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Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un

Pourquoi Pierre et Marie se sont-ils mariés deux fois à un an d’intervalle, dans la même paroisse, avec la bénédiction du même curé ?

Le vendredi 3 novembre 2023, par Mireille Hardy

Le parcours de Pierre LAURET et de son épouse Marie OLLIVIER est jalonné de zones d’ombre. Outre leur double mariage à Lorient, peut-être suivi d’un troisième sur l’île Bourbon, le voyage de retour de Pierre vers son île natale, puis le voyage de son épouse posent plusieurs questions auxquelles je ne peux répondre que par des hypothèses. Les lumières des lecteurs de La Gazette seront les bienvenues !

Pierre LAURET [1], mon sosa 818, est né le 2 février 1696 à Saint Paul, sur l’île Bourbon (ancien nom de La Réunion).

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Acte de baptême de Pierre LAURET
AD 974, 1GG1, Saint-Paul, Baptêmes (1667-1718), Vue 47/186

Lauret Pierre — 24 mars 1696 — N°223
Le second Fevrier mil six cent quatre-vingt-seize, naquit Pierre Lauret, fils de légitime mariage de Jacques Lauret et de Félicien Vincente, ses pere et mere, habitants du quartier de Saint-Denis, en l’île de Bourbon, et a eté baptisé en l’église paroissiale du quartier de Saint Paul, en la dite île, le vingt et quatrieme de mars, en la dite année, par moi Curé soussigné. Le parrain a été Pierre Dunatte, Normand, et Annette Bellon, Créole de la dite île. — F. Hyacinthe de Quimper, Missionnaire et Curé à l’île Bourbon.

Son père, Jacques LAURET dit Saint-Honoré, originaire de la Nièvre, débarque sur Bourbon en 1674, neuf ans après les premiers colons. En 1678, il épouse Félicie VINCENTE, originaire de Daman, en Inde. [2] Pierre est le huitième de leurs neuf enfants. Après le décès de Félicie en 1698, Jacques LAURET (57 ans) épouse Marie Anne FONTAINE (16 ans) avec qui il a trois autres enfants.

L’éducation n’est clairement pas une priorité sur une île qu’il faut avant tout peupler, défricher, organiser. Comme tous les jeunes de son âge, Pierre ne va pas à l’école (d’ailleurs, il n’y a pas d’école...), il aide son père à cultiver la terre et apprend le métier de charpentier. Cependant, la charpente le passionne certainement moins que les récits de voyage de son beau-frère Gilles FONTAINE qui a bourlingué pendant cinq ans avec le flibustier John BOWEN ! A 24 ans, le 28 novembre 1720, Pierre LAURET, embarque comme matelot remplaçant sur la Sirène , un navire de la Compagnie des Indes.

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Extrait du rôle d’équipage de La Sirène
Mémoire des hommes

La Sirène est une frégate de 450 tonneaux, 36 canons et 143 hommes d’équipage sous les ordres du Capitaine Pierre de BROSNY. Comme tous les navires de la Compagnie des Indes, elle parcourt les océans en transportant des marchandises — du café, du thé, des étoffes, des épices, des esclaves… Après cinq mois de navigation, le navire atteint Surate, en Inde, le 10 avril 1721. Pendant toute une année, la frégate parcourt la mer des Indes, de port en port. Puis elle amorce le voyage de retour en contournant l’Afrique, accoste à l’île de Sainte-Hélène le 1er juin 1722 et, un mois plus tard, fait voile vers Lorient où elle est désarmée le 11 septembre 1722.

Pierre LAURET, débarqué à Lorient, foule la terre de France que son père a quittée quarante-huit ans plus tôt. Il s’y installe, travaille probablement comme charpentier, et fréquente la paroisse Saint-Louis.

Il fait la connaissance de Marie OLLIVIER (OLIVIER), une jeune Bretonne de 23 ans originaire de Bouaye, près de Nantes.

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Acte de baptême de Marie OLLIVIER
AD 44, Bouaye, Saint-Hermeland, BMS (1703), 3E18/3, Vue 9/10

B Marie Olivier
Le vingt et deuxieme jour d’octobre mil sept cent trois a esté baptisée a l’église par moy ptre vicaire soussigné Marie née de ce jour fille de Jean Olivier et de Michele Buaud sa femme a esté parain René Foucher et maraine Marie Richardeau qui m’ont declaré ne scavoir signer. M. Coursoüault ptre

Deux mariages

Le 19 février 1726, Pierre et Marie se marient dans l’église de la paroisse Saint-Louis de Lorient.

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Acte du premier mariage de Pierre LAURET et Marie OLLIVIER le 19 février 1726
AD 56, 121_1MiEC121_R06-0351, Lorient, BMS (1726, vue 103/103

Mariage de Pierre Loret
Le 19 février 1726 j’ai marié en face d’eglise Pierre Loret et Marie Ollivier, et leur ai donné la benediction nuptiale en présence de Noël Priol tailleur d’habits, de Pierre des Mavets, de François Jacob, de Jacque Corner, d’Etienne Roussel et autres
L’abbé Cohalan, Recteur de Lorient

Un an plus tard, quasiment jour pour jour, le 13 février 1727, Pierre LAURET et Marie OLLIVIER convolent à nouveau, dans la même paroisse de Lorient.

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Acte du second mariage de Pierre LAURET et Marie OLLIVIER le 13 février 1727
AD 56, 121_1MiEC121_R06-0454, Lorient, BMS (1727), Vue 14/81

Mariage de Pierre Lauret
Le treze de fevrier mil sept cent vingt-sept je sousigné abbé, et Recteur de Lorient certifie qu’ayant fait sans opposition aux prônes de nos grandes messes, scavoir le 30 du mois de janvier dernier, le second, et le cinq de ce present mois, les trois bans de mariage proposé entre Pierre Lauret et Marie Ollivier tous deux de cette paroisse, missire Louis Babin prêtre curé de cette paroisse les a de mon consentement mariés en face d’église, et leur a donné la bénédiction nuptiale en présence de Pierre Perrein, de Joseph Roussel, de Jacque Corner, de Jan Latoux et autres, tous pris pour témoins.
Babin Prêtre, L’abbé Cohalan Recteur

Pourquoi Pierre et Marie se sont-ils mariés deux fois à un an d’intervalle, avec la bénédiction de l’abbé COHALAN, curé et recteur de Lorient ?

Deux différences entre ces actes de mariage sautent aux yeux :

  1. le premier acte est beaucoup plus succinct que le second, dans lequel l’abbé précise qu’il n’y a pas eu d’opposition au mariage suite à la publication des trois bans et donne l’information complète avec le lieu et les dates de ces publications ;
  2. la première union a été célébrée par l’abbé COHALAN lui-même. La deuxième par missire Louis BABIN, prêtre curé de la paroisse contrôlé étroitement, semble-t-il, par l’abbé COHALAN qui certifie la conformité du mariage, donne son consentement et signe l’acte. [3]
Mon hypothèse est que la première cérémonie a été invalidée, faute de publication de bans (pourtant c’est le recteur COHALAN lui-même qui a marié les époux).
Qu’en pensez-vous ? Avez-vous déjà rencontré des cas similaires ? Ou pourrait-il y avoir une autre explication ?

Voyages vers les îles de France et de Bourbon

Le 23 février 1727, dix jour après le second mariage, Pierre LAURET embarque sur l’Expédition.

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Extrait du rôle de l’Expédition
Mémoire des Hommes

Pierre a été enrôlé comme maître charpentier. Il est officier de marine (« off. mar. »), mais sa solde est toujours de 20 £, comme sept ans plus tôt. Des détails physiques (âge, taille, poil) sont donnés : il a 32 ans, il est grand et noir de cheveux.

L’Expédition fait d’abord fait escale à Ténériffe aux Canaries, puis enchaîne plusieurs voyages entre Port-Bourbon sur l’île de France (ancien nom de l’île Maurice) et l’île Bourbon. Pierre débarque lors de la première escale à Port-Bourbon, en décembre 1727.

Marie OLLIVIER ne le rejoint qu’un an et demi plus tard. Elle quitte Lorient le 24 novembre 1728 sur le Royal Philippe en partance pour l’Inde. Son nom apparaît à la fois sur le rôle des passagers et sur le rôle des équipages du navire. Sur le premier document, elle voyage comme passagère « à la ration ». Elle figure sur le second rôle, non parce qu’elle fait partie de l’équipage mais parce qu’elle reçoit 500 £ d’acompte sur les gages de son époux.

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Voyage de Marie OLLIVIER sur le Royal Philippe
Mémoire des Hommes

Le contrat de Pierre, enrôlé sur l’Expédition, lui permet certainement de faire verser un acompte de son salaire à son épouse, passagère sur le Royal Philippe car les deux navires appartiennent à la Compagnie des Indes. Cependant, je m’interroge sur le montant perçu par Marie. A raison de 20 £ par mois, 500 £ représentent vingt-cinq mois de salaire. Et il ne s’agit que d’un acompte ! Pierre aurait-il signé un contrat pour plusieurs années ? Pourtant, son nom ne figure sur le rôle d’aucun autre navire de la Compagnie des Indes après décembre 1727.

Encore des questions :
  1. sa solde est de 20 £, comme sept ans plus tôt lorsqu’il n’était que simple matelot remplaçant ;
  2. comment expliquer cet acompte de 500 £ ? ;
  3. l’abréviation off. mar. signifie-t-elle bien officier de marine ? Pierre est maître charpentier et n’a pas fait carrière dans la marine.

Encore une fois, je fais appel à la perspicacité et aux connaissances des lecteurs de La Gazette.

Mais ce n’est pas tout… Récapitulons les dates des voyages respectifs de Pierre et Marie :

1. Pourquoi Marie attend-elle un an et quatre mois pour quitter Lorient après le départ de son époux ?
2. Elle figure comme « passagère pour l’île Bourbon » alors que son époux est sur l’île de France depuis presqu’un an.
3. Finalement, elle débarque sur l’île de France le 29 avril 1729 alors que le Royal Philippe continue sa route vers Bourbon (départ de l’île de France le 3 juin 1729, arrivée à Bourbon le 6 juin).

Une fois de plus j’en suis réduite à échafauder des suppositions pour justifier ces incohérences / changements de cap. Si Marie retarde son départ de Lorient, c’est peut-être pour laisser à Pierre le temps de préparer l’installation de sa future famille sur Bourbon (construire une case, commencer à planter, etc.).

Mais Pierre débarque sur l’île de France au lieu de Bourbon et décide d’y rester. Pour quelle(s) raison(s) ? Pense-t-il que ce territoire encore neuf (la colonisation par les Français n’avait débuté qu’en 1715) offre de meilleures conditions de vie ?
Pourrait-il y avoir une autre explication plausible au départ décalé de Marie et au changement de plan des époux ?

Une terrible épidémie de vérette sévit sur Bourbon entre avril et octobre 1729 (elle fera mille cinq cent morts). Toutes les familles de l’île sont sévèrement touchées. Est-ce pour cette raison que Pierre LAURET et Marie OLLIVIER décident finalement d’aller s’installer sur Bourbon lorsque l’épidémie est terminée ?

Je n’ai pas trouvé trace de ce court voyage, mais la naissance de leurs quatre enfants nous fournit un repère fiable : Pierre et Marie ont rejoint Bourbon au plus tard fin 1730 car Marie Jacquette naît à Saint Paul le 18 janvier 1731. Félixe arrive aussi à Saint Paul le 5 décembre 1732 ; Vincent et Anne Michelle naissent à Saint Pierre le 11 avril 1735 et le 23 juin 1740.

Un troisième mariage ?

Mais nous ne sommes pas au bout de nos surprises ! Plusieurs généalogistes signalent le mariage de Pierre et Marie à Saint Pierre le 30 novembre 1729. Malheureusement, aucun ne cite de source fiable (la plupart renvoie à l’arbre d’un autre généalogiste) ; certains considèrent que Pierre et Marie se sont rencontrés sur Bourbon, d’autres mentionnent le mariage de 1726, d’autres encore celui de 1727. Apparemment, aucun n’a relevé qu’il s’agirait de leur troisième mariage…
Pour Camille RICQUEBOURG, auteur de la Bible des familles réunionnaises, Pierre et Marie se sont mariés vers 1730. [4]

J’aimerais tant croire à ce troisième mariage... Après tout, Pierre et Marie ne sont plus à une cérémonie près ! Mais je n’ai trouvé d’acte de mariage ni à Saint Pierre ni à Saint Paul. Avouons-le, une véritable troisième union est peu probable — il faudrait que le curé de l’île ignore ou ferme les yeux sur les deux cérémonies précédentes.

Ce troisième mariage ne serait-il qu’une simple bénédiction à valeur symbolique, au bénéfice de la famille de Pierre ?

Une fois installé à Saint Pierre, le couple ne quitte plus Bourbon. Il meurent tous les deux en 1776, à cinq semaines d’intervalle.

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Acte de décès de Marie OLIVIER
ANOM, Réunion, Saint-Pierre, BMS (1776), Vues 6 et 7/10

S. Marie Olivier Epse de Pre Lauret
Le vingt-trois juillet mil sept cent soixante-seize, je soussigné, ai donné la sépulture ecclésiastique à Marie Olivier, décédée la veille, de la paroisse de Boin, Diocèze de Nantes, âgée d’environ soixante-quinze ans, Epouse du Sr Pierre Lauret. Signé de Cambray ptre missre.

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Acte de dédès de Pierre LAURET
ANOM, Réunion, Saint-Pierre, BMS (1776), Vue 7/10

S. Pre Lauret.
Le trente un aoust mil sept cent soixante-seize, je soussigné, ai donné la sépulture ecclésiastique au Sr Pierre Lauret, décédé la veille, âgé de quatre-vingt-quatre ans. Signé de Cambray Ptre Missre.

Je remercie d’avance les lecteurs de La Gazette qui prendront un peu de temps pour réfléchir à toutes ces questions.

[1Variations du patronyme : LAURET, LORET, LORETTE, LAURETTE…

[2La Compagnie des Indes a fait venir des femmes de Madagascar et d’Inde pour créer des familles sur ce territoire jusqu’alors inhabité.

[3Dans le second acte, devant le nom du prêtre officiant, Louis BABIN, figure le terme missire dont j’ignorais la signification.
Après examen des actes de mariage sur plusieurs pages du registre de 1727, j’ai remarqué que le terme missire n’est accolé au nom de l’officiant que dans les cas où la bénédiction nuptiale a été donnée par un autre religieux que l’abbé COHALAN.
J’ai trouvé une possible explication à cela sur le site infobretagne.com, à la page consacrée à « la vie religieuse d’une petite ville bretonne au XVIIe siècle » — Montfort en Haute Bretagne, aujourtd’hui Montfort-sur-Meu, dans le département d’Ille-et-Villaine (http://www.infobretagne.com/montfor...). Les prêtres de la commune étant issus de différentes classes sociales, pour qu’ils puissent tous vivre décemment, « nul n’est admis aux ordres sacrés s’il n’est, au préalable, nanti d’un titre clérical insaisissable, acte passé par-devant un notaire apostolique, ce qui lui vaut une rente annuelle d’au moins 80 livres. […] Le titre de « noble et discret missire » tend à anoblir le prêtre, homme séparé (discretus) en vue du saint sacrifice de la messe (missa) : celui-ci, par son ordination, devient en quelque sorte le« sire qui dit la messe »].

L’emploi du terme missire s’est manifestement étendu à d’autres paroisses de Bretagne et je suis curieuse de savoir si les lecteurs de La Gazette en ont rencontré d’autres occurrences.

[4Camille RICQUEBOURG, Dictionnaire des familles de l’ile Bourbon — 1665-1810. 3 volumes. Seconde édition corrigée et complétée. Patman Printing. Pailles, Ile Maurice. 2001.

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14 Messages

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 09:20, par Jacques Seynaeve

    Bonjour,

    Pierre est officier marinier (sous-officier) chargé du bon fonctionnement technique -dans son domaine- du navire, à la différence de l’officier de marine chargé du commandement du navire.

    Cordialement.
    Jacques

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 10:24, par martine hautot

    bonjour,
    Pour les deux mariages ,aucun ascendant n’étant désigné ,il
    serait possible qu’ il y ait deux couples différents ,votre marie Ollivier est dite à son décès de Bouin ,dans le Morbihan tandis que sur les arbres de geneanet on trouve une marie Ollivier née à Orvault en Loire Atlantique comme épouse de lauret

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 10:26, par Mireille Hardy

    Bonjour Jacques,
    Merci beaucoup pour cette précision.
    Cordialement,
    Mireille

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 10:35, par ichevallier2

    Bonjour Mireille,

    J’ai le même cas pour un couple d’ancêtre : une date et un lieu de mariage dans l’arbre d’un généanaute, sans lien vers le registre concerné, et je n’ai pas trouvé cet acte. Par contre, les époux ont fait un contrat de mariage (copie d’écran de l’entrée dans le registre des contrats de mariage disponible dans l’arbre). Peut-être que ce contrat fait état de la date prévue du mariage.
    Et si le couple Lauret - Olivier avait fait un contrat "post mariage", suivi ou non d’une nouvelle cérémonie, une bénédiction par exemple ?

    Concernant le débarquement de Marie sur l’Île de France, je penche pour deux hypothèses : ou elle a eu tardivement l’information que Pierre était sur cette île et non pas sur l’Île Bourbon, ou bien la situation sanitaire sur l’Île Bourbon fait que par exemple seuls l’équipage et les passagers autorisés (personnel médical par exemple) ont pu s’y rendre, les autres étant débarqués sur l’Île de France. Vous pouvez sans doute comparer la liste des passagers avec leur destination initiale et leur lieu de débarquement effectif pour voir si cette hypothèse tient la route.

    Bravo en tout cas pour vos recherches "au long cours" ! J’espère que vous aurez le fin mot de l’histoire...

    cordialement
    Isabelle

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 12:41, par martine hautot

    Me revoici avec une explication que j’espère plus convaincante :je suis allée voir les registres de l’ Orient et je me suis aperçue que l’acte de mariage du 19 fevrier 1726 n’était pas àsa place en Février dans le registre de 1726 mais ajouté à la fin du registre comme s’il avait été oublié .Je pense qu’ on dû chercher l’acte dans les registres pour une raison ou une autre et qu’on savait que c’était un mariage en Février mais qu’on s’est trompé d’une année ,alors on a réécrit un acte trés réduit à posteriori.Le vrai acte de mariage st donc celui de 1727 ,rédigé au moment du mariage dans les formes accoutumées.
    Quant au mariage de l’île Bourbon ,on a dû extrapoler un an avant la naissance du premier enfant .

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 14:44, par Agnès HECTOR

    Bonjour,
    Pourquoi Marie attend-elle un an et quatre mois pour quitter Lorient après le départ de son époux ?
    Je pense qu’elle était enceinte et a attendu d’avoir accouché pour voyager.
    Son époux embarque "10 jours après le 2e mariage". J’imagine qu’ils ont fait part de ce voyage et de la grossesse au curé pour légitimer l’enfant à naître. Que le curé n’ayant pas trouvé le 1er acte de mariage, a recommencé (??? - jamais vu cela mais bon ...).
    Avez-vous cherché un acte de naissance LAURET dans la paroisse dont s’agit ?
    Cordialement, AH

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 3 novembre 2023 16:17, par Mireille Hardy

    Bonjour à tous,
    Je vous remercie pour vos suggestions. Voici quelques réponses.

    Martine, je n’avais pas cherché d’explication au fait que l’acte de mariage de 1726 est placé en toute fin de registre. Votre 2e raisonnement est assez convaincant, mais pas tout-à-fait à mon sens. Si je vous suis, le mariage aurait eu lieu en 1726, mais l’acte, égaré, a été ré-écrit "à la va-vite" à la fin du registre de 1726, puis à nouveau et de manière plus conforme aux normes, approximativement à la même date de février de l’année suivante. C’est la double écriture de l’acte qui me gêne. Pourquoi se donner cette peine ? Je pense que le premier acte, même sommaire, était suffisant.
    Pour le mariage sur Bourbon, je n’y crois pas non plus. Je pense que Ricquebourg, qui a fait un travail considérable sur la généalogie des premières familles de l’île, n’ayant aucune raison de chercher un mariage à Lorient, a extrapolé à partir de la naissance du premier enfant, suivi en cela par de nombreux génalogistes peu regardants.

    Isabelle, pour le 3e mariage je penche comme vous pour une bénédiction, mais je n’avais pas pensé au CM. Je vais creuser cette piste.
    Quant au débarquement de Marie sur l’île de France au lieu de Bourbon, c’est une bonne idée de comparer la liste des passagers avec leur destination initiale et leur lieu de débarquement effectif.

    Agnès, merci pour la piste de la grossesse et de l’accouchement à Lorient. Je vais chercher !

    Cordialement,
    Mireille

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 4 novembre 2023 06:13, par Jean-Michel de B.

    "Missire" est un titre de courtoisie utilisé en Bretagne pour désigner les prêtres dans les actes. Il est extrêmement fréquent, et je l’ai rencontré maintes fois dans le Finistère.

    On lit fréquemment "vénérable et discrète personne missire X."

    Je confirme par ailleurs que "off. mar." désigne bien un officier-marinier, c’est-à-dire un sous-officier de la Marine. Le terme est encore usité de nos jours. Vous remarquerez d’ailleurs dans le rôle que les officiers (de marine) sont désignés comme "officier" en toutes lettres.

    Bonnes rcherches.

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 4 novembre 2023 08:57, par martine hautot

    Bonjour,Mireille Mon interprétation est un peu différente :le mariage a eu lieu en 27,quelque temps après mettons en 28 ,on a réclamé l’acte de mariage en disant qu’ il avait eu lieu en 26 et en février,c’était une erreur ,évidemment on ne l’a pas trouvé et en fin de liste on a rédigé à la va vite un acte de mariage en 1826 sans avoir la curiosité d’aller voir dans le registre suivant où on aurait trouvé le vrai acte de mariage

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 4 novembre 2023 11:09, par Mireille Hardy

    Bonjour,
    Jean-Michel, merci pour ces confirmations.
    Martine, excusez-moi, je n’avais pas compris votre interprétation. Effectivement, cela se tient.
    Bon weekend à tous

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 4 novembre 2023 19:47, par Robert Ponzo

    Bonjour,

    Il me semble que Missire doit être pris comme une forme de Messire.
    Le TLF, Trésor de la Langue Française, ne connait pas "missire" mais à l’article "messire", on donne des exemples d’emploi dont un avec "missire".
    Messire est une dénomination honorifique qui concerne entre autres les prêtres.
    J’ai travaillé, il y a quelques jours, sur un acte notarié de 1623. On trouve en toutes lettres : en présence de Messire untel prêtre. D’après un précédent message "missire" est d’usage en Bretagne, mais je n’ai jamais fait de recherches en Bretagne.

    Cordialement
    Robert

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 5 novembre 2023 14:23, par Michel AURIAULT

    Concernant les deux mariages de 1726 et 1727, je pense également que celui daté de 1726 est probablement une recopie car transcrit en fin de registre (BMS 1726 vue 103/103) dans une suite non chronologique et de façon erronée.
    Cordialement,
    Michel

    Répondre à ce message

  • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 7 novembre 2023 13:59, par HAUCHARD Didier

    Mireille
    Bonjour,
    J’ai lu votre article avec un grand intérêt, bravo pour vos recherches très poussées.
    J’ai d’ailleurs fait également des recherches sur la Sirène, mais pour le voyage suivant de 1728 à 1730 entre Lorient, Madagascar, l’Inde, Bourbon, la Martinique et Lorient.
    Votre ancêtre Pierre LAURET est également un ancêtre à la 11e génération ( par 2 branches différentes ) de mes petits enfants à la Réunion ( ma belle fille est réunionnaise ).
    Pour le mariage à Lorient, l’explication de Martine HAUTOT est certainement la bonne, Martine est TRES forte et également rusée...
    Votre article me permettra de compléter un peu plus mon arbre.
    bien cordialement
    Didier

    Répondre à ce message

    • Deux (ou trois ?) mariages pour le prix d’un 7 novembre 2023 20:05, par Françoise Chevreau

      Missire est une déformation de Messire terme utilisé encore au 18e siècle. Il ne faut pas non plus oublier que les bateux à vapeur n’existaient pas encore et qu’un voilier trois mats de la compagnie des Indes était dépendant des vents qui soufflaient six mois dans un sens puis six mois dans l’autre, d’autre part il fallait un minimum de trois mois sans escale si tout allait bien pour contournerr l’Afrique car le canal de Suez n’était pas encore construit.
      J’ai vu dans les registres de la Sarthe, berceau de ma famille, des actes enregistrés sur des feuilles volantes ou rajoutées dans la marge ou au début de l’année suivante car le curé de la paroisse écrivait sur des morceaux de papiers pour ne pas oublier les actes qu’il faisait, une sorte de "post it" avant l’heure ! il y avait une autre raison, il devait clore les actes de l’année la dernière semaine de décembre et les envoyer à l’évêché du diosaise ce qui fait que ceux nés après le 26 décembre étaient souvent enregistrés au début de l’année suivante.
      De plus un édit officiel a obligé les femmes enceintes, mariées ou pas, à déclararer qu’elles attendaient un bébé pour que les demoiselles célibataitres n’aillent pas voir la faiseuse d’anges.

      Répondre à ce message

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