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Hôtel du Lion d’Or tenu par Gillot

Le vendredi 27 juin 2025, par Michèle Dreux
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Mais qui sont les personnages sur cette carte postale du début du XXe siècle : la famille Gillot ? Je vais essayer de le découvrir à l’aide des documents existants aux archives départementales d’Indre-et-Loire.

Pour commencer cette recherche, je vais explorer les recensements de la commune de Luynes, ils vont me permettent de trouver un instantané d’une famille telle qu’elle se composait à un instant précis pour ceux qui vivaient sous le même toit. Les recensements systématiques effectués tous les cinq ans ont eu lieu pour la première fois en 1831, cependant ils sont très lacunaires, c’est seulement à partir de 1836 qu’il est possible de les trouver en ligne sur les différents sites des archives départementales, en Indre-et-Loire, la période couverte va de 1836 à 1946. Les informations notées sont nombreuses : la rue ou le lieu-dit, le nom du père dénommé très souvent comme « chef de famille », la mère, les enfants du plus âgé au plus jeune, les grands-parents, les oncles, les tantes, les neveux et nièces, les personnes sans lien familial mais vivant avec la famille. Pour chacun des noms inscrits il est précisé l’âge ou l’année et le lieu de naissance, la profession et quelquefois le nom de l’employeur.

Sur le recensement de Luynes en 1896 (vue 64), parmi les nombreux employés du domaine de Panchien on trouve le couple Joseph Gillot et Adèle Aujumier.

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• Joseph Gillot âgé de 35 ans, chef de ménage est domestique au domaine de Panchien
• Adèle Aujumier femme Gillot âgée de 28 ans, son épouse. Elle aussi est domestique au domaine de Panchien.

Puis sur le recensement à Luynes en 1901 (vue 15) la maison portant le numéro 9 de la rue des Halles, nous livre le nom de quelques-uns des personnages qui se trouvent sur la carte postale.

• Joseph Gillot 40 ans chef de ménage, maître d’hôtel patron
• Adèle Aujumier 33 ans sa femme, maîtresse d’hôtel patronne
• Henri Gillot 5 ans leur fils
• Berthe Maignant 14 ans domestique chez monsieur Gillot
• Albert Costes 25 ans clerc de notaire, pensionnaire chez Me Lasalle, pensionnaire chez monsieur Gillot

Au fil des recensements, sous le toit de Joseph Gillot et Adèle Aujumier, seul le nom des domestiques et des pensionnaires change.

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A compter de ce recensement, l’année et le lieu de naissance des habitants sont précisés, Joseph Gillot est né à Cléré-les-Pins en 1861 et Adèle Aujumier à Luynes en 1867, leur fils Henri Louis est né à Luynes en 1895.

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Depuis 1836, les recensements sont effectués tous les cinq ans, mais en raison de la première guerre mondiale, celui de 1916 n’a pas été réalisé.

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En 1921, selon le recensement : Joseph Gillot et son épouse demeurent rue de l’Hôpital à Luynes et aucune profession n’est mentionnée.

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La famille Gillot a donc quitté la rue des Halles et l’Hôtel du Lion d’Or entre le recensement de 1921 et celui de 1926. Nous savons que Joseph Gillot est né à Cléré-les-Pins en 1861 et son épouse Adèle Aujumier à Luynes en 1867, ont-ils pris leur retraite ?

La fiche d’immatriculation de Joseph Gillot au registre analytique du commerce, précise qu’il a commencé son activité le 1er octobre 1900 et qu’il a cessé son activité le 15 janvier 1922.

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Après quelques recherches dans l’état civil, l’arbre généalogique de la famille Gillot prend forme.

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Retour sur notre carte postale, le petit garçon Henri Louis Gillot, le fils du maître d’hôtel, est très probablement âgé de 7 ou 8 ans, il est né en 1895, la photo a sûrement été prise vers 1903. Henri se trouve devant au centre de la photo, son père est le personnage à gauche avec un grand tablier, et sa mère à droite avec un tablier blanc, derrière on aperçoit un homme plus âgé, Joseph Gillot le père de notre maître d’hôtel, sur la gauche se trouve Clémence Panvert la mère de Joseph Gillot et à côté d’Adèle Aujumier sa mère Solange Lefebvre. En ce début de XXe siècle il est habituel de faire réaliser des photos de famille qui deviennent des cartes postales et sont envoyées à la famille et aux amis afin de montrer sa réussite sociale.

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Joseph Marcellin Marie Gillot notre maître d’hôtel a épousé Adèle Marie Camille Aujumier le 1er juillet 1884 en la mairie de Luynes. L’acte de mariage précise que Joseph est âgé de 23 ans et 3 mois et demeure rue Sourde à Luynes où il exerce la profession de cultivateur, ses parents Joseph Gillot et Clémence Panvert sont cultivateurs à Saint-Symphorien, un hameau de la commune d’Avrillé. Adèle est une jeune fille âgée de 16 ans 11 mois, elle demeure chez ses parents : François Aujumier et Solange Lefebvre qui habitent rue Sourde à Luynes et sont cultivateurs. Joseph travaillait-il comme employé chez les parents d’Adèle ?

Quelques mois après leur mariage, Joseph et Adèle quittent la rue Sourde. Nous les retrouvons au domaine de Panchien, toujours sur la commune de Luynes, où en juin 1895 nait leur fils Henri Louis Joseph. Joseph est cocher, Adèle domestique, ils vivent et travaillent au domaine de Panchien jusqu’en 1900.

1900, est une année de grand changement pour Joseph Gillot 39 ans et son épouse Adèle Aujumier 33 ans : ensemble ils vont exploiter le fonds de commerce de l’hôtel du Lion d’Or rue des Halles à Luynes. A partir du 1er octobre 1900 Joseph délaisse son métier de cocher. Il devient maître d’hôtel et passe ainsi du statut de domestique à celui de patron. En tant que maître d’hôtel il gère l’approvisionnement et la confection des repas pour les pensionnaires, les clients de passage, sa famille et les employés, il reçoit les clients, en bref il gère la totalité de l’hôtel et en assume toutes les responsabilités. En ce début de XXe siècle, le travail des femmes n’est pas officiellement reconnu pourtant elles ont une fonction importante et indispensable mais réduit à un rôle de subalterne. Adèle seconde son mari, en faisant le service au café, au restaurant, le ménage dans les chambres, mais aussi toutes les tâches domestiques au sein du foyer. A L’aide du registre des hypothèques je vais chercher si Joseph et Adèle ont acheté le fonds de commerce de l’hôtel ou s’ils l’ont tout simplement loué.

Les deux premières lignes concernent une obligation et un remboursement de 2500 francs en janvier 1904, la troisième ligne un acte de cession établie par le notaire Lasalle, enregistrée aux hypothèques le 3 octobre 1900 pour un fonds de commerce de maître d’hôtel et pour les deux lignes suivantes, il s’agit de l’acquisition d’une maison à Luynes enregistrées en janvier 1903 par un acte notarié établi par le notaire Blusson.

Ensuite la fiche hypothécaire permet de dresser la liste des immeubles acquis ou cédés par Joseph Gillot et de faire des recherches dans les registres pour connaitre la nature de ces différentes transactions. La date mentionnée est celle du jour de l’enregistrement de l’acte notarié dans le registre des hypothèques afin de faire payer les droits de mutations des immeubles dûs par l’acquéreur :

• Janvier 1903 : acquisition immeuble de l’hôtel 8000 francs
• Janvier 1904 : acquisition d’un terrain à Luynes 600 francs
• Novembre 1911 : acquisition d’un terrain à Luynes 70 francs
• Juillet 1920 : acquisition de caves au Talus des Guignes à Luynes 100 francs
• Octobre 1920 : acquisition d’une maison rue de l’Hôpital 8000 francs
• Février 1922 : cession de l’immeuble de l’hôtel 25000 francs
• Décembre 1928 : acquisition d’un terrain à Luynes 300 francs
• Juin 1929 : acquisition d’un terrain à Luynes 345 francs
• Décembre 1935 : échange de terrain à Luynes
• Février 1946 : cession de la maison rue de l’Hôpital et divers terrains 125000 francs.

Le premier octobre 1900 par un acte notarié établi par Me Albert Lasalle notaire à Luynes, Joseph Gillot et Adèle Aujumier deviennent officiellement propriétaires du fonds de commerce de l’Hôtel du Lion d’Or. Leur achat comprend la clientèle et les différents objets tant mobilier que marchandises et matériel servant à l’exploitation de ce commerce. Tous les meubles sont listés dans chacune des pièces servant à l’activité : salle de café, salles à manger, corridor, cuisine, chambres, terrasse, sans oublier le grenier et la cour. On y trouve un grand nombre de tables, de chaises, de bancs, de porte- manteaux, de lampes, et de la vaisselle en grande quantité : assiettes, verres, couverts, plats etc., ainsi que tout le matériel servant à faire la cuisine dont un fourneau, des baquets, une batterie de cuisine, un moutardier. Les six chambres sont meublées chacune d’un bois de lit, d’un matelas, de traversins ou d’oreillers, de couvertures. Dans une armoire on trouve des couvertures, du linge de toilette, des serviettes, des rideaux, des torchons, des stores, des nappes. La valeur de chacun des objets est estimée et ils sont décrits précisément, par exemple la nature du bois pour les tables, les chaises et les bans, les verres à absinthe, à Madère ou encore à Champagne, les tasses à thé ou à café, des jeux de cartes et même un billard avec tous ses accessoires. Le tout représente une valeur de 2411 francs. Puis vient la liste de toutes les marchandises neuves qui sont essentiellement de la bière, de la limonade, un grand nombre de bouteilles de vin dont Vouvray, Monbazillac, Saumur, Bourgueil, ainsi que du vin ordinaire blanc et rouge et de nombreux alcools dont Vermouth, Porto, Quinquina, Banyuls, Chartreuse, Menthe, Prune, Anisette, Curaçao, Rhum, Eau de vie, le tout estimé pour la somme de 739, 45 francs.

Ce fonds de commerce appartenait en propre à Mme Antoinette Victorine Poujet, veuve de Mathurin Louis Aubry, depuis le décès de ce dernier en décembre 1887. En 1900, Antoinette est âgée de 64 ans, elle souhaite vendre son établissement et mandate Albert Lasalle notaire à Luynes pour lui trouver un acheteur. Le notaire fait passer une dizaine d’annonces toutes identiques dans le journal L’Union Libérale entre avril et juillet 1900. Ce qui pourrait expliquer le faible montant de cette vente, ou bien les acheteurs ont-ils payé un montant différent de celui noté dans l’acte ? Les pots-de vin ou dessous de table étaient une pratique très répandue en ce début de XXe siècle.

M et Mme Gillot prennent ledit fonds de commerce et ses accessoires dans l’état où il se trouve et Mme Aubry ancienne aubergiste s’interdit formellement d’exploiter à l’avenir un fonds de commerce analogue dans un rayon de 12 km autour de Luynes. Le prix total d’un montant de 2150.45 francs a été payé hors de la vue de notaire et Mme Aubry reconnait avoir perçu ce montant et en donne quittance aux acheteurs sans aucune réserve. D’après Jean Fourastié dans son ouvrage « D’une France à une autre, avant et après les Trente Glorieuses » paru en 1979, ces 2150 francs représentent environ 7000 heures de travail d’un manœuvre, soit environ le revenu de trois années de travail sur une base de 50 heures par semaine.

Ce même jour, 1er septembre 1900, Mme Aubry leur donne à titre de bail à loyer pour une période de six ou neuf années à compter du 1er novembre 1900 la maison dans lequel ils vont exploiter ce fonds de commerce. Les preneurs s’engagent à tenir la maison garnie de meubles, objets et marchandises pour une valeur suffisante pour répondre des loyers. Ils s’engagent aussi à entretenir la maison et les dépendances en bon état de réparation locative de manière à les rendre de même à leur sortie. Le loyer annuel d’un montant de 500 francs devra être payé chaque année le 1er novembre en l’étude de Me Lasalle.

Le métier de maître d’hôtel convient à Joseph, les pensionnaires sont les clercs qui travaillent chez les notaires de Luynes, une clientèle fidèle. Les heures de travail sont importantes et les affaires sont florissantes. En 1902, Joseph Gillot et son épouse envisagent de faire l’acquisition des locaux de l’Hôtel du Lion d’Or. Bien avant la fin du bail, ils procèdent donc à sa résiliation et le 24 décembre 1902 pour la somme de 8000 francs, Ils achètent la maison et les dépendances dans laquelle ils tiennent l’hôtel. Le jour de la signature de l’acte, Joseph paye 4000 francs, provenant de ses économies et s’engage à payer le reste des 4000 francs restant dus dans huit ans, tout en versant chaque année des intérêts taux de 4%. Cet engagement sera strictement respecté et les 4000 francs restants dus seront payés le 24 décembre 1910.

La maison utilisée comme café, restaurant, hôtel est située rue des Halles et Place de l’Hôtel de Ville Elle est constituée de deux bâtiments contigus et comprend une grande salle de café, une petite et une grande salle de restaurant, une grande cuisine équipée d’un fourneau et d’une pompe, une terrasse donnant sur la place de l’Hôtel de Ville, au premier étage six chambres dont deux avec une cheminée et un grand grenier au-dessus des chambres. Dans une cour donnant sur la place se trouvent : une grande écurie avec une fosse à fumier et un poulailler, une autre pompe, un appentis et des lieux d’aisance, le tout accessible par un portail. Cette acquisition comprend aussi deux caves en roc situées Place des Douves : une petite place proche de l’hôtel, située derrière les halles le long du mur du château.

Joseph Gillot ne se contente pas de sa clientèle quotidienne, il organise également de grands banquets, comme ce 25 janvier 1903 où 150 vignerons fêtent dignement la Saint-Vincent, le déjeuner est suivi d’un bal pour la jeunesse. Un évènement pour la commune de Luynes que le journal local relate dans un petit encart.

Quelques années après l’achat de cet immeuble, les époux font établir, en août 1907, par Me Blusson notaire à Luynes, une donation mutuelle réciproque de tous leurs biens dans le but d’éviter les problèmes de succession si l’un d’eux vient à décéder.

Déjà sept années que le couple exploite l’hôtel, aidé dans les tâches simples par leur fils Henri âgé d’une dizaine d’années. Joseph espère que son fils poursuivra l’exploitation de l’hôtel. Malheureusement le décès du petit Henri, à l’âge de 12 ans, le 28 novembre 1907 bouleverse tous ses plans. Dès 1908, c’est Louise Hélène Langeville, âgée de 13 ans, nièce de l’épouse de Joseph qui est hébergée à l’hôtel en tant que domestique.

A partir de 1920, Joseph Gillot, alors âgé de 59 ans songe à vivre de ses rentes. Il envisage de mettre en vente son hôtel et de quitter le logement au premier étage où avec son épouse ils vivent depuis une vingtaine d’années. Joseph et Adèle ont bien géré leur hôtel, ils ont beaucoup travaillé et réussi à faire de bonnes économies. En juillet 1920 ils procèdent à l’acquisition d’une cave et d’un petit terrain aux Talus des Guignes à Luynes pour la somme de 100 francs qu’ils payent comptant. Trois mois plus tard, en octobre 1920, ils font l’acquisition rue de l’hôpital d’une maison avec trois caves en roc, la maison donne sur une cour et il y a un terrain en friche au-dessus des caves, le tout pour la somme de 8 000 francs qu’ils règlent comptant le jour de la signature de l’acte. La maison comprend au rez-de-chaussée deux chambres donnant sur la rue et deux autres chambres donnant sur la cour, deux chambres au premier étage et un grenier au-dessus, une maison modeste mais qui leur permettra de vivre confortablement après la vente de l’hôtel. Selon le convertisseur de l’Insee, 8 000 francs seraient équivalents à environ 10 000 euros en 2025.

Par un acte notarié établi par Me Vernet notaire à Luynes le 28 janvier 1922, Joseph Gillot et son épouse Adèle Aujumier qui demeurent maintenant rue de l’Hôpital à Luynes, cèdent à Paul Cendrier l’immeuble connu sous le nom l’Hôtel du Lion d’Or. Cette vente est réalisée pour la somme de 25 000 francs dont 7000 francs sont payés comptant hors de la vue du notaire. Quant aux 18000 francs restants, Paul Cendrier s’engage à payer 2000 francs le 15 janvier de chaque année pendant neuf ans avec des intérêts aux taux de 6%. Paul Cendrier, célibataire né le 15 mars 1889 à La Champenoise dans l’Indre exploite l’Hôtel du Lion d’Or à compter du 15 janvier 1922 et ce jusqu’au 3 février 1939.

Après la vente de leur hôtel, Joseph et Adèle Gillot vivent désormais dans leur maison rue de l’Hôpital à Luynes. Adèle y décède en aout 1931 et Joseph en décembre 1952.

Dès l’arrêt de l’exploitation de l’Hôtel du Lion d’Or par Joseph Gillot et son épouse Adèle, Louise Langeville leur nièce retourne vivre chez ses parents rue Victor Hugo à Luynes, elle reste chez eux pendant quelques années et exerce la profession de journalière. Quelques années plus tard, nous la retrouvons au lieudit Les Planches toujours à Luynes en tant que servante chez Mme Suzanne Herpin et peu après le décès d’Adèle Gillot en aout 1931, Louise vient habiter chez son oncle Joseph Gillot rue de l’Hôpital, elle ne quittera plus cette maison.
Le fils unique de Joseph et Adèle Gillot est décédé depuis de nombreuses années. C’est donc Louise Langenville qui s’occupe de son oncle après le décès de son épouse en 1931. Joseph vieilli, il a besoin d’aide dans son quotidien. Elle s’installe donc chez Joseph rue de l’Hôpital. Leur cohabitation dure jusqu’au décès de Joseph en décembre 1952.

En février 1946, Joseph âgé de 85 ans, vend la totalité de ses biens à sa nièce Louise, la maison rue de L’Hôpital, la cave située au Talus des Guignes, la totalité des terrains qu’il a acquis tout au long de sa vie, ainsi que ceux reçus via l’héritage de son épouse. Une petite dizaine de terrains dont les superficies varient en un et soixante ares. Ils sont tous situés sur la commune de Luynes. Le prix de cette vente est fixé à de 125 000 francs, l’équivalent d’environ 13000 euros en 2025 selon le convertisseur de l’Insee. Joseph Gillot reconnait avoir reçu le montant de 80 000 francs hors de la vue du notaire, et Louise s’engage à lui verser une rente viagère de 6000 francs au 1er janvier et au 1er juillet de chaque année. Il est peu probable que Louise ait payé le montant de cette transaction. C’est une façon pour Joseph de transmettre ses biens à sa nièce. Début décembre 1952, Joseph est malade, il rédige un testament où il institue Louise comme sa légataire universelle. Lors du décès de Joseph, Louise rentrera en possession de tous les biens que son oncle ne lui a pas cédé lors de la transaction de 1946. Il n’a conservé que des obligations pour une valeur globale de 61117 francs, environ 1500 euros. Agé de 91 ans, Joseph s’éteint le 21 décembre 1952 en son domicile. Louise reste vivre dans sa maison rue de l’Hôpital où elle exerce la profession de lingère jusqu’à son décès. Elle nous quitte en 1967. Elle avait 67 ans.

Dans les années 1950 - 1960, j’avais alors une dizaine d’année et dans les habitations, on trouvait beaucoup de napperons brodés ou en dentelle destinés à décorer. Ils servaient de chemin de table ou bien encore ils étaient placés sous un objet sur les tables basses, les tables de nuit, les guéridons et autres petits meubles. Ma mère en possédait une grande collection et après chaque lessive, je me souviens d’en avoir apporté régulièrement chez Mademoiselle Langeville. Elle les repassait et les amidonnait très soigneusement.

Dans sa cuisine, la cuisinière à bois fonctionnait toute l’année. Des fers à repasser de toute les formes chauffaient en permanence sur le coin de sa cuisinière. Je garde le souvenir d’une vieille dame très gentille mais toujours habillée en noir.

Sources :
Documents personnels et Archives départementales d’Indre-et-Loire :
Recensements 1886 à 1936 : Luynes registres 6NUM5/139/011 à 6NUM5/020.
Actes d’état civil : Luynes registres 6NUM8/139/007 à 6NUM8/139/016.
Registres des hypothèques : 4Q5/6322 achat immeuble Hôtel du Lion d’Or, 4Q5/7589 cession de l’immeuble Hôtel du Lion d’Or, 4Q5/7444 achat maison rue de l’Hôpital, 4Q5/9661 cession maison rue de l’Hôpital et divers terrains.
Registre analytique du commerce : 3Q13/995 volume102 case 102, 3Q13/7657 volume 93 case 186.
Fiche des commerçants de Tours : Paul Cendrier 2018 W 10.
Registres des successions et absences : Gillot Joseph 1294W/500, 1294W/503.
Actes notariés : 3 E12/1448 achat fonds de commerce du Lion d’Or et bail location de l’immeuble.

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