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Accueil » Articles » Histoire locale » Histoire du Viennois » « Le drame de Saint-Clair »

« Le drame de Saint-Clair »

1re partie : pourquoi se méfier des journaux

Le jeudi 30 mars 2017, par Michel Guironnet

Tout commence, lors d’une recherche dans les anciens journaux sur le village de mon enfance, par la découverte de cet entrefilet dans « Le Journal de Vienne » du 8 mai 1895 : « Les eaux du Rhône ont rejeté sur le territoire de Saint-Clair le corps d’un jeune homme de 20 à 25 ans, qu’on suppose être l’une des victimes de la catastrophe survenue à Lyon, le 23 avril dernier ».

Il doit bien s’agir en effet de Saint Clair du Rhône, petit village au bord du fleuve, à une cinquantaine de kilomètres en aval de Lyon. Nous y reviendrons. Que s’est-il donc passé à Lyon ce jour-là ? Où, quand, combien de victimes ?

Une rapide recherche dans la presse locale me donne un article qui ne me renseigne guère ! Grâce à une recherche plus poussée, je trouve un article de « L’Express du Midi », quotidien de la région de Toulouse !, du mardi 23 avril 1895.

Faits divers : cinq jeunes gens noyés

"Lyon, 22 avril. Six jeunes gens, les quatre frères Lespinasse Jean, Jean-Marie, Léon et Joannès, âgés de 24,23 21 et 12 ans, demeurant chez leurs parents quai Saint-Clair, 6, et les deux frères Rormoy, Claude et Victor, âgés de 16 et 21 ans, demeurant rue Saint-Clair,45, étaient partis ensemble, dimanche, pour pêcher. Ils abordaient, le soir, en face du numéro 28, quai Saint Clair, quand leur barque a chaviré, et tous sont tombés à l’eau.
Soit qu’il fût dimanche, soit que les barques de sauvetage fussent cadenassées, aucun secours efficace ne put leur être porté. Un seul sauveteur, M. Pernet, chauffeur, put ramener Victor Rormoy  ; les cinq autres se sont noyés"

Les choses s’éclairent : c’est donc le dimanche 21 avril 1895, et non le 23 !, qu’a eu lieu le « drame de Saint Clair ». Il est facile maintenant de trouver d’autres articles dans les collections des journaux numérisés [1].
Les journaux locaux comme de grands quotidiens nationaux se font, les jours suivants, l’écho de cette quintuple noyade.

"Faut pas croire ce que disent les journaux"

Comme le chantait Daniel Balavoine ; "Faut pas croire ce que disent les journaux" Dans cette première partie, nous verrons que leurs articles ont souvent des contenus très proches voire identiques…mais présentent aussi bien des variantes sur la date et les circonstances du drame et même sur le nom des victimes !

Commençons par cet article paru dans « Le Stéphanois » du 23 avril 1895 :

« Quintuple noyade sur le Rhône.
Un drame épouvantable, qui plonge dans la plus grande douleur deux honorables familles d’ouvriers, s’est déroulé hier, à Saint-Clair. Cinq jeunes gens se sont noyés sous le regard de leurs parents impuissants à leur porter secours.
Les fils Ramoy, âgés de 16 ans et 20 ans, et les fils Lespinasse, âgés de 25, 20, 16 et 12 ans ; dont les parents sont très liés et demeurent Grande rue Saint-Clair ; étaient descendus pêcher sur la rive gauche du Rhône.

L’aîné des fils Lespinasse seul n’avait pas pris part à la partie de pêche. A midi et demi, il descendit pour rejoindre ses frères et ses amis, lesquels allèrent le chercher sur l’autre rive dans une barque.
Au retour, arrivés au milieu du fleuve, les pêcheurs s’aperçurent que leur barque faisait eau et qu’il leur était impossible de terminer le reste du parcours sans vider le bateau. Malheureusement, ils n’avaient point en leur possession de ces pelles de bois auxquelles les mariniers ont donné le nom d’agotiaux, et c’est avec leurs mains qu’ils essayèrent de puiser et de rejeter l’eau.

Ce moyen eut été suffisant pour prévenir une catastrophe, si pour accomplir leur travail d’épuisement tous ne s’étaient pas portés sur le même côté de la barque. Naturellement, le bateau eut quelques fortes oscillations qui firent passer l’eau par-dessus bord ; bientôt la barque coula et les six jeunes gens furent précipités dans le fleuve profond sur ce point de plus de dix mètres et semé de tourbillons.

Avant qu’on ait eu des rives aperçu le naufrage et organisé des secours efficaces, les malheureux jeunes gens ; qui avaient flotté quelques secondes à peine à la surface ; coulaient pour ne plus reparaître à l’exception d’un seul. Le plus jeune des fils Ramoy s’était, au moment où chavirait la barque, cramponné à la quille et se soutenant ainsi, il descendit le fleuve jusqu’à hauteur d’une platte située à 300 mètres en aval des abattoirs et du point où il avait naufragé. Des mariniers réussirent à le sauver.

Horrible détail : Madame Lespinasse assistait de sa fenêtre, qui a vue sur le fleuve, à ce terrible drame »

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Les plattes sur le Rhône à Lyon

D’importantes différences entre les journaux

Le drame a donc eu lieu, selon l’article, lundi 22 avril 1895 ; les victimes sont les jeunes Ramoy, au lieu de Rormoy, et Lespinasse.

Pourtant « La Croix » du mardi 23 avril, dans son édition nationale, et « L’Indicateur de Savoie » du 27 avril 1895 (ci-dessous) ; au texte rigoureusement identique ; donnent une autre date : « Samedi 20 avril, vers midi, à Lyon… » L’article est repris mot pour mot dans le « Supplément politique et agricole de La Croix de la Drôme » du 28 avril 1895.
Les noms des victimes concordent avec l’article du « Stéphanois » mais pas avec celui de « l’Express du Midi » ; un des seuls donnant les prénoms ; mais qui, lui, parle des « frères Rormoy » !

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« L’Indicateur de Savoie » du 27 avril 1895

Heureusement, les âges sont à peu près les mêmes partout…mais dans « L’Express du Midi » on comprend que le seul survivant est Victor Rormoy, 21 ans alors que tous les autres articles parlent du « jeune Ramoy » qui serait donc Claude âgé de 16 ans. Qui l’a sauvé ? « Des mariniers », « des sablonniers » ou « M. Pernet, chauffeur ».

Les adresses des parents des deux familles sont « 6 quai Saint Clair » et « 45 rue Saint Clair » dans l’un ; et « Grande rue de Saint Clair », sans autre précision dans l’autre… "Le Gaulois" grand quotidien national, dans son numéro du 22 avril 1895, parle "du faubourg Sainte-Claire" et de "la rue Sainte-Claire" ! Il s’agit d’endroits à Lyon, bien sûr ! Nous verrons que c’est loin d’être si simple.

Le Journal de Tournon » du 27 avril consacre également un article à ce « terrible drame qui s’est « déroulé dimanche à Lyon ». « Le sixième (passager de la barque)…a pu être sauvé par deux pêcheurs ».

Il y a même deux journaux néerlandais, les 26 et 27 avril, qui relatent les faits…et dans lesquels on retrouve « les frères Rormoy » au lieu de Ramoy !
Sans doute le texte de l’article a-t’il été transmis par télégraphe…d’où l’erreur sur le nom.
Voir en bas à droite sur cette page

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Les lieux du drame
Détail agrandi du "Nouveau plan de la ville de Lyon et de ses faubourgs" (1895)
N° 250563 sur le site des archives municipales de Lyon

Meuilles, agotiaux, plattes : l’article du "Progrès de Lyon"

Que dit « Le Progrès » le grand quotidien lyonnais ? Dans son numéro du lundi 22 avril 1895 parait un long article, très détaillé [2]. L’article du Progrès me semble le plus crédible et donne plein de détails. Il est reproduit ci-dessous in-extenso :

Cinq Noyés à St-Clair

Un épouvantable drame qui a fait cinq victimes s’est déroulé hier, en quelques minutes, sur le Rhône, à Saint-Clair, et a jeté la consternation dans ce quartier où, à cause de la vogue de la Boucle, régnait au moment où la catastrophe se produisait la plus vive animation.

Cinq jeunes gens, les trois frères Lespinasse, dont les parents habitent 6, grande rue Saint-Clair, et les deux frères Ramoy, qui demeurent au numéro 45 de la même rue, avaient passé leur matinée à pécher. De leur profession ces jeune gens étaient comme leurs parents, teinturiers ou apprêteurs : ils travaillaient dans les usines Faure, Cornu, Gantillon, Veuillot [3]. Ils employaient d’ordinaire leurs loisirs à pécher ; étaient, parait-il, très habiles, mais aussi très imprudents, car ils se risquaient sur le Rhône en barque sans qu’aucun d’eux sût nager.

Or le fleuve est à cet endroit particulièrement dangereux : on se souvient qu’il y a trois ans, deux jeunes gens, MM. Vallet et Grenet, s’étaient au moment de la vogue de Saint-Clair, qui a eu lieu en août, noyés à peu près au même endroit [4]. Le Rhône a sur ce point des profondeurs qui dépassent parfois dix mètres ; c’est ainsi qu’un homme de haute taille ne peut en se penchant, atteindre le fond avec une harpie de sept mètres. De plus il y a ce que les mariniers appellent dans leur langage professionnel, des « meuilles » c’est-à-dire des tourbillons particulièrement périlleux.

Les frères Lespinasse et Ramoy avaient fait une pêche assez abondante, lorsque vers midi un quart ou midi vingt, ils aperçurent l’ainé des Lespinasse, Louis, qui, après avoir travaillé dans l’usine qui l’employait, attendait au bord du Rhône, sur la rive gauche, opposée à Saint-Clair.
Ils résolurent d’aller le chercher ensemble et montèrent tous dans le barcot. Les choses se passèrent bien à l’aller : la traversée du Rhône se fit sans encombre en face des abattoirs, à peu près à la hauteur du numéro 43 de la Grande-Rue, mais les jeunes gens ne remarquèrent pas que leur bateau faisait eau. Sur la rive gauche, Louis Lespinasse monte et le chargement de la frêle embarcation fut alors porté à six personnes.

Les premiers coups de rame pour revenir sur Saint-Clair étaient à peine donnés que l’on aperçut l’eau s’infiltrer entre les planches mal jointes du barcot. Les jeunes gens n’avaient point avec eux ce que dans le langage des mariniers lyonnais on appelle des « agotiaux » c’est à dire ces sortes de pelles qui dans le nord sont dénommées « écopes » et qui servent à épuiser l’eau. Ils se mirent alors à puiser cette eau avec leurs mains dans le fond du bateau pour la rejeter au Rhône. Mais, accumulant imprudence sur imprudence, ils se penchèrent tous d’un même côté.

Ce qu’il était facile de prévoir arriva : le barcot chavira et fut bientôt retourné. Cinq des jeunes gens furent précipitée à l’eau. Nous avons dit plus haut qu’ils ne savaient point nager : tous furent noyés. Un seul resta, le plus jeune des frères Ramoy. Il eut la présence d’esprit de se cramponner à l’épave et se laissa aller au courant. Passant devant une « platte », il se mit à crier désespérément au secours.

Deux courageux sauveteurs, dont nous regrettons de ne pouvoir publier les noms, se précipitèrent alors dans un barcot qu’ils détachèrent de la rive, et firent force de rames, mais ce fut seulement après une course acharnée de trois cents mètres environ qu’ils purent attraper le jeune Ramoy, dont les forces commençaient déjà à s’épuiser, et qui paraissait, comme ses cinq malheureux camarades. voué à une mort certaine.
Ramoy fut transporté, tremblant encore de froid et de peur, à l’épicerie Cattelat [5] en face de laquelle le sauvetage avait été opéré, et où des soins empressés lui furent prodigués. Une fois réconforté on le reconduisit chez ses parents, 45, Grande rue Saint-Clair.

Ici se place une double scène émouvante de désespoir. De sa fenêtre, Madame Lespinasse mère avait pu apercevoir vaguement la barque emportant ses fils. Elle accourut avec son mari sur la place Bellevue où il leur était plus facile de se rendre compte de ce qui s’était passé. Presque en même temps arrivèrent les parents des frères Ramoy [6].

Le spectacle de ces pauvres gens qui pleuraient, se lamentaient, sanglotaient, était à fendre l’âme. Tous voulaient se jeter dans le Rhône et aller rejoindre les cadavres. Il a fallu l’intervention des témoins de ce drame pour les en empêcher et pour les ramener chez eux.
A l’heure où nous écrivons ces lignes, les cadavres ne sont pas encore retrouvés, malgré d’actives recherches, et l’on croit qu’ils n’apparaitront pas avant quatre ou cinq jours, à Pierre-Bénite probablement, où étant donné le peu de hauteur des eaux, ils seront arrêtés par le barrage.

Les frères Lespinasse étaient âgés, respectivement de 25, 23, 22 et 12 ans, les frères Ramoy de 20.et 16 ans.
Puissent les témoignages de sympathie dont ont été l’objet les parents des victimes de ce drame apporter un soulagement à leur affreuse douleur ; puisse aussi la leçon servir aux imprudents pécheurs qui s’aventurent dans ces parages dangereux.

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Au N° 6 de la Grande rue de Saint Clair
Le bâtiment blanc à cinq étages (à gauche) est le N° 6 de la Grande rue de Saint Clair où vivait
la famille Lespinasse, tout à côté de la Place Bellevue (à droite)

Interview exclusive par "Le Salut Public"

Ce journal lyonnais publie aussi un article très détaillé sur les circonstances de ce drame dans son édition du 22 avril 1895. Bien des faits nous sont déjà connus par les autres journaux. Il semble bien que ses articles soient plus ou moins "pillés" par ses confrères ! Comme "L’Express du Midi", mais un jour avant, il donne les noms, prénoms et adresses des victimes :

"...Six jeunes gens, les quatre frères, Jean Lespinasse, âgé de 24 ans ; Jean-Marie Lespinasse, 23 ans ; Léon Lespinasse, 21 ans ; Joannès Lespinasse, 12 ans, demeurant rue Saint-Clair, 6, et les frères Ramoy, Claude, âgé de 16 ans, et Victor, âgé de 21 ans, demeurant rue Saint-Clair, 45..."

"Le Salut Public" par contre, est le seul à avoir rencontré le jeune rescapé : "Nous avons pu l’interroger, et voici comment il nous a raconté l’accident :
Nous revenions pour déjeuner, vers midi, et nous montâmes dans le barquot ; comme nous avions fait très souvent le même voyage, et dans les mêmes conditions, nous étions sans inquiétude et nous chantions, bien que nous n’ayons rien pris à la pêche [7]. C’était mon frère Victor qui tenait les rames et nous savions tous qu’il connaissait son Rhône comme pas un.
Nous avions parcouru la plus grande partie du trajet, quelques mètres nous séparaient encore du « petit quai », lorsqu’un tourbillon saisit l’embarcation, la fit pencher d’un côté au point d’embarquer. Instinctivement, nous nous jetâmes de l’autre côté, tout tourna et nous fûmes précipités dans le fleuve.
Je m’accrochai à la barque. Le courant, très violent, m’emportait avec une rapidité extraordinaire. Je criai au secours. Du haut des quais, je voyais des gens gesticuler sans pouvoir me porter secours. Enfin je passai devant le bateau à laver que tient, au lieu dit Bellevue, M. Chady, lequel, voyant la situation dans laquelle je me trouvais, n’hésita pas un instant, sauta dans sa barque, fit force de rames dans ma direction et parvint enfin à me saisir et à me hisser dans son bateau. J’étais sauvé. Quant à mes camarades et à mon frère, ils ont disparu. Et le pauvre garçon éclata en sanglots, en nous montrant le fleuve d’un geste désespéré.

On devine le désespoir des parents, quand ils apprirent, par la rumeur publique, l’épouvantable malheur qui les frappait, celui surtout des époux Lespinasse qui venaient de se voir ravir leurs quatre enfants et qui maintenant sont seuls dans leur logis hier encore si gai et si animé.
La famille Ramoy se compose du père, de la mère et de cinq enfants. Celui qui s’est noyé hier, Victor, était âgé de vingt ans. Ainsi que son camarade Léon Lespinasse, il avait tiré au sort cette année. Et ce qu’il y a encore de particulièrement poignant dans ce drame, c’est que les victimes sont venues mourir exactement sous les fenêtres de leurs parents, qui habitent au n° 6 de la Grande-Rue-Saint-Clair, à Bellevue.

Sur l’ordre du parquet, immédiatement prévenu, des recherches ont été faites pour retrouver les cadavres des victimes. Jusqu’à présent ces recherches n’ont donné aucun résultat, et les pauvres enfants dorment encore de leur dernier sommeil au fond du fleuve.

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Les « plattes » des lavandières sur le quai Saint-Clair

Presse à sensation ?

Dans « Le Progrès illustré » du 5 mai 1895, il y a une gravure censée représenter la scène du drame, intitulée « La quintuple noyade de Saint-Clair » avec cette légende :

« La quintuple noyade de Saint-Clair

Quelle épouvantable catastrophe que cette quintuple noyade de Saint-Clair !
C’est un jour de repos, après une dure semaine de labeur. Six jeunes gens, ouvriers teinturiers, ont formé le projet d’une partie de pèche, dans un coin charmant et verdoyant de Saint-Clair, sur les bords du Rhône impétueux. Malheureusement, le sixième partenaire ne fut pas au rendez-vous, et lorsqu’il voulut traverser le fleuve pour les rejoindre dans le bac à traille, ses amis lui firent signe qu’ils allaient le passer dans leur barque ; mauvaise barque qui prenait l’eau de toutes parts.
Aussi, lorsqu’il fallut franchir les remous, terribles à cet endroit, la barque coula et les jeunes imprudents se débattirent au milieu du Rhône, luttant inutilement contre la mort. Seul, celui qui fut la cause involontaire de ce fatal accident, eut la présence d’esprit de se cramponner au bateau retourné, et fut presque miraculeusement sauvé.
Un détail poignant entre tous : la mère de ces victimes assistait des fenêtres de sa demeure à cet effroyable drame. Peut-on imaginer une scène de douleur plus cruellement émouvante ? »
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Gravure du "Progrès illustré"
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Le Temps du 23 avril 1895
Seul "Le Temps" affirme que les parents Lespinasse n’assistèrent pas au drame ! Qui croire ?

Pour lire la suite : les recherches et la découverte de leurs corps ; la véritable identité des victimes


[1Sur les sites « Mémoire et actualité en Rhône-Alpes », « Numelyo », « Gallica » et "RetroNews".

[2Merci aux documentalistes du « Guichet du Savoir » de me l’avoir communiqué.

[3L’entreprise de teinturerie sur étoffes "Pitrat & Cornu" était au 64 cours d’Herbouvelle. L’usine d’apprêt sur soie "Gantillon et Cie" était au 2 rue Malesherbes, à Lyon 6e.

[4« Salut Public » du 6 septembre 1892 : Double Noyade à Saint Clair.
La vogue du faubourg de Bresse a été attristée hier par un douloureux événement. Deux hommes se sont noyés. Voici dans quelles circonstances.
Des joutes avaient eu lieu sur le Rhône, dimanche dernier et, à l’occasion de la vogue, une revanche était donnée par les vainqueurs aux vaincus. Cette revanche a eu lieu sur la rive droite du Rhône, en amont du pont du chemin de fer de Genève. Il était quatre heures et demie, et les joules étaient terminées. Les vogueurs descendirent sur le bas-port du Rhône où leurs deux bateaux étaient amarrés, et commencèrent le déménagement des objets qui y étaient restés.
Tout entiers à leur travail, ils négligèrent d’attacher fortement les bateaux au rivage. Tout à coup, ils s’aperçurent que les barques, entraînées par le courant, très fort en cet endroit, venaient de se détacher et s’éloignaient rapidement du rivage.Ils essayèrent de se rapprocher de la rive, mais le courant, très violent, les en empêcha, et, insensiblement, ils descendirent le Rhône et arrivèrent devant le bac à traille de Saint-Clair.
Le bac ne pouvait naturellement dévier de sa route. Les barques, malgré les efforts de ceux qui les montaient, vinrent se précipiter sur le lourd bateau. Au moment où l’abordage allait se produire, les six rameurs, comprenant que leurs barques ne pourraient résister au choc et couleraient, s’élancèrent sur le bac. Quatre d’entre eux, MM. Charanson, Charmeil, Bertholon et Vallet neveu, réussirent à sauter ; mais deux autres, MM. Vallet et Grenet, tombèrent à l’eau. A ce moment, M. Vallet neveu voulut porter secours à son oncle. Il fut victime de son dévouement. Serré entre les deux barques, il eut les doigts de la main gauche broyés. On put heureusement le dégager. Les secours s’organisèrent rapidement pour tenter le sauvetage des deux naufragés, mais, hélas ! tous les efforts furent inutiles. En peu de temps, les deux malheureux disparurent sous les eaux, emportés par le courant. Des recherches furent immédiatement faites pour retrouver leurs cadavres, mais jusqu’ici elles n’ont pas abouti.
Voici le nom et le signalement des deux victimes : Félix Vallet, Grande-Rue-Saint-Clair, 45 ; âgé de 42 ans, taille moyenne, moustache blonde, pantalon blanc avec bande dorée, chemise blanche.
François Grenet, Grande-Rue-Saint-Clair ; âgé de 25 ans, taille au-dessus de la moyenne, moustache naissante, pantalon blanc, ceinture bleue, chemise blanche.
Tous deux ont une décoration épinglée à leur chemise.
Inutile de dire que ce douloureux événement a consterné la population du faubourg de Bresse et que la vogue, qui avait commencé si joyeusement, avait perdu tout son entrain après ce tragique événement.

[5L’épicerie Cattelat était située au numéro 54 du cours d’Herbouville, à Caluire.Tenue par François Cattellat, 65 ans, marié à Lyon le 6 décembre 1851 avec Marie Gilibert, 64 ans

[6Cette place est à la jonction de la grande rue de Saint Clair et de l’actuel cours Aristide Briand ; anciennement cours d’Herbouville.

[7Qui a raison ? Le Progrès dit que "les frères Lespinasse et Ramoy avaient fait une pêche assez abondante"

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