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Une petite fille, née en Haute-Saône, disparait en 1872 et réapparait à Paris en 1888… quelle a été sa vie entre ces deux dates ?

Le vendredi 19 septembre 2025, par Odile Eglin

Voici une demande d’entraide généalogique qui concerne une de mes aïeules. Celle-ci, découverte par hasard en dépouillant les registres, constitue un vrai "fantôme" familial, dont personne n’a jamais entendu parler ! Même sa naissance est ignorée !

Je perds complètement sa trace quand elle a 5 ans, lors du remariage de son père en 1872 à Champlitte-la-Ville, Haute-Saône, et découvre une mention de ban de mariage à Paris en 1888, où elle semble avoir une vie assez misérable, et meurt en 1895. Rien entre les 2 périodes !

J’aimerais qu’on puisse m’aider à éclairer les pérégrinations de cette petite fille.

Virginie Sophie Anastasie Hugot, 1867-1895

Jean-Baptiste Hugot, fils de Claude-François Hugot et de Madeleine Poisse, nait à Champlitte-la-Ville (70) le 26.1.1841. Il a une sœur Françoise Virginie née le 28.12.1851, qui épousera en 1878 Etienne Grappotte.

Au recensement de 1866, Jean-Baptiste qui a 25 ans, vit au domicile de ses parents avec sa sœur, il est déclaré comme agent d’assurances. Il est aussi vigneron.

A 26 ans, il épouse le 21.1.1867 une jeune fille de Saint-Andoche, Reine Anastasia Roussel, âgée de 20 ans, fille mineure de Nicolas Roussel et de feue Anne Poisot.

Le 24.10.1867, neuf mois plus tard, naît une petite fille prénommée Virginie Sophie Anastasie. Mais la jeune mère, Reine Anastasia, meurt des suites de couches le 25.11.1867.

Trois semaines après, le 12.12.1867, un Conseil de famille est réuni afin de désigner le tuteur et un subrogé-tuteur. Le Conseil est composé, coté paternel, de François Hugot, vigneron, grand-père paternel de l’enfant, François Marguerie, grand-oncle, Antoine Poisse, grand-oncle, et côté maternel, de Nicolas Roussel, grand-père maternel, Pierre Savet, oncle par alliance et Pierre Mougin, grand-oncle. Le tuteur est le père de la petite et le subrogé-tuteur est Pierre Savet, cafetier à Larret.

Le même jour, le notaire Mugnier de Champlitte procède devant témoins à l’inventaire de communauté de biens après décès au domicile de Jean-Baptiste. Le père, tuteur, a jouissance légale des biens de sa fille mineure. L’acte notarié décrit le détail des effets, très modestes, contenus au domicile de la famille.

Au recensement de1872, alors que la grand-mère Madeleine Poisse-Hugot, veuve, vit seule avec sa fille Françoise, Jean-Baptiste Hugot est recensé dans sa propre maison, vivant avec sa fille, qu’il appelle Anastasie et qui a 4 ans.

Le 20.11.1872 Jean-Baptiste, 31 ans, se remarie, 5 ans après le décès de sa première épouse, avec Marie Thomassin, 27 ans, domestique originaire de Larret, fille de feu Jean Thomassin et de Marie Cardinal.
Un contrat de mariage est signé devant le notaire Mugnier, il stipule les droits de la fille vivante née du premier mariage de Jean-Baptiste.

Au recensement de 1876, Jean-Baptiste et sa nouvelle épouse sont recensés, mais on ne trouve pas mention de la petite fille qui devrait avoir 9 ans. La grand-mère Hugot et sa fille Françoise ne sont plus à Champlitte non plus.

L’enfant n’apparaît pas non plus à Larret où est domicilié son subrogé-tuteur Pierre Savet. Où est-elle ? Est-elle placée en pension chez un membre de la famille ? Abandonnée ?

On perd donc la trace de Virginie Sophie Anastasie Hugot entre novembre 1872, où elle est mentionnée vivant
chez son père, et le recensement de 1876 où elle n’est plus dans leur maison.

Un garçon mort-né est déclaré par le nouveau couple le 23.6.1878, après 4 ans de mariage, puis naît enfin un fils, Charles Louis Jean-Baptiste, le 7.5.1880. C’est mon grand-père.

Le recensement de 1881 mentionne Jean-Baptiste Hugot, Marie née Thomassin et leur fils Charles qui a un an.
Idem au recensement de 1891, Charles a 11 ans.

Au recensement de 1901, Jean-Baptiste et Marie sont seuls, Charles a quitté Champlitte.

Au recensement de 1906, plus de traces de la famille à Champlitte-la-Ville. Entre temps, Charles est parti à Commercy en 1898 après avoir réussi le concours d’agent voyer. Puis son père Jean-Baptiste est mort le 3.4.1901 à Champlitte.

On trouve un acte notarié établi par Me François Robin, notaire à Champlitte, le dimanche 29 septembre 1901 soit 5 mois après le décès de Jean-Baptiste Hugot.

Marie et son fils Charles, qui est domicilié à Commercy, ont mis en vente par affichage public leurs biens et terres de Champlitte-la-Ville, qui sont dispersés entre François Vacheret, Etienne Guérrin, Joseph Martinoty, François Guyot, Auguste France et Léon Lapre, pour un montant total de 345 francs, payables en 4 termes annuels.

Charles, qui a 21 ans, est notifié alors seul et unique héritier de son père sur une part de l’héritage et cohéritier avec sa mère sur l’autre part.

Il n’y a donc pas trace de sa sœur Virginie Anastasie ou de descendants éventuels de celle-ci… Qu’est-elle devenue ? elle aurait alors 34 ans.

On sait par ailleurs que Marie Thomassin veuve Hugot a quitté Champlitte pour vivre avec son fils Charles, qui épousera Laure Brion en 1905. Marie mourra à Verdun en 1912.

On possède des nouvelles de la fin de vie de Virginie Sophie Anastasie HUGOT :

Elle a fini sa vie à Paris, où elle était domestique.

Des traces :

• Publication de bans de mariages 11 octobre 1888, dans le 12° arrondissement de Paris ; le fiancé s’appelle Ferdinand Auguste GOSSIN. Le consentement de son père, enregistré chez notaire à Champlitte, précise qu’elle est mineure et sans profession, domiciliée à Paris-Bercy (12e) rue Baulant, n°1, et qu’il est garçon de caisse au crédit foncier de France à Paris, il habite 171rue de Charenton.

• Nouvelle publication de bans de mariage 29 mars 1891, dans le 14° cette fois. Elle habite 121 Bld Raspail, le fiancé s’appelle Henri Désiré SMOUT.

Curieusement, je ne trouve pas trace de mariage après ces bans dans les registres de l’Etat civil parisien, elle semble rester célibataire.

• La naissance d’un enfant de père inconnu : Charles Albert Henri Hugot né le 29.12.1891, sa mère habitant 42 rue Lacepède, Paris 5°, naissance déclarée chez une sage-femme dans le 14°. L’enfant meurt à un mois, le 26.01.1892, au domicile de sa mère. Un des deux témoins pour déclarer le décès en mairie est Henri Smout, 23 ans, imprimeur, 42 rue Lacepède. C’était le fiancé des bans de mariage de 1891.

• Un autre enfant, Henri Charles Lucien Hugot, né le 10.02.1894, toujours de père inconnu. Mais il est reconnu l’année suivante, le 16.07.1895 par Henri Smout et prend son nom. L’enfant meurt le 29.08.1895, 74 rue Denfert Rochereau. L’adresse correspond à un hôpital pour enfants (St Vincent de Paul, Hospice des enfants assistés). Le domicile des parents est au 175 rue St Jacques. Henri Smout a 27 ans. L’acte cite sa mère, sans mentionner son décès, qui serait survenu le 21, soit quelques jours avant. 

• Enfin un acte de décès daté du 22.08.1895 dans le 7° arrondissement : Virginie Sophie Anastasie HUGOT, domestique, domiciliée 175 rue St Jacques, est morte la veille à 18h30, au 42 rue de Sèvres. Cette adresse correspond à l’hôpital Laennec, qui disposait aussi à l’époque d’un pavillon pour les indigents. Le décès est déclaré par un employé de l’hôpital (qui vient tous les jours déclarer les décès de la veille). Pas d’autre témoin. Elle avait 28 ans et est déclarée célibataire. Smout ne figure donc pas sur l’acte de décès.

• Elle apparait dans le registre du cimetière de Bagneux du 24 août 1895

3 adresses successives dans Paris, peut-être chez ses employeurs ?

De quoi est-elle morte ? On peut penser qu’elle vivait en couple avec Henri Smout, rue Lacépède puis rue Saint-Jacques. Celui-ci a reconnu son fils tardivement, mais juste avant que la mère et l’enfant meurent, dans deux hôpitaux différents. De quoi sont-ils morts ?

Deux ans après ces deux décès, Henri Smout se marie le 20.07.1897 à Paris avec une certaine Thérèse Rosso.

Question à résoudre : Quelle a été la vie de Virginie Sophie Anastasie après 1872 ?

Où était-elle entre 1872, remariage de son père, et 1888, domestique à Paris ?

Qui s’est chargée d’elle en 1872 ? qu’est-elle devenue entre ces deux dates ?

Est-elle restée en contact avec son père et avec son demi-frère ?

Elle n’était pas abandonnée comme je l’avais imaginé, car son père a du donner son consentement à son mariage en septembre1888 chez un notaire à Champlitte, car elle était encore mineure.

Avaient-ils des liens ? Ont-ils appris sa mort ? Beaucoup de points restent mystérieux.

Cet enfant a été complètement gommé dans l’histoire familiale. Personne ne semble avoir entendu parler de l’existence de cette sœur, et ce silence demeure étrange. Qu’en savait Charles ?...

Aucune photo, aucune trace dans les souvenirs familiaux. J’ai découvert son existence par hasard en dépouillant les registres paroissiaux de Champlitte-le-Ville.

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