je n’avais pas encore explorée des archives numérisées de Paris. Grand merci LA GAZETTE.

    Toujours beaucoup de plaisir à me triturer les méninges le vendredi et souvent aussi, les jours suivants !

    Par contre, j’ai déjà proposé par 2 fois, une photo accompagnée de son dossier pour une entraide photographique, pour l’une de mes élèves de l’atelier de généalogie que j’anime, et toujours aucune nouvelle de réception de "notre dossier" en retour...

    Bonne continuation à chacun

    Répondre à ce message

  • Une photo pour la postérité où comment débuter en généalogie... 14 juin 2019 13:35, par Micheline FERREAU-PASQUET

    Bonjour Thierry
    Très bel article qui me fait revivre mes découvertes de photos sur un album recouvert de velours avec des photos sans nom ,ni date seulement et c’est beaucoup : le nom et l’adresse du photographe parisien. d’autres photos aussi dans une boite à chaussures qui restent inconnues !!! Maintenant aussitôt que j’ai une photo j’inscris la date et le nom des photographiés... pour mes descendants..
    Bien amicalement
    Micheline

    Répondre à ce message

    • Bonjour Micheline,

      C’est un plaisir de vous retrouver à l’occasion de cet article de Thierry. Bon réflexe effectivement que d’identifier toute nouvelle photo. J’ai eu la chance pour ma part que mon père ait identifié de nombreuses photos sur le vieil album de famille. J’ai pu aussi compléter mes archives photographiques grâce, entre autres, à geneanet, mais aussi à des cousins plus éloignés.

      Je vous souhaite un bel été.

      Bien amicalement.

      André

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      • Une photo pour la postérité où comment débuter en généalogie... 16 juin 2019 09:10, par Micheline FERREAU-PASQUET

        Bonjour André,
        Merci pour votre message, nous profitons toujours de cette super gazette de Thierry pour communiquer.
        Je viens de me lancer à corps perdu sur les archives de Seine St Denis numérisées et accessibles pour nous .Je suis toujours à la recherche de ma tri-aïeule de Neuilly Plaisance que j’avais soumis à Thierry mais malgré les très nombreux témoignages de recherches de lecteurs, je suis restée au point zéro enfin 1911. Je ne perds pas espoir ..
        Bon été à vous aussi et à bientôt sur la gazette
        Amitiés
        Micheline

        Répondre à ce message

  • Merci de nous faire partager votre passion née de deux photos qui tisseront votre aventure familiale et votre professionnalisme en généalogie.
    J’ai eu il y a près de 30 ans la même chance en recevant d’une cousine très âgée le don de photos et de ses propres archives, parce qu’elle avait compris que j’en ferai bon usage.

    La passion et le devoir de mémoire de mes ancêtres m’emmenèrent dans ce passé devenu un monde parallèle où vivent 1200 individus. Fort des archives en ligne j’ai pu écrire l’histoire de cette grande famille au cours de 4 siècles et je vais éditer un ouvrage de 170 pages en 50 exemplaires destinés à mes proches.

    Ce sera à eux de continuer ce travail et d’y ajouter ceux qui seront nos descendants… travail ardu car j’ai eu 6 enfants qui m’ont offert 11 petits-enfants…

    Et un grand merci à Geneanet !

    Jean-Edouard

    Répondre à ce message

  • Bonjour, et merci pour avoir narré une histoire touchante bien que banale… le père déjà mort quand l’enfant naît, un autre quand l’enfant se marie… On imagine les pensées émouvantes et les larmes retenues lors de ces deux événements. C’est mieux qu’une histoire inventée. On aimerait avoir d’autres faits qui ont émaillés ces vies bien de chez nous.

    Répondre à ce message

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