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La Croisière du Rigault de Genouilly dans le Pacifique 1936-1937

Première Partie : de Saïgon à Rabaul

Le vendredi 2 avril 2021, par Michel Carcenac

Après avoir passé la guerre de 14-18 dans un sous-marin, Léon Moron fut envoyé en Pologne pendant deux années, en 1926 et 1927. Il est alors capitaine de corvette, délégué à la mission navale française en Pologne. Geneviève le suit, ravie de pouvoir contempler toutes les richesses culturelles de ce pays ; elle en a ramené des icônes et son mari des décorations. Elle remplit son carnet de dessins, délavés par les ans. Tous deux se sont passionnément intéressés à la culture juive.

Puis c’est le séjour à Beyrouth, un enchantement pour Geneviève, des croisières en Méditerranée et en mer Rouge pour Léon Moron.

Le 9 août 1935, Moron prend le commandement du Rigault de Genouilly à Saïgon et après un rôle de protection de la concession française, en route pour l’océan Pacifique. En novembre 1937, le bâtiment accostera à Toulon après plus de deux années de croisière.

Le commandant était intarissable sur cette période, mes enfants écoutaient avec une grande attention ce vrai marin.

Quand nous avons décidé de rendre hommage à Léon Moron et à son épouse Geneviève, les récits ont afflué, dans le désordre, sans date et parfois sans lieux. Pour reconstituer les épisodes, il est essentiel d’en avoir la chronologie : en route pour… les archives. Je me suis mis en rapport avec les Archives de Toulon, de Rochefort, de Vincennes, de Brest et quelques Archives départementales. L’accueil a toujours été excellent.

Bernard NICOLAS, un pilote qui avait recherché des documents pour écrire une histoire de l’aéro-club de Belvès passait six mois à Bergerac et six mois dans le Finistère. Il a accepté avec plaisir de me dépanner et m’a envoyé des photos d’un document « Ports et rades de station, de séjour ou de relâche » écrit par le commandant Moron. Ces registres reliés, disposés sur des tables, mesuraient environ 40 x 50 cm. Le photographe prenait des clichés, son appareil à bout bras, au jugé. Je pouvais désormais suivre et dater son périple.

Je possédais les histoires qui ne sont pas dans les livres de bord et j’en découvrais d’autres un peu partout, car l’autre façon de récolter des documents, c’est d’aller voir les journaux d’Australie et des archipels. Je n’ai pas fait le voyage, c’est dommage, mais maintenant tous les journaux sont numérisés. Il me suffisait de trouver le Journal de Sydney, par exemple, de donner la date relevée par Bernard Nicolas et de chercher « Moron ». J’avais tous les articles sur le représentant de la France, avec les photos, la réception des autorités Australiennes et de Moron à l’ambassade de France, la réception de deux cents personnes sur le Rigault avec les petits fours préparés par le cuisinier du bord, et, grand succès, du vrai champagne de France, du Mumm Cordon Rouge. Comme dans les autres chapitres sur Léon Moron, j’ai suivi strictement les documents et j’espère ne pas avoir fait trop d’erreurs.

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Le Rigault de Genouilly dans la baie d’Along. L’hydravion est descendu à l’arrière. Commandant Léon Moron
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1 Shanghaï, 2 Samarang, 3 Makassar, 4 Ternate, 5 Madang, 6 Rabaul.

SAMARANG. (JAVA)

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Extrait du livre des positions. Arrivée le 13 nov. 1936. Départ le 18 nov.

Samarang est la plus grande ville de Java après Batavia. Le Rigault de Genouilly était au mouillage dans un port très animé où se retrouvent des bateaux venant de Madagascar, d’Afrique, d’Europe, d’Amérique, des Indes Néerlandaises.

Moron est allé jeter un coup d’œil à la cathédrale toute neuve. Le roi de Samarang, ruiné par des guerres successives avait été obligé, au XVIIe siècle, d’emprunter, et de donner en gage, la ville de Samarang à la VOC (Vereenigde Oostindische Compagnie), la puissante compagnie néerlandaise des Indes orientales.
Moron apprécie la musique des gamelans dans les ruelles.

Il n’y a aucun monument rappelant la mort au combat d’un navigateur ou soldat français. Une fois réglées les formalités administratives, Moron n’a plus qu’à faire le touriste, comme il aimait le répéter.

MAKASSAR (CELEBES)

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Arrivée le 20 novembre 1936. Départ le 23 novembre 1936.

Makassar est une ville d’Indonésie, capitale de la province des Célèbes du Sud, au glorieux passé au centre du commerce des épices : poivre, clous de girofle provenant de Ternate, muscade, et aussi du bois de santal.

Bien avant l’arrivée des Néerlandais, Makassar était très fréquentée par les commerçants : Chinois, Portugais, Indiens, Arabes, Javanais, Anglais, Danois, qui venaient charger les épices.

En 1936 lors du passage du Rigault de Genouilly, Makassar était un des trois ports les plus importants de l’Indonésie avec Batavia et Surabaya.

Moron avait apprécié les trois journées passées à Makassar, il en a ramené des disques 78 tours, ce qu’il y avait de mieux à l’époque ; nous les avons bien conservés et dans un temps lointain où les ordinateurs n’existaient pas, nous écoutions les gamelang.

Moron avait été impressionné en ville en voyant des hommes pris par le “malamok“, une crise de folie brutale, extrême et dangereuse pour les spectateurs. Pour les Javanais c’est un esprit mauvais qui se manifeste dans la tête … et partout où l’on voudra.

En tant que médecin, je ne peux m’empêcher de penser à l’alcool et à la drogue. J’en ai vu beaucoup de “malamok périgourdins“ surtout déclenchés par le vin de noah. Un de mes patients, dont c’était la boisson préférée, en a bu d’un coup un bon litre devant ses copains, puis il est parti chercher son fusil pour se faire sauter la cervelle. Pourtant il était gentil et calme avant le malamok. Et, il n’était pas le seul à présenter des crises subites de fureur, le noah était un tel fléau que la possession d’un seul pied fut interdite. Les nombreuses vignes furent arrachées, les gendarmes surveillaient et verbalisaient. Pourtant elles ne prenaient pas la maladie ces vignes, et le vin était bon, et le raisin aussi, me disait-on dans les campagnes.

TERNATE (MOLUQUES)

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Arrivée le 26 Novembre 1936, départ le 29 Novembre 1936
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Ternate en 1720 par François Valentijn. commons.wikimedia.org
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Carte particulière des Isles Moluques par Jacques Nicolas Belin (1760). commons.wikimedia.org

Le Rigault de Genouilly a fait escale trois jours à Ternate, pour représenter la France et aussi pour se ravitailler en combustible et en nourriture. Les Moluques sont célèbres par les épices qu’elles produisent avec peu de travail grâce aux cendres très riches en minéraux crachées par les volcans.

La Marine a envoyé le Rigault de Genouilly dans ce sultanat, état indépendant au moment du passage de Moron, à titre d’ambassadeur, et non pour en ramener des clous de girofle comme le fit Francis Drake lors de son périple de 1577 à 1580. A son retour chez lui en Angleterre, sa cargaison de clous de girofle a dû couvrir largement les frais de l’expédition.

Ternate fut longtemps le principal entrepôt des épices, bien défendu par plusieurs forts encore visibles.

Les Portugais, les Espagnols, les Anglais et surtout les Hollandais se sont disputés pendant des siècles la possession de Ternate.

Les Moluques étaient le but de Magellan et il les trouva en passant par la Patagonie, prouvant par la même occasion que la Terre était ronde.

Ternate fut souvent le théâtre de guerres entre Espagnols, Anglais, Portugais et Hollandais. Vers 1660 fut créée la COV, “Compagnie Néerlandaise des Indes Orientales“. Cette puissante association en vue d’exploiter les épices, première entreprise capitaliste, veillait jalousement sur cette marchandise qui valait plus cher que l’or. Ceux qui s’y intéressaient de trop près, ne revenaient jamais en Europe.

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Kora-kora hollandais

MADANG Papouasie Nouvelle Guinée

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Arrivée le 4 décembre 1936. Départ 7 déc.

La ville de Madang, située sur la côte nord de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, est baignée par la mer de Bismarck. Devant elle s’étale une baie, un golfe disaient les marins français à sa découverte en 1827. Dumont d’Urville l’a baptisée : Baie de l’Astrolabe, d’après le nom de son navire et surtout celui de la frégate de Lapérouse. C’est suffisant pour envoyer le Rigault de Genouilly y faire une halte. De Madang, la route est courte pour se rendre à l’embouchure du fleuve Sepik. Ce parcours n’est pas noté dans les itinéraires du Rigault, mais l’arrivée le 4 à Madang pour en repartir le 7 laissait un temps suffisant pour faire cette virée du Sepik. Le port était déjà bien établi pour prendre rapidement du ravitaillement, de l’eau, du combustible, faire viser les documents à l’administration portuaire et au consulat de France.

Le fleuve Sepik est un cours d’eau navigable, de plus de mille kilomètres, au pays des Papous. Il déroule de nombreux méandres dans des larges plaines marécageuses bordées d’une forêt tropicale dense. Les nombreux torrents qui dévalent des hautes montagnes, 4500 mètres, et du vaste plateau de Papouasie, le pays de la pluie, sont ses affluents qui lui assurent un débit régulier. Il n’y avait guère de bateaux sur le Sepik, à part les bateaux de bois traditionnels. Les indigènes étaient curieux et admiratifs d’un bâtiment de guerre tout blanc, armé de canons et de mitrailleuses. Moron et l’équipage passèrent leur temps à écouter et admirer les grands oiseaux aux multiples et vives couleurs. Ils étaient tellement nombreux ces oiseaux, ce devait être leur paradis. Dès son entrée dans le fleuve, les tribus, prévenues, l’accompagnaient le temps qu’elles pouvaient. Devant une clairière se trouvaient des habitations de bois. Sur la grève les habitants criaient, faisaient des gestes les invitant à s’arrêter. Léon Moron n’a jamais oublié cette escale et il en a ramené des souvenirs auxquels il tenait beaucoup. Ils sont bien conservés chez nous et chacun connaît leur histoire et les apprécie. Les deux masques en bois teinté d’ocre, effrayaient les enfants.

Ils se méfiaient du guerrier brandissant une massue que l’on découvrait en ouvrant la porte de la cuisine au Souleillal. Ce personnage était suspendu à la porte d’une case pour la défendre contre les ennemis.

Je ne marche jamais sans la canne en bois de fer, cadeau des Papous, impressionnés par l’honneur que leur faisait le commandant d’un si beau bateau de guerre. Bien sûr ils n’avaient jamais vu d’hydravion et cet engin sur le pont excitait leur curiosité.

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Scarifications crocodile. commons.wikimedia.org

Invités à visiter le village, les Français ne se firent pas prier et commencèrent par la maison des Esprits dont les habitants étaient très fiers. Certains Papous parlaient quelques mots d’Allemand et servaient de guide. La grande case en bois avait un plancher sur pilotis. Partout des masques étaient accrochés et aussi de grandes statues soigneusement travaillées, un vrai musée. Les hommes montraient avec fierté leur dos, scarifié dans leur jeunesse, et certains avaient une peau semblable à celle d’un crocodile. Ils avaient souffert pour cette opération mais ils étaient devenus des hommes, initiés sur les divers esprits. Le crocodile était craint mais respecté.
Scarifications crocodile. commons.wikimedia.org

Le lendemain, la promenade se poursuivit et la vue de quelques crocodiles leur enleva l’envie de se baigner malgré la chaleur.

Retour à Madang d’où ils partirent le 7 décembre 1936 pour arriver à Rabaul seulement le 9 décembre 1936. Ils avaient probablement suivi la côte nord de la Nouvelle Bretagne.

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Pacific Islands Monthly, June 23, 1937

RABAUL (ARCHIPEL DE BISMARK) PAPOUASIE Nlle GUINÉE

Le commandant Moron a mouillé l’ancre du Rigault de Genouilly dans le cratère d’un volcan. Plusieurs fois il nous l’a raconté.

Rabaul, sur l’île de Nouvelle Bretagne, la plus grande île de l’archipel de Bismarck, partie de la Papouasie Nouvelle-Guinée, était le plus beau port naturel de cette région du Pacifique Sud, un port dans la caldeira d’un volcan !

Sur une page de la revue “Pacific Islands” de juin 1937 qui relate l’éruption volcanique, Moron note de sa belle et précise écriture : « le Rigault de Genouilly était à Rabaul en décembre 1936. » Il avait conservé ce mensuel et il m’est bien utile.

Les instructions nautiques de cette région signalent le danger des éruptions volcaniques sur la ceinture de feu du Pacifique. Moron connaissait tout cela en menant son aviso de 103 mètres de long en face de la ville de Rabaul. Il n’était pas le seul navire au mouillage, le port était très fréquenté, et il n’imaginait pas ce qui allait arriver six mois après son passage, ni surtout cinq ans plus tard. Pacific Islands Monthly, June 23, 1937

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Extrait du livre des positions du Rigault de Genouilly pour l’exercice 1936

Au moment de l’éruption de 1937, le gouvernement au complet était parti examiner une mine d’or récemment découverte à Wau, loin de tout. Un opérateur radio à bord d’un avion entendit la nouvelle de la catastrophe sur les radios australiennes ; il put prévenir le gouvernement à Wau. Tout le monde est revenu à bord de deux trimoteurs des Guinea Airways, mille kilomètres le long de la côte sud de la Nouvelle Bretagne. Les atterrissages se firent sur le tout nouvel aéroport, loin des volcans.

Ce 29 mai 1937, trois volcans explosent à la fois, le Vulcan, le New Vulcan et le vieux Matupi. Les habitants, brutalement réveillés, ne savent quoi faire dans le noir absolu. D’énormes rochers sont projetés en l’air. Un nuage de poussière étouffe, on s’entoure de tissus pour respirer un peu et seulement par le nez. Si on a le malheur de respirer par la bouche, la poussière devient du ciment. La nuit est totale et, en ville ou à la campagne, les habitants errent sans savoir où ils se trouvent. Le jour par moment cède la place à la nuit totale. Le spectacle de la cendre noire tombant sur l’île et la mer contraste avec la colonne de fumée blanche reflétant le brillant coucher du soleil. Les pierres-ponces tombant comme de la pluie dans la mer, flottent sur une épaisseur de deux mètres. Un gros bateau s’approchant du rivage se retrouve immobilisé, l’hélice bloquée ; à grand peine l’équipage réussit à le sortir de ce piège.

Les gens cherchent à rejoindre Kokopo, au sud, mais des abats d’eau extraordinaires, la mer projetée en l’air, ont créé de multiples torrents qui coupent les routes ; seuls quelques gros camions arrivent à destination. Les fonds de la banque n’arrivent pas à Kokopo, ils ont pris le large.

Du côté est du Vulcan, dans la baie, s’ouvre une brèche qui crache de la lave sur une petite île, résultat d’une éruption antérieure ; il se forme une île de deux cents mètres de haut. Toutes les plantations autour de Rabaul sont détruites par des nuées ardentes. Bien sûr il y eut beaucoup de morts.

Les secours ne tardent pas, des cargos passant au large, alertés par radio, changent de cap. C’est avec joie que les habitants voient arriver des navires venant d’Australie et de Nouvelle Guinée, apportant des vivres et des médicaments de premiers secours. Des femmes et des enfants embarquent pour Sydney, les autres habitants sont regroupés à Kokopo. Cent-quatre-vingts « Européens » et trois mille « natives » sont ainsi transportés du Nord au Sud.

Pas d’électricité à Kokopo pour les réfugiés. On réussit à mettre en marche un antique générateur à pétrole ; il fournit le courant, juste assez pour avoir des contacts radio avec l’Australie.

La veille de l’éruption on discutait de l’abandon de Rabaul pour Kokopo, à vingt kilomètres des volcans. Mais ce n’est qu’en 1994, après une autre énorme et mortelle éruption, que la décision fut prise.

Le Commandant Moron était loin de se douter que les soldats japonais investiraient Rabaul pour en faire leur grande base stratégique.
Les Japonais y installent le quartier général de l’armée. Ils creusent des kilomètres de galeries pour mettre à l’abri le matériel. Les avions, les fameux Zéro, ont un aéroport au cœur de l’action. En 1943 il y avait plus de 100.000 Japonais à Rabaul.

La rade était le repère de la flotte impériale nippone, mais bloquée, à la merci des aviateurs américains. Décollant des porte-avions ils faisaient un massacre et vengeaient Pearl Harbor.

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Un Mitsubishi Zero A6M2 japonais Type 21 à Rabaul et le volcan Hanabuki en arrière-plan. L’activité continuelle du volcan était un bon repère visuel pour les pilotes. commons.wikimedia.org

Le 18 avril 1943, l’avion de l’amiral Yamamoto, l’organisateur de l’attaque sur Pearl Harbor, est abattu par des chasseurs américains, après avoir décollé de Rabaul.
Les Américains, après avoir conquis des territoires tout autour de Rabaul, organisent le blocus. Les porte-avions y participent et empêchent une contre-attaque navale.

Aucun bâtiment japonais ne peut approcher, les bombardements sont incessants. La famine sévit. Rabaul n’est plus utile pour les Japonais et ceux de Rabaul se rendront en août 1945.

A partir de Pearl Harbour, j’ai suivi avec passion le déroulement de la guerre du Pacifique. L’aumônier du lycée de Périgueux avait remercié la Vierge pour l’entrée en guerre des États-Unis, le jour de la fête de l’Immaculée Conception, le 8 Décembre 1941. Au commissariat de police où j’étais arrivé à pied entre deux flics, accusé, et pas à tort, d’avoir lacéré les portraits du maréchal Pétain, le commissaire se moquait de moi : « Ils ont bonne mine vos amis anglais, vous avez vu comment ils ont capitulé sans se battre, à Singapour ? »

La presse et la radio de Vichy se réjouissaient des victoires japonaises. Les îles Salomon, la Malaisie, la Birmanie, la Papouasie et tous les archipels du Pacifique Sud étaient à l’honneur tous les jours. On ne parlait guère cependant de l’Indochine occupée par les Japs.

Chez les Éclaireurs de France nous savions que notre avenir dépendait aussi de cette guerre.

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Les navires de la flotte japonaise tentent de s’échapper de Rabaul sous les bombardements de l’aviation américaine. commons.wikimedia.org
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« Les Japs attaquent » de J.M Charlier et Victor Hubinon Ed. Dupuis.

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6 Messages

  • La Croisière du Rigault de Genouilly dans le Pacifique 1936-1937 2 avril 2021 14:24, par michel waller CCR

    Félicitations pour ces recherches exhaustives sur une période très riche de notre Marine nationale. Un collègue navigant plus ancien avait embarqué dans les années 50 sur le La Grandière, dernier de la série des Bougainville resté en service. M’étant documenté antérieurement sur les avisos coloniaux j’avais trouvé ce site http://guezenoc.fr/?p=475 que vous connaissez sans doute retraçant entre autres les voyages du Rigaud de Genouilly. Il y a deux films d’époque, dont le départ du port de Lorient, cérémonie que j’ai connu bien plus tard comme aspirant en juillet 1962 sur l’escorteur d’escadre la Galissonnière.

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  • Re-bonjour. Je vous ai répondu n’importe quoi en attendant de pouvoir ouvrir vos pièces jointes : départ du RDG et l’Île de Paques. Je n’ai pas réussi, on me répond que "Aucune application n’est configurée pour ouvrir le document" Ma fille habitant Agde a très bien ouvert mais elle n’a pas de Mac, elle. Après les fêtes je trouverai bien un plus costaud que moi en informatique. Ma fille m’a raconté ce qu’elle avait vu et il me tarde d’en faire autant. Merci de vous être donné ce mal pour moi. A bientôt j’espère, bien cordialement.

    Aucune application n’est configurée pour ouvrir le document « rigault_ile_de_Paques.mkv ».
    Safari ne parvient pas à ouvrir le fichier.

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    • Bonjour, Cela vaut la peine d’insister pour accéder, sur Mac et Firefox, accès immédiat et site très riche qui complètera vos recherches. Safari moins performant que FIrefox ou Google Chrome. A suivre mwlgbs chez orange.fr

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      • Michel Waller, soyé rassuré, ma fille et une amie, forte en ordinateur, ont tout arrangé, texte et films Pathé. Le film du départ avec les coups de canon m’a un peu ému. Comme mon "Pasteur" quand il faisait hurler sa puissante sirène après avoir largué le pilote. Pour le marin breton j’ai fait défiler pour me rendre compte de la masse de renseignements que vous me fournissez ; je vais me mettre à le délecter avec soin et peut-être(?) je serai pillard. je n’ai pas encore attaqué la Chine sauf pour la guerre 1881 avec la bataille de la pagode et la destruction de la toute neuve flotte chinoise, en 43 minutes, par Courbet. J’ai trouvé le brouillon du discours de Moron au cimetière de Keelung (Formose Taïwan) et celui adressé ensuite aux Japonais, "nos frères d’Armes". Si vous avez d’autres documents, je suis preneur. Avec tous mes remerciements. Amicalement

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  • La Croisière du Rigault de Genouilly dans le Pacifique 1936-1937 5 mai 2021 11:48, par François Rousselot

    Bonjour et félicitations cher Confrère, quel travail et quels résultats. Une petite histoire de noah. Dans mon jardin de Brive, j’avais une vigne dont on m’apprit, un jour, qu’il s’agissait du célèbre et interdit noah. J’ai donc défendu à mes enfants de manger de ce raisin. Evidemment, ils ne furent pas obéissants mais toujours découverts car ce raisin colorait leurs dents en bleu bien foncé. Heureusement sans "malamok". Il ne nous restait plus qu’à en faire de la confiture de raisin, délicieuse et qui ne colorait pas les dents et ne déclenchait pas non plus de "malamok". Bien cordialement.

    FR

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    • Le vin de Noah 6 mai 2021 08:53, par Michel Carcenac

      Merci cher Confrère, pour vos compliments, vous voyez à quoi jouent les médecins à la retraite, on ne s’ennuie pas, je n’ai pas le temps. Dans la Gazette du 18 juin vous aurez la suite du voyage, l’Australie où l’on trouve les « Belles Filles de Brisbane. » Sur le Rigault de Genouilly le Mumm Cordon Rouge est sans effets secondaires, à part une petite somnolence.
      Installé à Belvès en 1953, j’ai pu constater les effets dévastateurs du vin de Noah, j’ai bien vu quelques suicides, mais les cuites au vin de Noah c’était quelque chose, toujours chez les jeunes, avec gesticulation publique. Le jeune lorgnait sa bouteille et d’un coup il la vidait. Pour lui c’était une drogue. Suivait l’intervention du médecin et des gendarmes, qui ensuite cherchaient la vigne.
      Quand les gendarmes ne pouvaient pas arrêter l’excité, ils posaient une corde par terre, un à chaque bout et la levaient quand les « rabatteurs » leur amenaient la proie. Dès la chute les gendarmes se précipitaient et le maitrisaient. Après je lui injectais des calmants. L’hospitalisation était rare, ça représentait de gros frais pour des agriculteurs pas assurés à l’époque. Souvent, j’étais payé « au tabac », quand la Régie leur achetait les manoques. Pour les pauvres il avait cependant « l’Assistance médicale gratuite. »
      J’ai vu l’épidémie s’arrêter assez vite par l’intervention des parents qui ont arraché les vignes cachées et des gendarmes qui ont fait appliquer la loi.
      Le drame que je ne pourrai oublier, c’est celui de …, appelons le Marcel, 25 ans, beau garçon, gentil, souriant. En passant devant un café, d’un coup d’œil je l’aperçois attablé seul devant une bouteille et cela ne pas fait plaisir. Plus tard on me fait savoir que Marcel s’était suicidé dans le bois de Tel-endroit et d’y aller vite. Des voisins m’attendaient dans ce bois où les champignons fleurissent. Il s’était flanqué un coup de fusil dans la bouche (coutume périgourdine). Le crâne avait explosé, des morceaux de cervelle accrochés aux branches, tombaient par moment, comme de grosses gouttes.

      Le Commandant Moron m’a souvent raconté les histoires du malamok, d’après lui c’était fréquent dans les petites rues de Java de voir des gens tranquilles qui, d’un coup, devenaient fous, en agitant parfois une arme. Moron préférait s’éloigner.

      Non, les raisins des plants de Noah ne sont pas dangereux, ils sont excellents. C’est comme si l’on disait que le chasselas ou le muscat de Hambourg vont vous saouler.
      Cher confrère, ne racontez pas l’histoire de Marcel, à vos enfants, cela leur gâcherait la dégustation.

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